Étude du CEREN : l’éclairage tertiaire se rénove trop lentement

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Exemple de rénovation efficace : cité administrative de Montluçon a mis en place des détecteurs de luminosité et de présence et des systèmes de gestion par zone. © Ridi

L’étude a évalué le respect ou non des performances énergétiques minimales des éclairages rénovés exigés par l’arrêté du 3 mai 2007 modifié en 2017, ou RT existant par élément.

Une étude, commandée par l’Ademe réalisée par le Ceren (Centre d’études et de recherches économiques sur l’énergie) en 2024, révèle que 70 % des rénovations de l’éclairage des bâtiments autres que d’habitation n’atteignent pas les niveaux de performance énergétique réglementaires exigés par l’arrêté du 3 mai 2007.

Les articles 42 à 44 de l’arrêté énoncent trois exigences à atteindre à l’issue des travaux : une puissance installée maximale pour l’éclairage général de 1,6 W/m² par tranche de 100 lux (pas plus de 8 W/m2 pour l’éclairage d’une zone de travail d’un bureau avec 500 lux disponibles, selon la norme NF EN 60598-1). On pourrait d’ailleurs aujourd’hui abaisser cette exigence, compte tenu des progrès des sources de lumière led et des luminaires à répartition lumineuse optimisée, et pilotés ; l’équipement en automatismes de détection de présence, qui abaissent ou éteignent l’éclairage en cas d’absence ; des capteurs associés, qui permettent la gradation de l’intensité de l’éclairage selon les apports de lumière naturelle, par zone de 25 m². Deux bénéfices à ces capteurs : ergonomique (garantie d’un éclairement constant des zones de travail), et économique (l’éclairage électrique ne fonctionne qu’en appoint de la lumière du jour disponible).
Selon l’étude du Ceren :

  • 70 % des rénovations réalisées n’atteignent pas les niveaux d’efficacité énergétique prescrits, avec 91 % de non-conformité pour les petits établissements, et 49 % pour les grandes surfaces.
  • Seulement 15 % du parc tertiaire rénovent annuellement leur éclairage.
©Ceren
  • En deux ans, les surfaces tertiaires exclusivement led sont passées de 28 % à 46 % (2022).
  • 84 % des surfaces intègrent au moins une source led, marquant une transformation technologique rapide.
  • 35 % des surfaces sont équipées de détecteurs de présence.
  • 11 % des surfaces tertiaires ont une gradation de lumière en fonction de la lumière du jour.
  • 23 % des surfaces supérieures à 10 000 m² ont une gradation de l’éclairage.

« Une rénovation bien menée de ces espaces permettrait de réduire de plus de la moitié leur empreinte carbone, contribuant ainsi aux objectifs de décarbonation, estime Dominique Ouvrard, délégué général du Syndicat de l’éclairage. Au-delà des économies d’énergie, la rénovation de l’éclairage apporte d’autres avantages : les nouveaux systèmes requièrent moins de maintenance, allongent la durée de vie de l’éclairage, permettent une gestion plus flexible des espaces, la supervision intelligente et le pilotage des installations pour une optimisation continue. »