Ingo Maurer est décédé le 21 octobre dernier à Munich, à l’âge de 87 ans. Les lampes et objets lumineux de Maurer sont considérés comme des précurseurs innovants en matière de design.
Parmi ses créations les plus célèbres figurent ses premières œuvres « Bulb » (1966), mais aussi le système halogène « YaYaHo » (1984, Ingo Maurer et son équipe), l’ampoule ailée « Lucellino » (1992), la suspension « Zettel’z » (1997), « One From The Heart » (1989) et « Porca Miseria! » (1994). Ses créations font partie des collections des plus grands musées du monde, dont le Museum of Modern Art de New York (MoMa). Une exposition est en cours à la Pinakothek der Moderne à Munich (jusqu’en octobre 2020), qui donne un aperçu de son travail. Ingo Maurer a reçu de nombreux prix prestigieux, dont le Prix du design de la République fédérale d’Allemagne et le Compasso d’Oro pour l’ensemble de son œuvre. Ingo Maurer a toujours été un pionnier dans le développement et l’utilisation des dernières innovations en matière d’éclairage : en tant que grand admirateur de l’ampoule, qu’il qualifiait de « symbiose idéale entre poésie et technologie », il a utilisé dès les années 80 des systèmes à halogène basse tension. Ingo Maurer a produit la première lampe de bureau LED déjà en 2001, il utilisera les OLED à partir de 2006.
Le potentiel offert par la technologie LED a été utilisé à plusieurs reprises par Ingo Maurer, de manière polyvalente et créative pour obtenir le meilleur effet lumineux possible. Né sur l’île de Reichenau, au bord du lac de Constance, il est parti aux États-Unis en 1960 après un apprentissage en typographie et des études
de graphisme appliqué. Jusqu’en 1963, il y a travaillé comme graphiste indépendant. Il a vécu à New York pendant plus de 40 ans. Avec ses collègues de longue date, il a développé dans son bureau d’études de Munich-Schwabing des lampes emblématiques, interfaces entre objets utilitaires et objets d’art.
Un mélange spécial de poésie et de technologie et des processus de développement ludiques, non conventionnels, toujours à la recherche d’une solution extraordinaire. Le but principal étant de toujours trouver le concept unique, impressionnant par sa légèreté et touchant l’être humain comme une esquisse spontanée. Il n’est pas rare que les utilisateurs soient impliqués dès le début dans la construction du luminaire et, comme pour la « Zettel’z » (1997), même invités à participer à sa conception. « D’abord, l’idée d’un objet surgit dans ma tête – comme un rêve. Ce n’est qu’à l’étape suivante que je cherche avec mon équipe des moyens de réalisation. Parfois, il faut des décennies avant que les développements techniques ne rendent notre imagination possible. » Ingo Maurer a décidé, dès 1966, de produire lui-même, afin de pouvoir fabriquer de petites séries. Avec différentes commandes de conception dans les secteurs privé et public, il a établi de nouvelles normes internationales. L’illumination des stations de métro Westfriedhof (1998) et Münchner Freiheit (2009) à Munich ainsi que le pendule Flying to Peace pour la Messe Frankfurt (2018) ne sont que quelques exemples.
En 2018, il réalise l’un de ses projets les plus diversifiés : un concept global pour le domaine viticole Tsinandali en Géorgie. Avec le « Silver Cloud », l’artiste de la lumière a de nouveau créé une œuvre emblématique.