LACROIX Sofrel est le leader français de la télégestion et propose des solutions pour le contrôle et la gestion à distance des réseaux d’eau et d’énergie. Cette année, LACROIX Sofrel présente la nouvelle version de son offre Sofrel S4TH, intégrant davantage de cybersécurité.
IBS fête cette année ses 10 ans. Quel est votre sentiment sur les évolutions du Smart Building depuis la création du salon ?
Cédric Castella – Depuis son arrivée à la porte de Versailles, le salon a pris une autre dimension. Au CNIT, le salon était très confidentiel et réservé aux technophiles. Aujourd’hui, IBS a pris du poids, avec une ouverture à la maîtrise d’ouvrage, aux exploitants et aux intégrateurs. Le Smart Building amène des solutions de plus en plus connectées et permet d’interagir avec le bâtiment depuis l’extérieur, de mieux prédire son évolution et d’apporter du confort et des économies d’énergie aux occupants. D’autre part, les installations sont de plus en plus connectées par liaisons IP, ce qui pose d’importantes questions de cybersécurité et de gestion de l’information.
De quelle manière vos solutions ont évolué ces dix dernières années ?
C. C. – Historiquement, nous proposons des boîtiers paramétrables, programmables et accessibles à distance. Nous avons débuté avec la ligne téléphonique et avons ensuite suivi les évolutions des supports de communication, du GSM au GPRS, pour aujourd’hui proposer de la 2G et de la 3G (support IP mobile). L’objectif reste le même : améliorer les performances de l’ensemble en suivant les nouveautés technologiques et en simplifiant le langage de programmation. Pour cela, nous préprogrammons la plupart des fonctionnalités pour simplifier la mise en oeuvre. De plus, la compatibilité ascendante nous permet de faire évoluer aisément nos offres d’une gamme à l’autre.
Quelle solution présentez-vous cette année ?
C. C. – Nous présentons des évolutions de notre offre de télérégulation Sofrel S4TH, lancée en novembre dernier à IBS. Cette solution permet de piloter les installations de chauffage. Sofrel S4TH nous fait réellement entrer dans le monde de la Smart City, en faisant remonter des données à l’hypervision pour alimenter le logiciel. Le tout avec un niveau de sécurité maximal. Nous avons renforcé la cybersécurité du système en intégrant les spécifications de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Nous sommes aujourd’hui aux débuts de la cybersécurité, ce qui nous contraint à un important travail d’acculturation de tous les acteurs de la chaîne de valeur. Nous sommes un peu en avance de phase sur la cybersécurité ; la prise en compte de cet enjeu débute chez les exploitants et cela s’intensifie, mais pas assez vite à notre goût. Le principal frein est son prix, car renforcer la sécurité informatique des infrastructures ne rapporte pas immédiatement. Ce sujet est bien pris en compte par les collectivités, en raison du nombre moins important de décideurs à convaincre. Il faut aujourd’hui prêcher la bonne parole à tous les niveaux de la chaîne de décision. Nous comparons la cybersécurité à un iceberg, car la majorité des attaques n’est pas visible ou rendue publique. Il s’agit d’un réel enjeu de fond.
Quelles seront selon vous les grandes évolutions des technologies du bâtiment dans les dix années à venir ?
C. C. – Les choix technologiques futurs pour le bâtiment sont liés aux retours d’expérience des déploiements passés et en cours. Le digital combiné aux systèmes de GTB apporte de belles promesses. Les offres à venir devront être plus connectées, plus simples et tournées vers l’utilisateur final. L’objectif sera de faire de la pédagogie pour optimiser le fonctionnement des équipements par les bons usages. Cette notion de simplicité de prise en main et d’utilisation pour le client final est fondamentale. Dans le champ de la communication, l’IP (Internet Protocol) et les réseaux bas débit offrent de réelles opportunités. Mais avec tant de données en circulation, l’essentiel sera de savoir où est stockée la donnée, qui l’utilise et si les lois sont respectées quant à son utilisation.