Depuis que le coronavirus sévit dans le monde entier, en même temps que tout un chacun donnait son avis sur ce qu’il faut faire et ne pas faire pour lutter contre cette pandémie, fleurissaient un peu partout des luminaires UV-C.
Quatre experts font le point sur les règles de conception et d’installation des luminaires UV-C, et sur les impératifs de fonctionnement à respecter.
D’où viennent les rayons UV-C ?
Près de 5 % de l’énergie électromagnétique du Soleil est émise sous forme de rayonnement ultraviolet (UV) invisible qui émet dans la gamme de longueurs d’onde de 100 à 400 nanomètres (nm). Un nanomètre représente un milliardième de mètre. Il a une longueur d’onde plus courte que la lumière visible (qui se situe entre 380 nm et 780 nm) et contient plus d’énergie. Selon leur longueur d’onde, les rayons ultraviolets peuvent traverser la couche d’ozone et avoir différents effets sur la santé.
Les rayons UV sont classés en trois catégories selon leur longueur d’onde : les UV-A (de 315 nm à 380 nm), les UV-B (de 280 nm à 315 nm) et les UV-C (de 100 nm à 280 nm).
Les UV-C sont potentiellement les plus dangereux des rayonnements ultraviolets. Presque intégralement absorbés par la couche d’ozone et par l’oxygène présent dans l’atmosphère, ils n’existent pas à l’état naturel sur la Terre. Cependant, comme ils présentent des propriétés stérilisantes, ils sont recréés de façon artificielle afin de supprimer des bactéries et des virus. Cette technologie est principalement utilisée dans des domaines où il existe un risque de contamination microbiologique et elle a montré son efficacité depuis plus de 60 ans.
Inactivation des micro-organismes
Selon l’Institut Pasteur, le virus responsable de la maladie infectieuse respiratoire appelée Covid-19 (pour COronaVIrus Disease 2019) se transmet par des gouttelettes de postillons émises au cours des efforts de toux, mais aussi lors de la parole et passe par un contact rapproché (moins d’un mètre) et durable (au moins 15 minutes) avec un sujet contagieux. Des particules de plus petite taille peuvent aussi être émises sous forme d’aérosols, ce qui expliquerait que le virus puisse persister en suspension dans l’air dans une pièce non ventilée. Les UV-C inactivent rapidement et efficacement ces microparticules en suspension ou sur les surfaces par un processus qui repose sur deux grandeurs physiques :
– l’éclairement énergétique, exprimé en W/m², quantifie la puissance du flux de rayonnement reçu par unité de surface ;
– l’exposition énergétique ou la dose d’UV, exprimée en J/m², est le produit de l’intensité émise par une ou plusieurs sources UV par la durée d’exposition.
Des méthodes éprouvées
Certains fabricants de matériel d’éclairage sont aguerris depuis longtemps aux techniques d’élimination de virus et bactéries par lampes germicides. Ils ont développé des luminaires UV-C mis en œuvre dans les établissements de santé, d’enseignement, les transports, etc. Deux grandes méthodes peuvent être utilisées : la purification de l’air et le traitement des surfaces (et le traitement des petits objets dans des boîtiers pour le grand public).
Les professionnels mettent en garde : l’utilisation des luminaires UV-C doit être encadrée.
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À lire aussi dans le Cahier technique de Lumières N°34 consacré aux luminaires UV-C :
- Interview de Sébastien Flet Reitz, président du groupe de travail UV-C à LightingEurope : Luminaires UV-C, à quand une communication des pouvoirs publics ?
- Interview de Raphaël Forster, directeur des ventes, Osram :
Comment les UV-C peuvent détruire des micro-organismes - Interview de François Darsy, chef de marché tertiaire et industrie, Signify :
Une solution éprouvée pour désinfecter l’air - Interview de Fabien Junger et Pierre-Yves Monleau, Ledvance :
Des luminaires UV-C pour lutter contre les virus