La Manufacture des Lumières : c’est le nouveau nom de Dietal, fleuron de l’industrie française de l’éclairage intérieur. Julien Arnal, son nouveau directeur général, nous présente les objectifs de la société située à Saint-Georges-de-Mons.
Dietal devient La Manufacture des Lumières. En janvier 2021, le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand a en effet confié Dietal à la famille Dietschi (fondatrice de Dietal en 1979), qui s’est associée au Groupe TTH et à Julien Arnal. Fort d’une expérience de 20 années dans l’éclairage et le management (Philips, Sylvania, Erco, Sunlux) et président du Syndicat de l’éclairage, Julien Arnal est nommé directeur général de l’entreprise.
Qui sont les dirigeants de La Manufacture des Lumières ?
Julien Arnal – Le groupement des nouveaux actionnaires, soutenu par un triptyque de banques privées, a fait le choix de garder en grande partie les salariés de Dietal, et surtout, l’intégralité des équipes de production. C’est une des valeurs fortes des repreneurs, dont Marc Dietschi (fils du fondateur) est le président : il tient à faire confiance aux « hommes et à leur histoire » pour qu’ils redressent eux-mêmes leur entreprise. Directeur général de La Manufacture des Lumières, je suis aussi épaulé par le groupe TTH (Thierry Torti Holding) qui poursuit ainsi sa diversification industrielle en Auvergne, assurant une durabilité et une solidité financière. TTH est représenté par Thierry Cézard, directeur général d’ACC-M (Ateliers de construction du Centre, société spécialisée dans la rénovation des trains) et des activités industrielles du groupe TTH, qui met à disposition de la nouvelle entité son expérience du retournement. Thierry Cézard est aussi mon associé à la direction des finances et m’accompagne pour consolider notre partenariat. Tout cela crée des synergies fortes : lors de la rénovation des trains, par exemple, il faut intervenir sur la peinture, la tôlerie, l’éclairage. Il est même possible que nous utilisions notre expertise dans la technologie UV-C lors de ces opérations de rénovation. Ces trois expertises, le savoir-faire industriel historique en la personne de Marc Dietschi, mon expérience de management dans le secteur de l’éclairage et Thierry Cézard avec sa compétence dans les procédures de retournement vont nous permettre de construire un partenariat fort avec tous les acteurs. La Manufacture des Lumières est un fabricant français qui compartimente et offre des espaces dédiés à ses partenaires.
Quelles sont les stratégies de La Manufacture des Lumières ?
Julien Arnal – Nous souhaitons continuer à travailler en marque blanche sur la France avec une démarche au plus proche du terrain et avec ce patrimoine humain et historique de savoir-faire. Le mot « manufacture » apporte cette connotation positive de travail soigné et de qualité réalisé par des artisans, experts dans leur métier et attentifs aux besoins de leurs clients. Et des « Lumières » car nous allons toucher toutes les applications en éclairage intérieur. Nous allons développer beaucoup plus de produits en lien avec ce que le marché attend, avec la transition énergétique et le plan de relance afin que chacun de nos partenaires puisse trouver une écoute et surtout des co-développements. Nous serons extrêmement flexibles en embarquant leur ADN lumière et en mettant en résonance l’outil industriel aussi bien avec la conception que la R&D. En tant que fournisseur des grands groupes, nous nous ferons l’écho de leur identité en fonction des choix de nos partenaires et saurons créer des pôles de compétence entre leur R&D et la nôtre. Ce qui nous permettra de leur offrir la plateforme pour se différencier, s’ils le souhaitent, des standards classiques. La Manufacture des Lumières appartient en quelque sorte à ses partenaires et sera une plateforme ouverte à la créativité pour des solutions innovantes, notamment en ce qui concerne les chemins lumineux, les spots sur rail, les luminaires tertiaires avec tous types de systèmes optiques (diffuseurs, grilles, lentilles) et de toutes les dimensions.
Pour atteindre ces objectifs, quels changements devez-vous opérer sur le site de Saint-Georges-de-Mons ?
Julien Arnal – Certaines machines doivent être « rafraîchies » mais l’outil est tout à fait pertinent et performant. Nous allons également réorganiser un peu le site en fonction des pôles de compétence et recréer un espace dédié aux affaires spéciales, qui permettra de réaliser des prototypes dans des temps record. C’est un projet essentiel si l’on veut s’inscrire dans la rénovation énergétique car il faudra s’adapter à des architectures anciennes et avoir la capacité de développer des solutions sur mesure. Quant au patrimoine humain, nous avons sauvé 120 postes sur 137, le projet social affiche son ambition, mais assume aussi des risques forts, avec priorité de réembauche sur 24 mois des 17 salariés non repris, avec possibilité de reclassement, notamment aux ACC. La totalité des postes de production directe a été conservée ; dans un site industriel, pour un bon équilibre économique, il faut respecter la règle des deux tiers/un tiers (deux tiers à la production). Notre priorité est d’honorer des commandes avec fluidité et assurer la volumétrie classique. Il nous faut relancer la machine et retrouver la confiance de nos clients tout en pensant au moyen terme.