L’année 2024 marque un moment clé pour l’IFA de Berlin, qui a célébré son centième anniversaire. Depuis ses débuts en 1924, en tant qu’exposition de la radiodiffusion, ce salon est devenu une plateforme incontournable pour les innovations en matière d’électronique grand public. Au fil des décennies, l’IFA a révélé des avancées majeures, telles que les premières démonstrations de la télévision couleur en 1937, ou encore l’arrivée des premières technologies audio et vidéo numériques dans les années 1980 et 1990.
Malgré ce riche héritage, le salon fait aujourd’hui face à une profonde transformation. Le centenaire, qui aurait dû être l’occasion de célébrer la grandeur du secteur, a été entaché par l’absence remarquée de nombreux acteurs historiques, en particulier dans le domaine audiovisuel. Des marques emblématiques comme Sony, LG, Denon et Philips, par exemple, ont réduit leur participation, laissant des espaces vides là où autrefois les téléviseurs et équipements audio-vidéo faisaient sensation dans des halls immenses.
Cette tendance pose des questions cruciales sur l’avenir de l’IFA : le salon pourra-t-il survivre à l’érosion de la présence de ces géants de l’industrie ? Heureusement, la nature n’aimant pas le vide, ces places abandonnées ont vite trouvé preneur. La domination croissante des marques chinoises dans les allées de l’IFA, couplée à la montée en puissance des produits blancs et des solutions IT, redéfinit en fait progressivement la physionomie du salon. Malgré ces absences notables, l’IFA reste ainsi une vitrine de choix pour d’autres marques, qui profitent de ce vide pour se démarquer. De nouvelles tendances émergent, notamment dans les secteurs de la domotique, des énergies renouvelables et des produits connectés, des segments portés par l’essor des technologies intelligentes et des solutions de maison durable.
Une nouveauté cette année fut d’ailleurs la zone dédiée à la maison intelligente, baptisée Smart Home Show, où les grandes marques ont présenté des produits innovants en termes de connectivité, de commodité, d’efficacité et de sécurité. Le stand phare, la Maison de la vie intelligente, organisé par les associations allemandes VDE, ZVEH et ZVEI, synthétise d’ailleurs tout cela, et a permis aux visiteurs d’explorer des applications intelligentes pour la gestion de l’énergie, la cybersécurité domestique et la santé, notamment avec l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). L’évènement proposait également une expérience en réalité virtuelle où les participants pouvaient s’immerger dans des scénarios de gestion de l’énergie verte, comme le chargement de véhicules électriques, tout en apprenant à rendre leur maison plus économe en énergie. Une initiative qu’on ne peut que saluer, puisque l’IFA est avant tout un salon grand public, qui permet ainsi de démocratiser ces nouveaux usages auprès des utilisateurs finaux.
Quand des gadgets connectés deviennent des solutions professionnelles
Aqara, autrefois connu pour ses périphériques Zigbee à moins de 10 $ sur AliExpress, est aujourd’hui devenu un fabricant reconnu dans le domaine de la maison connectée, si bien que Samsung lui-même l’avait mis en avant l’année dernière lors d’une conférence autour du logement connecté. Durant l’IFA 2024, la marque a présenté des dispositifs innovants, dont la caméra extérieure Hub G5 Pro, capable de fournir des images en couleur dans l’obscurité totale grâce à la vision nocturne True Color, une technologie qui tend à se démocratiser cette année, puisque de telles démonstrations étaient également visibles chez Reolink ou encore Eufy. Le modèle Aqara est aussi capable de détecter automatiquement les visages, véhicules et colis. En plus de son rôle de sécurité, il sert de hub domotique, assurant la compatibilité avec divers systèmes, notamment Apple Home, Alexa et Google Home. Aqara a également introduit un kit de contrôleur de porte de garage T2, capable de contrôler deux portes via géolocalisation et assistants vocaux, et un contrôleur de vanne T1, conçu pour couper automatiquement l’eau ou le gaz en cas de fuite.
La sécurité domestique a été renforcée avec un nouveau détecteur de fumée à longue autonomie, compatible Zigbee, et des interrupteurs H2 EU pour l’éclairage intelligent. Ces derniers, disponibles en plusieurs versions, permettent de contrôler les lampes connectées sans couper le circuit électrique, une solution idéale pour ne pas perdre le contrôle d’une lampe via un interrupteur classique. Aqara a également introduit des interrupteurs avec écran tactile, comme le Touchscreen Dial V1 EU, qui permettent de piloter différents équipements et de régler leur intensité avec une interface conviviale.
Dans le domaine de l’éclairage, l’ampoule LED T2 offre un large spectre de couleurs et s’intègre dans des systèmes Thread et Zigbee, optimisant à la fois l’ambiance et la productivité domestique. Aqara continue bien sûr d’étendre ses capacités en matière d’automatisation avec Matter, facilitant l’intégration de ses solutions avec d’autres plateformes domotiques grâce à des partenariats avec Home Assistant et Tesla. Ce dernier permet, par exemple, d’automatiser la recharge des véhicules électriques pendant les heures creuses.
Le Voice Mate H1, nouveau contrôleur vocal aperçu brièvement lors du CES, offre un contrôle sécurisé de la maison sans passer par un téléphone, renforçant ainsi la protection de la vie privée. Ce petit appareil peut transmettre des ordres vocaux au Hub M3, élargissant encore les possibilités d’interaction avec l’écosystème Aqara. La marque ne cesse d’innover, avec des produits en développement comme des capteurs pour la gestion des chaudières, ou le Current Sensor R100 pour le suivi de la consommation électrique, offrant aux utilisateurs un contrôle total sur leur maison connectée.
Mais ce n’est pas tout : Aqara montre clairement ses ambitions avec l’intégration de standards professionnels comme KNX et Modbus, rendant ses produits compatibles avec des systèmes domotiques avancés, et ouvrant ainsi la voie à des solutions non seulement pour les particuliers, mais potentiellement pour des installations commerciales ou industrielles. Avec ces avancées, Aqara veut clairement s’imposer comme un leader dans le domaine de la maison connectée, offrant des solutions complètes et interopérables, capables de satisfaire aussi bien les utilisateurs novices que les professionnels.
Shelly Group a également fait forte impression en dévoilant une série de nouveaux produits destinés à la maison intelligente, axés sur le contrôle intelligent, l’efficacité énergétique et une compatibilité élargie avec les écosystèmes domotiques. Parmi les principales innovations figure le Shelly BLU TRV, un thermostat intelligent pour radiateurs offrant une régulation précise de la température via Bluetooth, avec une précision de ±0,5 °C. Il permet un contrôle optimal du chauffage en utilisant des capteurs externes, et garantit une efficacité énergétique maximale grâce à ses plannings intelligents et son mode Boost, qui atteint rapidement la température souhaitée. En complément, Shelly a présenté des produits comme le Shelly Plug Gen3, une prise intelligente certifiée Matter qui optimise la consommation énergétique des appareils connectés, et le Shelly 2PM Gen3, un commutateur intelligent à deux canaux qui permet de surveiller et contrôler deux circuits électriques, idéal pour des équipements comme les volets roulants.
Le Shelly BLU RC Button 4 a également retenu l’attention : il s’agit d’une télécommande Bluetooth permettant de configurer jusqu’à 16 actions différentes, offrant ainsi une flexibilité accrue dans le contrôle des appareils connectés. Pour les professionnels de l’éclairage, le Shelly Wave Pro Dimmer 1PM, un dimmer monté sur rail DIN, et le Shelly DALI Dimmer Gen3 ont marqué les esprits. Ce dernier, particulièrement adapté aux systèmes DALI et KNX, facilite l’intégration dans les infrastructures existantes en réduisant le besoin de câblage, un atout majeur pour les installateurs. Shelly a aussi présenté le Pro RGBWW PM, capable de piloter des rubans Led sur cinq canaux, et le Pro Dimmer 0/1-10V, qui assure une gestion avancée de l’éclairage.
Le stand de Shelly a également révélé des solutions énergétiques comme le Shelly PRO 3EM, un module capable de mesurer la consommation électrique via des pinces ampèremétriques, conçu pour des installations nécessitant un suivi précis de l’énergie. Une nouvelle version apporte un capteur de mesure beaucoup plus petit, donc plus facilement intégrable dans un tableau électrique. Ce périphérique est aujourd’hui devenu une référence, et est utilisé par de nombreux autres fabricants de solutions de stockage d’énergie, comme Zendure, EcoFlow, Anker ou encore Hoymiles. La transition de la gamme Shelly Qubino Wave à Shelly Wave a été un autre point fort, marquant une étape importante dans la consolidation de l’offre produit de la marque, tout en conservant les fonctionnalités et la fiabilité qui ont fait son succès.
Shelly a aussi dévoilé son projet Shelly X, un module compact permettant aux fabricants d’intégrer des fonctionnalités IoT dans leurs propres appareils, avec une compatibilité multi-protocole et une gestion locale ou via le cloud de Shelly. Ce module est particulièrement prisé pour les applications comme le contrôle des véhicules électriques ou les systèmes d’irrigation intelligents. Cette gamme, sans frais cachés, vise à élargir l’écosystème de Shelly tout en offrant aux fabricants une solution clé en main pour rendre leurs produits intelligents.
Là aussi, ces nouveautés renforcent la place de Shelly dans le secteur de la maison intelligente, en offrant des solutions adaptées aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels, avec une attention particulière pour l’intégration avec des standards comme Matter, KNX, et DALI.
eQ-3 a présenté, lui, son nouveau contrôleur domotique Homematic IP, lancé officiellement le 16 septembre, avec une disponibilité en France. Ce contrôleur combinant performance, flexibilité et design élégant est compatible avec plus de 80 dispositifs du catalogue Homematic IP, permettant de gérer divers équipements comme les thermostats et les détecteurs de mouvement. Détail important, son système flexible fonctionne aussi bien en ligne que hors-ligne via une application dédiée, offrant ainsi une grande autonomie et une simplicité d’utilisation.
Ce nouveau contrôleur se distingue par sa capacité à intégrer des solutions partenaires telles qu’Amazon Alexa, Google Home ou encore Philips Hue, facilitant l’intégration de systèmes d’éclairage connectés. De plus, la gestion énergétique est un atout clé : grâce aux convertisseurs d’interfaces EEBUS, l’utilisateur peut connecter des boîtiers muraux, des pompes à chaleur et des unités de stockage pour optimiser la consommation d’électricité de la maison.
L’une des grandes forces de ce contrôleur est sa flexibilité. L’utilisateur peut choisir un fonctionnement uniquement local pour plus de sécurité, ou activer une connexion cloud sécurisée Homematic IP, offrant ainsi un accès à distance, des mises à jour automatiques et la commande vocale. Sa connectivité WLAN et LAN, combinée à des fonctionnalités s’ajoutant via des plug-ins, en fait l’un des contrôleurs Homematic IP les plus polyvalents à ce jour.
En matière de sécurité, le contrôleur respecte les normes strictes du VDE, garantissant une protection maximale des données. Les informations sont stockées localement, assurant que même une coupure internet n’affecte pas la sécurité ou le fonctionnement des équipements connectés. Ce nouveau contrôleur représente donc une solution complète et sécurisée pour optimiser la gestion des maisons intelligentes tout en offrant un confort et une flexibilité accrus.
S’il n’était pas présent à l’IFA, tado°, leader européen de la gestion énergétique domestique, a présenté plusieurs innovations majeures lors d’un évènement SmartHome League qui se tenait en parallèle à Berlin. L’une des nouveautés phares est la solution d’optimisation solaire, conçue pour maximiser l’utilisation de l’énergie produite par les panneaux solaires en synchronisant leur production avec le fonctionnement d’appareils énergivores comme les pompes à chaleur et les véhicules électriques. Grâce à une technologie basée sur les prévisions météorologiques, cette solution permet de réduire la dépendance à l’électricité des fournisseurs traditionnels, rendant ainsi les foyers plus autonomes.
Parmi les autres innovations, tado° a dévoilé le Thermostat intelligent sans fil X, un thermostat à la fois élégant et facile à installer, qui se distingue par sa compatibilité avec des interfaces de chauffage relais et Opentherm. Ce thermostat, également compatible avec Matter via la technologie Thread, assure une couverture réseau optimale et peut être intégré dans de plus grands systèmes domotiques. Il offre un contrôle précis du chauffage pièce par pièce, s’inscrivant parfaitement dans l’objectif de tado° d’optimiser la consommation d’énergie tout en améliorant le confort des utilisateurs.
Une autre innovation marquante est l’amélioration de l’Optimiseur de pompe à chaleur tado° X, désormais compatible avec les appareils Daikin, et bientôt Panasonic. Ce système ajuste en temps réel l’intensité de fonctionnement des pompes à chaleur, permettant ainsi une importante réduction des consommations d’énergie. Contrairement aux versions précédentes, qui se contentaient d’activer ou désactiver les pompes à chaleur, cette nouvelle version ajuste leur intensité pour chaque pièce, évitant ainsi tout gaspillage.
Le partenariat stratégique entre tado° et Panasonic constitue une autre avancée majeure, visant à intégrer les technologies de tado° dans les pompes à chaleur Panasonic. Ce partenariat promet d’améliorer l’efficacité énergétique des foyers européens, contribuant à la réduction de l’empreinte carbone tout en économisant sur les factures d’énergie.
Bien sûr, tado° continue de proposer des fonctionnalités avancées comme le contrôle à distance via son application mobile, les commandes vocales avec Amazon Alexa, Google Assistant, ou Apple HomeKit, et la géolocalisation pour ajuster le chauffage en cas d’absence. Ces innovations démontrent l’engagement de tado° à transformer les foyers en centrales énergétiques autonomes tout en respectant l’environnement. Grâce à ces technologies, les utilisateurs peuvent non seulement optimiser leur consommation énergétique mais aussi réduire leurs coûts et leur empreinte carbone, contribuant ainsi à un mode de vie plus durable.
À ce même évènement était également présente la Connectivity Standards Alliance (CSA), à l’origine de la norme Matter. Pour rappel, Matter est un standard de communication pour les appareils connectés, lancé en 2021, et soutenu par de grandes entreprises telles qu’Amazon, Apple, Google et Samsung. L’objectif principal de Matter est de permettre aux appareils domestiques intelligents, quelle que soit leur marque, de communiquer entre eux de manière fluide et sécurisée. Il a été conçu pour améliorer l’interopérabilité entre différents écosystèmes de la maison intelligente.
Ce standard utilise des technologies existantes comme Wi-Fi, Ethernet et Thread, offrant ainsi une connectivité robuste et à faible consommation d’énergie. Grâce à cette approche unifiée, les utilisateurs peuvent configurer et contrôler leurs appareils intelligents via un seul point d’accès, tout en garantissant la compatibilité avec plusieurs assistants vocaux et systèmes d’exploitation, tels que Amazon Alexa, Apple HomeKit et Google Home.
Comme nous l’avons vu, chaque fabricant ne manque pas de se rendre compatible avec Matter – Aqara ou Shelly, par exemple. L’adoption croissante de cette norme promet de simplifier l’installation et l’intégration des appareils dans les maisons connectées, réduisant ainsi la fragmentation du marché et améliorant l’expérience utilisateur. En facilitant la communication entre les dispositifs, Matter ouvre la voie à des écosystèmes plus fiables et interconnectés, permettant aux utilisateurs de choisir leurs appareils sans se soucier de leur compatibilité. Matter devient de plus en plus présent sur les différents stands, devenant un véritable argument de vente. Attention, toutefois : si Matter est très prometteur, certains fabricants peuvent parfois induire en erreur, en estampillant le logo Matter sur leurs produits, alors que seule leur passerelle l’est réellement. Cela signifie que les périphériques ne sont pas nativement compatibles Matter, mais le deviennent grâce à leur Hub. C’est le cas par exemple de SwitchBot, qui propose une télécommande universelle Matter, ou encore Flic, qui propose des boutons de contrôle compatibles Matter : en réalité sans leur passerelle, ils ne le sont pas. Une faille dans la certification Matter qui risque malheureusement d’induire le consommateur en erreur, qui sera surpris de devoir multiplier les hubs de différents fabricants, encore une fois, ce qui est bien loin des promesses de la norme.
Produit prometteur rencontré d’ailleurs au coin d’une allée : une véritable télécommande universelle compatible Matter, de Becsy, qui se présente comme la digne remplaçante des regrettées télécommandes Harmony. Capable de piloter la plupart des équipements IR, elle sera également capable de piloter toute la maison connectée grâce à sa compatibilité Matter. Nous aurons l’occasion de revenir dessus plus en détail prochainement, un exemplaire étant en route pour tests.
Solutions solaires et stockage d’énergie : simplicité et efficacité pour le grand public
Nous l’avions constaté l’année dernière : le photovoltaïque et le stockage d’énergie avaient le vent en poupe lors de l’édition 2023, avec des dizaines de fabricants proposant leurs solutions. Si, cette année, le nombre d’exposants dans ce domaine s’était amoindri, on pouvait toutefois noter une tendance intéressante, avec l’émergence de solutions solaires Plug&Play spécialement conçues pour le grand public. Contrairement aux systèmes solaires traditionnels, souvent complexes à installer et nécessitant l’intervention d’un professionnel, ces nouvelles offres visent à démocratiser l’accès à l’énergie solaire en simplifiant l’installation.
Des marques comme Zendure, Jackery, et Anker Solix ont marqué l’édition 2024 avec des produits qui combinent panneaux solaires et systèmes de stockage d’énergie, faciles à installer pour les particuliers.
Zendure a par exemple mis en avant son Hyper 2000, sorti il y a quelques semaines. Cette solution solaire Plug&Play a été conçue pour faciliter l’optimisation de l’énergie produite par les panneaux solaires tout en minimisant les branchements nécessaires. L’Hyper 2000 remplit plusieurs fonctions essentielles : gestionnaire MPTT (Maximum Power Point Tracking), régulateur de charge, convertisseur de courant et chargeur. Il est capable de gérer jusqu’à quatre panneaux photovoltaïques avec une capacité totale de 1 800 W, et peut même accepter une surcapacité allant jusqu’à 2 400 W pour optimiser la production solaire en hiver. Le système est également compatible avec les batteries Zendure AB1000 et AB2000, permettant une flexibilité maximale selon les besoins en énergie, pour proposer une capacité de stockage allant jusqu’à 8 kWh, en empilant simplement les batteries.
L’installation du Hyper 2000 est facile, avec des connecteurs MC4 standardisés pour les panneaux solaires et un câble secteur pour alimenter le système. Il se connecte également aux réseaux Wi-Fi et Bluetooth pour une gestion à distance via l’application Zendure. L’une des innovations majeures est la capacité de l’appareil à se charger via le réseau électrique pendant les heures creuses, permettant ainsi d’économiser de l’énergie pendant les heures pleines. De plus, ce système peut « capter » et stocker l’énergie solaire excédentaire produite par d’autres panneaux non directement connectés à l’Hyper 2000 (si on possède une installation sur toiture par exemple, en plus d’une installation Plug&Play dans le jardin). L’application Zendure permet de configurer et de surveiller en temps réel la production et la consommation d’énergie. Elle propose un mode de gestion intelligent en fonction des tarifs d’électricité, permettant au système de se charger automatiquement lorsque les tarifs sont bas. Il est aussi possible de créer des plannings énergétiques pour ajuster la puissance de sortie en fonction des besoins quotidiens du foyer. Cette fonctionnalité est particulièrement utile pour les utilisateurs d’abonnements comme le Tempo d’EDF, permettant de charger les batteries pendant les heures creuses et d’utiliser cette énergie durant les jours coûteux. Enfin, grâce à la connectivité avec les capteurs de consommation, comme le Shelly Pro 3EM notamment, l’Hyper 2000 ajuste en temps réel l’injection d’énergie dans le logement en fonction de la consommation réelle, optimisant ainsi l’utilisation de l’énergie solaire. Cela permet de minimiser les pertes d’énergie et de maximiser l’autonomie énergétique de la maison.
Le Zendure Hyper 2000 s’avère ainsi être une solution polyvalente, capable de s’adapter aussi bien aux installations solaires existantes qu’aux nouveaux systèmes, et ce sans nécessiter l’intervention d’un professionnel, l’installation pouvant se faire en 15 min par n’importe qui. Que ce soit pour optimiser la consommation en se basant sur les prévisions solaires, stocker l’excédent de production ou se charger durant les heures creuses, il offre une approche innovante et accessible pour ceux qui souhaitent réduire leur facture énergétique tout en tirant parti des énergies renouvelables.
Jackery, Anker Solix, Marstek, Hoymiles ont également mis en avant des solutions semblables, permettant aux utilisateurs de capter l’énergie solaire et de la stocker pour des usages résidentiels ou en extérieur.
Bien que ces solutions soient conçues pour être faciles à installer par des particuliers, elles offrent également de nouvelles opportunités pour les installateurs professionnels. Les systèmes Plug&Play, tout en étant adaptés au grand public, peuvent être intégrés dans des projets plus vastes, notamment dans des configurations résidentielles ou commerciales à petite échelle.
L’attrait de ces solutions réside dans leur simplicité d’installation, permettant aux installateurs de réduire le temps d’intervention tout en proposant des systèmes fiables et performants. Les solutions modulaires présentées à l’IFA, comme celles de Zendure et Jackery, permettent également aux installateurs de proposer des options évolutives à leurs clients, avec la possibilité d’ajouter des panneaux ou des unités de stockage supplémentaires au fil du temps.
De plus, l’intégration de ces systèmes avec des plateformes domotiques telles que SmartThings Energy ou Shelly, qui facilitent la gestion de la production et de la consommation d’énergie, constitue une valeur ajoutée pour les installateurs professionnels cherchant à offrir des solutions complètes et évolutives à leurs clients.
Bien sûr, ces systèmes Plug&Play restent dédiés à des usages limités. D’autres solutions comme la Solix X1 permettent d’alimenter des foyers complets, voire des petites entreprises grâce à leurs capacités décuplées. La X1 propose par exemple une capacité pouvant aller jusqu’à 180 kWh (contre une dizaine pour un système Plug&Play) et une puissance de 72 kW (contre moins de 4 kW en général sur du Plug&Play). Des performances impressionnantes, mais qui nécessiteront cette fois l’intervention d’un professionnel qualifié pour la pause.
Ce type de solution fait d’ailleurs généralement partie de raisonnements plus globaux, dans lesquels on ne cherche pas seulement à stocker de l’énergie solaire, mais bien à optimiser sa consommation d’énergie, en y intégrant la gestion du chauffage, de l’eau chaude, et même du véhicule électrique. Un écosystème que nous avions déjà aperçu dans un dossier précédent consacré à Viessmann, mais qui est également présent chez d’autres gros constructeurs comme Panasonic, TCL, ou encore Midea.
L’intelligence artificielle : optimisation énergétique et domotique avancée
Nous l’avions constaté également l’année dernière : l’intégration de l’intelligence artificielle dans la domotique marque un tournant dans la manière de gérer les foyers connectés. Cette édition de l’IFA a mis en lumière des systèmes intelligents capables de rendre les maisons plus efficaces énergétiquement, tout en offrant une automatisation avancée. L’IA joue en effet un rôle clé en optimisant la consommation énergétique et en facilitant la gestion quotidienne des appareils électroménagers.
Par exemple, le système SmartThings Energy de Samsung, présenté à l’IFA, permet de surveiller et d’ajuster en temps réel la consommation d’énergie des appareils connectés dans la maison. Grâce à l’IA Energy Mode, il est possible de prédire les pics de consommation et de moduler l’utilisation des appareils en fonction de la production d’énergie solaire ou des moments où l’électricité est moins chère. Ce système intègre également des solutions comme des panneaux solaires et des batteries pour maximiser l’efficacité énergétique.
Les systèmes comme le réfrigérateur Bespoke AI de Samsung illustrent bien cette tendance. Doté de capteurs et de capacités d’IA, ce réfrigérateur peut non seulement gérer les stocks alimentaires, mais également optimiser la consommation d’énergie en fonction des conditions d’utilisation. Ce type d’intégration montre comment l’IA peut offrir une gestion plus intelligente et durable de la maison.
L’un des avantages majeurs de l’intégration de l’IA dans la domotique est la maintenance prédictive. Les systèmes intelligents peuvent détecter les anomalies dans les équipements avant qu’ils ne deviennent des problèmes critiques, permettant ainsi une intervention proactive. Par exemple, des dispositifs comme ceux de Shelly ou Aqara sont capables de surveiller la consommation énergétique des appareils et de signaler toute irrégularité pouvant nécessiter une maintenance.
L’utilisation de l’IA dans la domotique facilite également la gestion à distance des installations. Les installateurs peuvent ainsi surveiller en temps réel les performances des systèmes connectés et intervenir à distance si nécessaire. Cela améliore non seulement l’efficacité des interventions, mais permet également aux clients d’éviter des pannes coûteuses et des interruptions prolongées.
L’IA ne se contente pas de surveiller les appareils, elle joue également un rôle proactif dans la gestion de l’énergie. Par exemple, des solutions comme Samsung SmartThings ou Haier, qui intègrent l’IA dans leurs appareils électroménagers, permettent d’optimiser l’utilisation de l’énergie en fonction des besoins réels et des données extérieures, telles que la météo ou la production solaire.
Dans le cadre de l’IFA, Haier ou encore Miele ont présenté des équipements comme des fours dotés de caméras et de capteurs intelligents, capables d’ajuster la cuisson en fonction du contenu identifié, tout en optimisant la consommation électrique. Ces innovations permettent une gestion plus intelligente des ressources, réduisant ainsi le gaspillage d’énergie et offrant un confort accru aux utilisateurs.
Les installateurs peuvent capitaliser sur ces innovations en proposant à leurs clients des systèmes capables de gérer l’énergie de manière autonome. Grâce à l’IA, il est possible de combiner des systèmes solaires avec des solutions domotiques pour assurer que les équipements les plus énergivores, comme les climatiseurs ou les chauffages, ne fonctionnent que lorsque cela est vraiment nécessaire.
Dans un autre registre, l’IA est également utilisée pour la décoration. Prenons l’exemple de Govee, qui propose de nombreux systèmes d’éclairages à base de Leds. L’une de ses solutions est un rideau de Leds, permettant d’habiller un mur, pour y créer des animations. Il suffit de dire oralement à l’IA le motif qu’on souhaite afficher pour que celle-ci génère une image et la transmette au système d’éclairage. Plus besoin de passer des heures à configurer l’affichage souhaité.
Un salon qui reste une référence
L’édition 2024 de l’IFA a confirmé que la domotique, l’énergie solaire et l’intelligence artificielle sont désormais des piliers majeurs de la maison connectée. Avec des acteurs offrant des solutions évolutives, professionnelles et compatibles avec des standards tels que Matter, KNX et DALI, la domotique s’impose comme un domaine mature, prêt à répondre aux besoins des installateurs et des usagers. Les innovations vont au-delà des simples gadgets, intégrant une gestion énergétique sophistiquée et des options d’automatisation avancées.
Parallèlement, le secteur de l’énergie solaire évolue avec des solutions Plug&Play comme celles de Zendure, Jackery et Anker Solix, accessibles au grand public, mais aussi parfaitement adaptables aux besoins des installateurs. La simplicité d’installation, associée à des systèmes modulaires, ouvre la voie à des solutions énergétiques personnalisées et durables, renforçant l’autonomie énergétique des foyers.
Enfin, l’intelligence artificielle prend une place croissante dans l’optimisation des systèmes connectés, qu’il s’agisse de la gestion proactive de l’énergie ou de la maintenance prédictive des installations. Les innovations proposées telles que SmartThings Energy et les appareils intelligents comme ceux de Samsung et Haier illustrent la façon dont l’IA transforme la gestion énergétique domestique.
Pour les installateurs, ces innovations représentent une opportunité de diversifier leurs services, tout en apportant des solutions complètes et efficaces à leurs clients, répondant aux défis de l’efficacité énergétique et du confort intelligent. L’avenir de la maison connectée est clairement orienté vers une gestion toujours plus optimisée, durable et automatisée grâce à l’intelligence artificielle et aux technologies solaires.
Avant de terminer ce tour d’horizon, si le monde de l’audio-vidéo était cette année en retrait, on retiendra toutefois la démocratisation des téléviseurs « œuvres d’art ». Nous avions certes droit à quelques spécimens de TV particulièrement grandes, comme le modèle Hisense Microled de 163 pouces, mais surtout, de nombreuses marques se sont mises à reprendre le principe du « Frame » de Samsung. La TV ne se cache plus, elle devient au contraire une véritable œuvre d’art quand on ne l’utilise plus. Ou plutôt, elle se met à faire défiler des œuvres de grands artistes, mais avec une qualité et une finition qui les font passer pour de véritables tableaux. TCL, Hisense, Metz proposaient ainsi chacune une nouvelle gamme de ce type d’écran. Une démocratisation qui pourrait ainsi modifier l’esthétique de nos salons dans les années à venir.
Cédric Locqueneux
Découvrez l’édition d’octobre d’Electricien+ en intégralité ci-dessous :