Cette année, le prix Nobel de physique récompense des travaux menés sur les pinces optiques et sur les impulsions lasers ultracourtes.
Le prix Nobel de physique 2018 a été attribué à Arthur Ashkin pour ses travaux sur les pinces optiques, Gérard Mourou et Donna Strickland pour leurs avancées sur les impulsions lasers ultracourtes.
Gérard Mourou, de l’École polytechnique, et Donna Strickland, de l’université de Waterloo, au Canada, ont ouvert la voie vers la réalisation des impulsions lasers les plus courtes et les plus intenses jamais créées. En 1985, les deux chercheurs ont proposé une nouvelle technique, appelée amplifcation d’impulsions par dérive de fréquence (chirped pulse amplifcation, CPA). Allonger l’impulsion réduit sa puissance de crête, ce qui permet de l’amplifer sans endommager le dispositif. L’impulsion lumineuse ainsi émise est ultracourte (de l’ordre de la femtoseconde, 10-15 seconde) et a une puissance qui peut atteindre le pétawatt (1015 W). Des lasers de ce type sont aujourd’hui couramment utilisés en chirurgie optique, dans les opérations de remodelage de la cornée, mais aussi pour traiter les glaucomes ou la cataracte. Gérard Mourou avait donné en 2015 (Année internationale de la lumière) une conférence sur la lumière extrême.
L’Américain Arthur Ashkin a été récompensé pour ses travaux sur des « pincettes optiques » et ses applications aux dispositifs biologiques. Le chercheur a en effet réussi à démontrer qu’un laser pouvait exercer une force suffisante (pression de radiation) sur une sphère pour la mettre en mouvement ou la faire se déplacer.