80% des installations des éclairages de sécurité ne sont pas en état de fonctionnement. Elles sont généralement trop vieilles, pas ou peu entretenues. Trop souvent, les gestionnaires de site se concentrent sur la sécurité incendie et délaissent l’évacuation. Pourtant, cet oubli peut avoir de graves conséquences. En effet, le responsable de site et le propriétaire du bâtiment sont pénalement responsables en cas de faute avérée. L’objectif des solutions adressables est justement de pallier ce manque de maintenance des blocs autonomes d’éclairage de sécurité (BAES) en les mettant à nouveau en bon état de fonctionnement.
L’installation d’un bloc autonome de sécurité est obligatoire dans chaque établissement recevant du public (ERP) et chaque établissement recevant des travailleurs (ERT). Un bloc autonome est un appareil qui se suffit à lui-même. La défaillance d’un bloc autonome ne provoque pas la mise en hors service de l’ensemble de l’éclairage de sécurité. En cas de coupure générale, l’éclairage de sécurité permet d’assurer la protection des personnes en leur indiquant les cheminements d’évacuation vers les sorties d’un bâtiment. Découvrez les spécificités des deux systèmes permettant d’assurer la sécurité des personnes : les blocs autonomes d’éclairage de sécurité, aussi appelés BAES, et les luminaires sur source centralisée, alias LSC ! Pour rappel, il existe trois familles de blocs autonomes.
- Les blocs autonomes d’éclairage de sécurité BAES d’évacuation ;
- les blocs autonomes d’éclairage de sécurité BAES d’ambiance ;
- les blocs autonomes d’éclairage de sécurité pour habitation BAEH.
Le bloc d’éclairage de sécurité
Les blocs évoluent et la notion d’économie circulaire prend forme et intègre le recyclage. Un bloc autonome de sécurité se compose de ces éléments :
• une ou plusieurs sources lumineuses de secours (lampes à incandescence, lampe fluorescente, LED) ;
• une batterie offrant une heure d’autonomie (cinq heures lorsqu’il s’agit de bâtiment d’habitation) ;
• un chargeur de batterie ;
• un dispositif de limitation de décharge de la batterie ;
• un système de mise à l’état de repos, facultatif pour les BAEH ;
• un contrôle automatique de la tension d’alimentation ;
• une lampe témoin de charge de la batterie ;
• éventuellement, un dispositif électronique de contrôle automatique (SATI).
« Nos blocs sont de plus en plus écoconçus. Nous utilisons du plastique recyclé au maximum de ce que le produit permet. Nous avons supprimé le Cadmium des batteries rechargeables depuis longtemps au profit du lithium-fer. Nous sommes les premiers fabricants à l’avoir fait. Les coques de nos blocs sont en métal, plus facile à recycler. Tous nos blocs sont certifiés NF environnement. Nous avons divisé la consommation d’électricité par 10 avec les LED et il est devenu difficile de descendre encore plus bas. En revanche, nous ajoutons des fonctionnalités digitales avec le système adressable dans un premier temps », précise Didier Giraud, PDG de Behar Sécurité.
Le carnet de bords de suivi obligatoire
La vérification du bon fonctionnement des BAES est dorénavant confiée aux responsables de la sécurité incendie ou sécurité du site, qui relèvent l’ensemble des défaillances en les consignant dans le carnet de bord. C’est une obligation légale.
La réglementation impose trois conditions. La première est d’avoir un site en bon état de fonctionnement, la deuxième est de réaliser des tests deux fois par an (fonctionnement une fois par semaine, test de décharge de la batterie). Et enfin, la troisième obligation est de consigner ces éléments dans un carnet de bord pour les utiliser en cas d’accident. Il sera alors facile de remonter jusqu’à la source du problème. « Chez ABB, avec l’offre d’éclairage de sécurité Kaufel, nous souhaitons accompagner les exploitants, les BE et les propriétaires dans la mise en conformité vis-à-vis de la loi. Nous les accompagnons dans la conception de bâtiments plus sûrs et plus sécurisés pour les occupants. Nous les assistons également dans la maintenance de leur équipement en réduisant leur coût par l’intégration de fonctionnalités plus intelligentes et plus intéressantes pour eux », explique Benjamin Pourteau – ABB pour l’offre KAUFEL®.
Évolution du BAES à travers les années
Initialement des lumières ou des blocs de sécurité standard fonctionnaient en cas d’incidents. Mais il n’y avait pas en tant que tel d’éléments de contrôle des fonctionnalités, de la batterie, du circuit imprimé, de la lampe… Benjamin Pourteau d’ABB explique qu’avant, « pour connaître l’état du BAES, il fallait démonter chaque produit pour en vérifier l’état. La profession s’est rendu compte qu’il fallait améliorer ces équipements pour apporter plus de valeur ajoutée aux utilisateurs en ajoutant de la technologie. C’est à ce moment que la technologie SATI (système automatique de tests intégrés) est apparue ». Conformément à la norme NF C 71-820, les BAES SATI équipés effectuent automatiquement les tests réglementaires des lampes et des batteries, il ne reste plus qu’à vérifier l’allumage des LED. Cette technologie autotestable, c’est-à-dire la capacité du luminaire à s’autodiagnostiquer, restitue cette information via un affichage LED (verte, orange, etc.). Les BAES se testent à tour de rôle de façon aléatoire. Les contrôles automatiques des blocs peuvent ainsi être réalisés pendant les périodes d’exploitation des établissements, tout en garantissant à tout moment la sécurité d’évacuation du public et du personnel.
Évolution du SATI vers le SATI adressable
Le SATI était une réelle avancée, mais pas assez autonome. Ce système réclamait l’intervention de l’être humain pour constater visuellement une défaillance et déterminer les mesures nécessaires à la maintenance.
L’idée est alors d’envoyer les données du diagnostic à une centrale qui les concentre pour les restituer d’une manière ou d’une autre.
Historiquement, les très grands sites (plus de 1 000 blocs de sécurité) étaient équipés en systèmes adressables comme les stades, les grands hôpitaux et les tours à La Défense. « Nous avons travaillé avec le syndicat à faire descendre « la barre » de l’adressable sur les moyens sites. Nous avons tous fait de la communication, syndicat compris. Ce n’est pas facile d’équiper les sites moyens, car ils sont bien souvent réalisés par un bailleur qui le loue à un utilisateur. Comme il n’exploite pas, cela lui importe peu et le locataire, ratera malgré lui l’opportunité de bénéficier de fonctions avancées pour bien gérer son bâtiment », détaille Didier Giraud, de Behar Sécurité.
Mais les gestionnaires de sites ont pris conscience de la nécessité de digitaliser les sites. Le digital nous permet d’être plus efficaces – par une meilleure gestion des pièces de rechange – et de prendre des décisions plus pertinentes – par une optimisation des opérations de maintenance. Le premier bénéfice porte sur le plan énergétique, pour répondre à une logique d’écoresponsabilité. À partir du moment où vous gérez les énergies et tous les systèmes de sécurité du bâtiment, c’est dommage de ne pas gérer également les éclairages de sécurité. La remontée d’information de chaque bloc permet de monitorer l’ensemble de l’installation depuis un même poste. Les produits Behar sont compatibles avec les solutions de supervision Schneider Electric sur la gestion économique et digitale du bâtiment avec leurs produits EcoStruxure ou avec la plupart des GTB du marché.
« Grâce à Internet et à la téléphonie mobile, la centrale a évolué et est passée d’un élément sur site non raccordé au réseau à une solution accessible à distance. Cette solution numérisée et connectée se nomme Naveo®Pro qui passe par un Cloud. Les informations sont mises à disposition sur un smartphone, une tablette ou même un ordinateur, permettant ainsi d’occuper les sites (multisites) en temps réel, 24 h/7 sans avoir besoin de se déplacer », décrit Benjamin Pourteau.
Que l’on soit sur une installation adressable ou standard (luminaires statiques), la réglementation française impose systématiquement un bus de télécommande. Il doit être aisé de manipuler le boîtier de télécommande et de disposer d’une « mise au repos ». La solution adressable vient se greffer directement sur le bus de télécommande existant. Pas de surcoût. Le luminaire est identique, pas de différence apparente, mais son circuit imprimé (ou PCB en anglais) est augmenté par un module de communication avec un échangeur bidirectionnel.
« Aujourd’hui, il semble aberrant qu’une banque qui gère 1000 succursales ne supervise pas à distance ses BAES. C’est possible et extrêmement facile avec l’adressable : remontée des diagnostics, maintenance prédictive, interventions rapides et pertinentes. Nous pouvons également accompagner nos clients dans la mise en service et la maintenance de leur installation », précise Didier Giraud.
Le bloc de sécurité comme objet connecté
En se connectant au tableau électrique connecté, le BAES s’apparente à un objet connecté, puisqu’il peut être diagnostiqué à distance. Le système ABB possède des adresses numérotées. Un même site peut accueillir 31 999 luminaires uniques. Chaque luminaire se voit octroyer une adresse, ABB Kaufel s’occupe de cet adressage, de ce paramétrage dans le but de mettre à disposition des produits de qualité, assemblés et testés. Ils sont prêts à l’emploi tels quels. C’est un gain de temps pour les installateurs. Auparavant, ces informations étaient sous forme de liste. Maintenant, ABB travaille avec Google Map en venant localiser le luminaire dans l’espace (bâtiment multisite) et sur un plan par une incrémentation manuelle (chargement des plans du bâtiment).
Les luminaires adressables qui sortent d’usine sont configurés et aussi équipés d’un QR code qui regroupe l’ensemble des informations du luminaire, la gamme du produit, sa photo, ses pièces détachées. De plus, ils sont capables de capter le réseau Wi-Fi ou le partage de données mobiles, utile sur les chantiers lors de l’installation. Les luminaires n’ont pas besoin d’être raccordés à une source d’alimentation ni au bus de télécommande pour être mis en service, car les informations de chaque luminaire (intégrées dans les QR code) sont stockées dans le Cloud. Au moment de l’installation, il suffit de récupérer ces informations pour paramétrer l’équipement.
Tous ces éléments sont faits pour faciliter l’installation et l’entretien « Nous visons les petits sites ou le petit multisites comme une commune de 3 000 habitants avec des infrastructures type gymnase, bibliothèque, club des anciens, salle de fêtes, etc. Tous ces sites peuvent être connectés à la mairie, en liaison avec le tableau connecté grâce à un petit automate (par exemple : SmartLink de Schneider Electric) et d’un logiciel adapté. Grâce à ces « mini-GTB », nous pouvons proposer des microsolutions connectées à partir de 5 à 10 blocs simples et efficaces. Toutes nos gammes sont déclinables en version adressable. Il suffit de nous le demander. Que ce soit pour les blocs classiques en plastique souvent utilisés pour les espaces « techniques » ou pour les blocs architecturaux décoratifs comme le modèle Spark », explique Didier Giraud.
Syndicat, label NF et NF Environnement
La marque NF AEAS, créée par l’AFNOR en collaboration avec l’ADEME, assure la conformité des BAES et luminaires pour sources centralisées (LSC) aux normes applicables, ainsi que leur aptitude à l’usage selon le règlement de sécurité. La marque sert de preuve pour les organismes de contrôle lors des vérifications des installations dans les bâtiments. Le syndicat travaille sur le cahier des charges de la norme NF Environnement éclairage de sécurité pour durcir la règle, comme l’interdiction du cadmium. Ce label n’est pas obligatoire en France, mais peut être une barrière pour certains professionnels vis-à-vis de clients désireux de faire appel à des produits plus écoresponsables. Tous les fabricants membres du syndicat ne proposent, sur le marché français, que des produits NF, dont une partie en NF Environnement. L’objectif de Behar est de proposer 100% de ses produits avec le label NF Environnement.
Parole à ABB pour l’offre KAUFEL®, pionnier de l’adressable – Benjamin Pourteau, responsable produits
Kaufel® est expert en éclairage de sécurité depuis 1960 et notamment le pionnier de la technologie dite adressable avec le système Sésam, lancé dans les années 90. La solution Naveo®Pro que nous venons de mettre sur le marché puise ses sources dans les fondamentaux du protocole Sésam. Bien sûr, nous avons fait évoluer les technologies, les fonctionnalités pour toujours apporter plus de sécurité et d’utilité pour les responsables de bâtiments et d’entretien, mais le concept est le même. Étant basé sur notre protocole, la rétrocompatibilité des produits est totale. Un client disposant d’une précédente solution Kaufel adressable qui souhaite évoluer vers Naveo®Pro bénéficie d’un outil de conversion de la base de données de son installation. Nous souhaitons conserver un protocole « propriétaire » sécurisé. C’est important pour nous, car en matière d’incendie, la sécurité des données et donc des occupants est primordiale. Les informations qui passent dans le bus de terrain sont propres à ABB Kaufel et ne sont pas compatibles avec d’autres solutions du marché. La nouvelle passerelle Naveo®Pro reprend les fonctionnalités qui ont fait le succès des précédentes versions tout en y ajoutant de la connectivité et une géolocalisation des luminaires.
Parole à Behar Sécurité éclairage de sécurité « haut de gamme » – Didier Giraud, PDG
Nous venons de déménager d’un site historique pour un site zéro émission carbone car nous avons une vraie volonté d’affirmer notre écoresponsabilité, présente déjà depuis de nombreuses années. Nous souhaitons partager nos convictions sur ce sujet.
En quelques mots, nous nous installons sur un site zéro émission carbone, notre flotte de véhicules de livraison est 100 % électrique et hybride pour nos représentants. En production, nous ne générons pas de déchets de production, tout est recyclé ou réutilisé. Et si toutefois il y en avait, nous les trions à 100 %. Pour l’emballage, nous expédions nos produits en réutilisant ceux de nos fournisseurs en les neutralisant ou bien en les transformant en éléments de calage. Même le scotch de fermeture est en papier recyclé et non plus en plastique. Et enfin, nos livraisons sur chantier ne se font plus en emballage individuel, mais en emballage multiple : cartons compartimentés pouvant accueillir entre 10 à 20 produits et trois notices. Avant, nous avions 20 cartons pour 20 produits avec 20 notices… qui finissaient dans les poubelles… Le tri sur chantier étant maintenant obligatoire, nous simplifions la vie des installateurs tout en préservant la planète