Créé il y a 30 ans par Étienne Mullie, le Groupe Trace est présent sur tous les continents et compte 200 employés répartis dans 5 sociétés. Avec des solutions logicielles pour l’ingénierie industrielle, des contenus numériques 3D, des solutions de gestion des objets BIM, de pilotage énergétique du bâtiment et des énergies renouvelables, le groupe est un acteur de la transition numérique du bâtiment.
Quelles sont les différentes entités du Groupe Trace ?
Étienne Mullie – La plus connue est TraceParts, pilier du groupe après 25 années d’existence, spécialiste de la modélisation de composants industriels en 3D. Trace Software et ses logiciels de génie électrique évoluent avec l’arrivée du BIM et proposent des solutions open BIM pour la conception d’installations électriques. Cythelia Energy est un expert en énergie solaire et créateur de logiciels pour la conception de centrales. Le groupe compte également deux start-up : BIM&CO, une plateforme collaborative et des outils de numérisation des produits de la construction pour le marché du BIM, et Green Systèmes, qui développe des solutions de suivi et de pilotage énergétique. Nous avons développé une box multi-protocoles, la Greenbox, possédant une API ouverte, et des capteurs pour mesurer tout type de fluide dans le bâtiment (eau, gaz, électricité, chaleur). Les données acquises peuvent être corrélées à des flux de données pour créer et suivre des indicateurs, puis sont restituées à l’utilisateur. La solution permet le pilotage d’installation grâce à des relais et des API de connexion.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur vos solutions et leurs particularités ?
É. M. – Notre groupe se caractérise essentiellement par l’innovation. Je challenge constamment les équipes de R&D pour passer de l’idée à la réalisation. Cette étape peut parfois prendre des années et nécessite d’investir en continu. 15 à 20 % de notre chiffre d’affaires est investi dans la R&D. Nos solutions s’appuient sur de solides bases technologiques et une grande expérience. Notre prochain challenge est d’investir dans un marketing plus offensif, toujours délicat dans les « boîtes » d’ingénieurs !
Quels sont les nouvelles technologies disponibles et les usages à prendre en compte lors du développement d’un logiciel de CAO ou de GMAO ?
É. M. – Nous observons un fort développement du Cloud et des solutions en mode SaaS (Software as a Service), mais nous constatons une certaine remise en cause. En effet, la question de la sécurité informatique se pose plus que jamais. Dans certaines grandes entreprises, l’accès à Internet est quasi impossible en raison d’importants mécanismes de sécurité. Dans les offres futures, nous proposerons nos solutions en version Cloud et en version Desktop, les deux étant interopérables. Un autre point clé concerne l’ouverture des solutions. De plus en plus de plateformes sont collaboratives et nécessitent des échanges de données. Pour nos solutions, nous avons fait le choix d’utiliser le standard IFC ouvert, très fort, mondial et performant. Avec le BIM, toutes les applis doivent être interopérables, c’est pour couvrir ce besoin, et forts de notre expérience mondiale avec TraceParts, que nous avons lancé BIM&CO, qui propose son référentiel collaboratif unique et ouvert.
Quelles seront selon vous les grandes évolutions dans les logiciels de CAO ou de GMAO dans les mois et les années à venir ?
E. M. – La première évolution sera le renforcement de l’IFC, qui est une technologie relativement simple, elle fonctionne et est utilisée partout sur la planète. Concernant les solutions de GMAO, elles devront migrer pour fonctionner nativement sur maquette, avec mise à jour des informations dans un Workflow pour alerter, mettre à jour et historiser les évolutions. Il faut pour cela des données interopérables et des logiciels capables de communiquer entre eux. Enfin, l’évolution du concept de maquette numérique vers une base de données intégrant des vues 3D et des données qui pourra être requêtée spécifiquement pour répondre aux différents besoins.
Propos recueillis par Alexandre Arène