Zumtobel : la politique «du berceau au berceau»

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Christophe VEDEL, directeur des ventes pour le marché d’éclairage intérieur et Rémi BLONDEL, directeur marketing ZUMTOBEL France

En 1950, le Dr Walter Zumtobel fonde la société Elektrogeräte und Kunstharzpresswerk W. Zumtobel KG et commence à fabriquer des ballasts pour tubes fluorescents, puis, deux ans après, se lance dans la production de luminaires. Aujourd’hui, le groupe, présidé par Karin Zumtobel-Chammah, compte avec ses trois marques, Zumtobel, Thorn et Tridonic, environ 6 000 employés à l’international. Christophe Vedel et Rémi Blondel retracent le parcours de l’entreprise autrichienne, devenue un des leaders mondiaux de l’éclairage.

Comment les différentes marques sont-elles représentées au sein de la filiale française du groupe Zumtobel ?
Christophe Vedel
– La filiale française, située à Paris, emploie 130 personnes avec le bureau d’études, les commerciaux, les agents administratifs et les salariés de l’usine qui se trouve aux Andelys, dans l’Eure. Zumtobel couvre toute l’offre pour l’éclairage intérieur et l’éclairage extérieur que l’on peut découvrir dans notre showroom de 400 m² dans de nombreux domaines d’application : bureaux, locaux d’enseignement, muséographie, commerces, abords du bâtiment, équipements sportifs, routiers, espaces urbains, hôtellerie. Nous proposons un service autour de l’éclairage, le produit n’arrive qu’à la fin d’un échange avec les prescripteurs.

C’est ce qui a changé aujourd’hui dans votre métier : la notion de service ?
Christophe Vedel
– Oui, Zumtobel ne se contente pas de livrer un produit prêt à être installé, mais apporte un accompagnement avant, pendant et après la vente, tout au long de la durée de vie du produit et des systèmes de gestion associés. Nous allons même un peu plus loin avec l’introduction de l’IoT : avec l’infrastructure éclairage, nous proposons des systèmes de géolocalisation soit des personnes qui travaillent sur le site pour leur sécurité, soit des objets fabriqués, soit des outils si l’on est dans une usine. Ainsi, les supports d’éclairage, équipés d’objets connectés, deviennent des vecteurs d’informations via le Bluetooth.
Rémi Blondel – Un luminaire occupe de l’espace physique sur le plafond et peut être associé à d’autres fonctions : l’internet des objets, l’isolation phonique, une gestion électronique intelligente. Les automatismes, les objets connectés se trouvent au coeur de nos développements axés sur les économies d’énergie certes, mais aussi sur la durabilité et le développement durable.

Vous faites allusion au « cradle to cradle », du « berceau au berceau », la devise du groupe ?
Christophe Vedel
– En intérieur comme en extérieur, nous travaillons sur la qualité des leds, les températures de couleur, les optiques, la gestion de l’éclairage, la biodiversité, avec en fil rouge, l’impact sur l’environnement. Zumtobel utilise des matériaux recyclables, voire déjà recyclés, et met en oeuvre en effet ce concept d’éthique écologique du « berceau au berceau ». Notre usine à Dornbirn comprend 7 500 m² de panneaux photovoltaïques. Depuis 10 ans, la famille Zumtobel s’investit dans une démarche écologique. Sur les dix sites industriels du groupe, huit se trouvent en Europe : Autriche, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Serbie ; les deux autres aux États- Unis et en Asie. En tant que multispécialistes, nous maîtrisons toute cette chaîne des valeurs, depuis les composants électroniques fabriqués par Tridonic jusqu’à l’installation effectuée par nos partenaires.
Rémi Blondel – Nous nous appuyons sur des experts dans tous nos domaines d’intervention ; la valorisation des oeuvres dans les musées, le bien-être des soignants et des patients dans les hôpitaux, les ambiances dans les magasins et les restaurants, le confort visuel dans les bureaux, la concentration dans les écoles, l’aspect sécurité à l’extérieur.

Comment voyez-vous l’évolution de l’éclairage d’ici à 10 ans ?
Rémi Blondel
– Les luminaires sont en train de devenir de véritables sources d’information, permettant le développement de l’IoT, à l’intérieur comme à l’extérieur des bâtiments. L’avenir des fabricants de luminaires se trouve dans leur collaboration avec d’autres entreprises issues d’autres industries. Ce ne sera plus au client de faire appel aux différents experts, mais ce sera à l’entreprise d’apporter ces différentes expertises.
Christophe Vedel – On entre dans une ère de produits multiusages et durables, notamment en matière de réutilisation. La tendance du réemploi commence à s’ancrer dans les esprits. Le groupe Zumtobel s’oriente déjà dans cette direction en développant des produits « du berceau au berceau ». Par exemple, le bâtiment du New York Times vient d’être rénové. Zumtobel, fournisseur des appareils d’origine équipés de tubes fluorescents a pu intervenir en remplaçant les tubes par des modules leds dotés de nouvelles optiques et compatibles avec le système de pilotage de l’éclairage existant. Zumtobel continuera à porter le même message : créer un éclairage efficace dans le respect de l’environnement.

Propos recueillis par Isabelle Arnaud

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