Détecteurs de mouvement : les technologies et usages au service du bâtiment intelligent

Le modèle Occulog de B.E.G. va beaucoup plus loin que la simple détection de mouvement. © B.E.G.

Les détecteurs de mouvement sont devenus des éléments essentiels dans les bâtiments modernes, permettant d’optimiser le confort des occupants tout en réalisant des économies d’énergie significatives. Ces dispositifs, qui ont considérablement évolué ces dernières années, intègrent des technologies de plus en plus sophistiquées pour une détection plus précise et de nouvelles fonctionnalités.

Au-delà de la simple détection de mouvement pour l’éclairage, les détecteurs de mouvement sont aujourd’hui de véritables concentrés de technologies, capables de mesurer la luminosité, la température, l’humidité ou encore la qualité de l’air. Ils s’intègrent dans des écosystèmes domotiques complets pour une gestion globale et intelligente du bâtiment.

Pour les professionnels, il est essentiel de bien comprendre les différentes technologies disponibles, leurs spécificités et leurs cas d’usage, afin de proposer les solutions les plus adaptées aux besoins des clients.

 

Détecteurs de mouvement : les technologies

Les détecteurs de mouvement reposent aujourd’hui sur différentes technologies, chacune ayant ses spécificités et ses cas d’usage.

La plus répandue est bien sûr la détection infrarouge passive (PIR). Cette technologie historique utilise une cellule infrarouge divisée en plusieurs zones. Le détecteur analyse les flux de température et traduit les variations en signal de détection. Bien qu’efficace, elle présente certaines limitations : elle est sensible aux sources de chaleur qui peuvent générer de fausses détections, et nécessite un mouvement minimal pour maintenir la détection. Pour limiter les fausses alertes, les détecteurs intelligents permettent d’ajuster leur sensibilité.

Face à cela, de nouvelles solutions comme la technologie mmWave utilisée par Aqara dans ses capteurs FP1E et FP2 permettent une détection beaucoup plus précise. Fonctionnant sur le principe des micro-ondes, ces capteurs peuvent détecter la présence même sans mouvement et dans l’obscurité totale. Plus fort encore, ils sont capables de localiser précisément une ou plusieurs personnes dans une pièce.

Pour une détection encore plus fiable, certains fabricants combinent plusieurs technologies comme l’infrarouge et l’ultrason. Cette approche permet de confirmer la présence effective d’une personne en croisant les informations de différents capteurs, limitant ainsi les fausses détections.

 

La distinction mouvement/présence

Il est important de différencier la détection de mouvement de la détection de présence. Un détecteur de mouvement gère uniquement l’allumage de l’éclairage en fonction de la luminosité lors d’une détection, sans nouvelle mesure tant que la présence est maintenue. Un détecteur de présence continue quant à lui de mesurer la luminosité en continu pour optimiser la consommation, éteignant par exemple l’éclairage si l’apport naturel devient suffisant.

 

Des appareils très polyvalents

Les détecteurs de mouvement et de présence sont aujourd’hui utilisés dans de nombreuses applications, avec des besoins et des contraintes spécifiques selon les situations.

Dans le tertiaire et les bureaux : les grands espaces de bureaux paysagers nécessitent une détection fiable sur de longues distances. Les détecteurs spécialisés comme ceux de B.E.G. permettent une détection jusqu’à 40 mètres de diamètre. Ces espaces requièrent une gestion intelligente de l’éclairage en fonction de l’occupation et de la luminosité naturelle, pour optimiser le confort visuel tout en réalisant des économies d’énergie substantielles.

Dans les circulations et couloirs : ces zones de passage nécessitent une détection adaptée aux mouvements transversaux. Des détecteurs spécifiques comme le modèle Lamella de B.E.G. s’intègrent discrètement entre les lamelles des plafonds suspendus. Ils assurent un éclairage automatique sécurisant, tout en évitant les allumages intempestifs grâce à leur zone de détection ajustée.

Le modèle Lamella de B.E.G. s’intègre parfaitement dans les bureaux. © B.E.G.

Dans les salles de réunion : la détection doit être particulièrement précise pour détecter les personnes, même peu mobiles. Les nouveaux capteurs mmWave comme l’Aqara FP2 excellent dans ce type d’usage, en détectant la présence même sans mouvement. Ils peuvent même compter le nombre de personnes et détecter leur position précise dans la pièce.

Dans le résidentiel : ici, l’esthétique et la discrétion sont primordiales. Des modèles comme le PD11 de B.E.G. s’intègrent comme des spots encastrés. Le PICO, lui, ne laisse apparaître qu’une partie visible de moins de 2 cm. Ces détecteurs permettent une gestion automatisée de l’éclairage et peuvent s’intégrer dans des scénarios domotiques plus complexes, en KNX ou en Dali par exemple.

Le PD11 de B.E.G. s’intègre comme un spot dans le plafond. © B.E.G.

 

Le PICO de B.E.G. est lui aussi très discret, avec moins de 2 cm de partie visible. © B.E.G.

Les détecteurs de mouvement et de présence sont également de plus en plus utilisés dans le Human Centric Lighting (HCL), ou « éclairage centré sur l’humain », qui marque une évolution majeure dans la gestion de l’éclairage moderne. Cette approche novatrice vise à respecter les rythmes biologiques naturels des occupants en reproduisant au plus près les variations de la lumière naturelle. Les détecteurs de présence modernes jouent un rôle central dans ce dispositif grâce à leurs capteurs de luminosité sophistiqués. Ces derniers permettent d’adapter en temps réel l’intensité et la température de couleur de l’éclairage tout au long de la journée. Ainsi, le système reproduit le cycle naturel avec un pic de luminosité et une température de couleur plus froide à 13 heures, correspondant à la lumière naturelle du midi, puis évolue progressivement vers une lumière plus chaude et tamisée en soirée.

Cette synchronisation avec le rythme circadien apporte de nombreux bénéfices. Le confort visuel des occupants s’en trouve amélioré, favorisant leur concentration et leur productivité pendant les heures de travail. Le soir, la réduction de l’exposition à la lumière bleue facilite l’endormissement. L’ensemble du système permet ainsi une meilleure synchronisation des rythmes biologiques avec le cycle naturel jour/nuit.

La mise en œuvre du Human Centric Lighting repose sur plusieurs éléments techniques essentiels : des luminaires capables de faire varier leur température de couleur, des détecteurs équipés de capteurs de luminosité précis, et un système de gestion du bâtiment programmé de manière adaptée. Une attention particulière est également portée à la coordination avec l’apport de lumière naturelle.

Cette technologie constitue une avancée importante vers des solutions d’éclairage plus respectueuses de la santé et du bien-être des occupants, tout en permettant de réaliser des économies d’énergie substantielles. Elle représente un parfait exemple de l’évolution des systèmes d’éclairage vers des solutions plus intelligentes et centrées sur l’humain.

L’adaptation de l’éclairage sur le rythme circadien permet d’améliorer le confort des occupants. © B.E.G.

Au-delà du confort, les détecteurs jouent également un rôle important dans la sécurité, en détectant les intrusions ou les présences anormales. Les détecteurs de mouvement extérieurs doivent de plus faire face à des contraintes environnementales spécifiques qui nécessitent une technologie plus sophistiquée. Ces détecteurs utilisent généralement une combinaison de technologies pour éviter les fausses détections : un capteur infrarouge passif (PIR) couplé à des algorithmes avancés de traitement du signal, ainsi qu’un capteur de luminosité et de température. Cette double technologie permet de distinguer les mouvements parasites (branches d’arbres, variations de température dues au soleil, petits animaux) des véritables intrusions. Les zones de détection sont également paramétrables avec plus de précision, permettant par exemple de définir des zones d’exclusion pour éviter les déclenchements intempestifs. Les capteurs extérieurs intègrent aussi une protection renforcée contre les intempéries (indice IP élevé) et disposent d’une portée de détection plus importante, pouvant aller jusqu’à 20-30 mètres selon les modèles.

Cette diversité des cas d’usage explique la richesse de l’offre des fabricants, avec des détecteurs aux caractéristiques techniques adaptées à chaque situation. Le choix du détecteur doit donc se faire en fonction de l’application visée, de l’environnement d’installation et du niveau de précision requis.

 

Quelques références à connaître

B.E.G. est un acteur historique dans la détection de mouvements, et propose une gamme complète de détecteurs adaptés à différents usages. Parmi les modèles innovants, on peut notamment citer le PD11, un détecteur plat qui se fond comme un spot dans le plafond, particulièrement adapté au résidentiel où l’esthétique est importante. Une fois installé, ce modèle passe totalement inaperçu. Le PICO est un autre détecteur parmi les plus discrets du marché, avec moins de 2 cm de partie visible une fois installé.

Pour les environnements tertiaires, B.E.G. propose des détecteurs plus performants comme le modèle pour couloirs capable de détecter jusqu’à 40 mètres. Le modèle Lamella est lui aussi particulièrement intéressant, car il s’intègre élégamment entre les lamelles des plafonds suspendus, le rendant quasi invisible.

Mais le fabricant propose de nombreux autres modèles dont l’Occulog, un détecteur multicapteur qui gère non seulement l’éclairage mais aussi la température, l’humidité, la qualité de l’air, et intègre un capteur sonore pour répondre à des besoins encore plus précis.

Bien sûr, les grands équipementiers proposent également leurs modèles, Legrand ou Schneider Electric par exemple. Ce dernier propose d’ailleurs une gamme connectée Wiser qui s’intègre dans un écosystème domotique complet. Les détecteurs permettent alors de gérer l’éclairage, mais aussi le chauffage, les volets roulants et d’autres équipements. La gamme est compatible avec les protocoles KNX et Zigbee.

Mais le secteur voit arriver de nouveaux acteurs comme Aqara, réputé pour ses périphériques domotiques abordables et innovants, notamment mis en avant par Samsung et sa solution SmartThings. Outre les classiques capteurs PIR, Aqara se démarque avec deux modèles innovants utilisant la technologie mmWave. Le FP2 est un détecteur de présence haute précision capable de détecter plusieurs personnes, leur position précise dans la pièce et même de reconnaître certains gestes. C’est le modèle le plus complet du fabricant, qui propose également le nouveau FP1E, une version plus économique conservant les avantages de la technologie mmWave comme la détection de présence même sans mouvement et dans l’obscurité totale.

Le FP2 d’Aqara est capable de détecter avec précision jusqu’à 5 individus dans une pièce. © Aqara

Ces détecteurs représentent une évolution majeure par rapport aux technologies infrarouges traditionnelles, avec une précision accrue et de nouvelles fonctionnalités.

 

Évolutions et tendances

Les détecteurs de mouvement et de présence intègrent de plus en plus d’intelligence et de fonctionnalités avancées. Comme nous l’avons vu, les nouveaux modèles comme l’Aqara FP2 utilisent la technologie mmWave qui permet une détection beaucoup plus précise. Cette technologie fonctionne même dans l’obscurité totale et sans mouvement, contrairement aux détecteurs infrarouges traditionnels. Mais le FP2 va beaucoup plus loin encore, puisqu’il est capable de faire du comptage de personnes (dans un commerce, par exemple), ou encore de détecter les chutes, une fonction particulièrement utile dans la silver economy. Ce capteur est d’ailleurs si précis qu’il va même jusqu’à pouvoir suivre le rythme cardiaque et la respiration d’un individu qui dort, sans que celui-ci n’ait besoin de porter le moindre équipement. Avec un tarif avoisinant les 80 euros, c’est un capteur qui peut aujourd’hui répondre à de très nombreux besoins, tant dans le résidentiel que dans le tertiaire.

Le FP2 est si précis qu’il est capable de suivre la qualité de sommeil d’un individu. © Aqara

Les capteurs deviennent également multicritères en intégrant la mesure de la température, l’humidité, et la qualité de l’air, comme le modèle Occulog de B.E.G. Cette approche permet une gestion plus globale du confort et du bien-être des occupants.

Les détecteurs nouvelle génération intègrent aussi des algorithmes d’apprentissage pour s’adapter aux habitudes des occupants. Ils peuvent ainsi anticiper les besoins et optimiser automatiquement les réglages en fonction des usages constatés.

Bien sûr, les protocoles de communication évoluent eux aussi, avec notamment l’arrivée de Matter qui vise à unifier les écosystèmes domotiques. Le KNX reste une référence dans le tertiaire, tandis que Zigbee s’impose dans le résidentiel. La supervision à distance devient la norme, permettant un pilotage et une maintenance simplifiés.

La solution ViSTATION de B.E.G. est particulièrement aboutie pour gérer l’éclairage d’un bâtiment. © B.E.G.

 

Bien plus que de la détection de mouvement

Les détecteurs de mouvement et de présence ont connu une évolution technologique majeure ces dernières années, passant des simples capteurs infrarouges à des solutions sophistiquées intégrant intelligence artificielle et technologies avancées.

Cette évolution répond à des besoins croissants en termes d’économies d’énergie, de confort des occupants et de sécurité des bâtiments. Les nouvelles technologies comme le mmWave permettent une détection plus précise et de nouvelles fonctionnalités comme la localisation des personnes ou la reconnaissance de gestes.

L’intégration de ces détecteurs dans des écosystèmes domotiques complets permet désormais une gestion globale et intelligente du bâtiment. Les capteurs multicritères mesurent non seulement la présence mais aussi la luminosité, la température ou la qualité de l’air.

Le marché propose aujourd’hui une large gamme de solutions adaptées à chaque usage, du résidentiel au tertiaire. Les fabricants continuent d’innover pour proposer des produits toujours plus performants et intégrés, avec une attention particulière portée au design et à la discrétion des capteurs.

L’avenir de ces dispositifs s’oriente vers encore plus d’intelligence embarquée, avec des capteurs capables d’analyser les comportements et de s’adapter automatiquement aux habitudes des occupants, tout en respectant les enjeux de cybersécurité et de protection des données personnelles.

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