L’enquête confiée au Ceren (Centre d’études et de recherches économiques sur l’énergie) en 2017 par le Syndicat de l’éclairage, l’Ademe, RTE et Récylum sur les installations d’éclairage des bâtiments de bureaux en France a révélé les enseignements qualitatifs en termes d’ergonomie et de conditions de travail.
La qualité des ambiances lumineuses intérieures inclut désormais la notion des inconforts visuels et devient un sujet de santé publique, au même titre que la qualité de l’air. Prendre en compte des besoins différenciés selon l’âge ou l’état de la vision, apporter du bien-être en s’adaptant aux moments de la journée de travail, favoriser les rythmes biologiques sont autant de nouvelles pistes qui s’ouvrent et dont les avancées sont rapides…
La situation globale de l’éclairage est très contrastée :
– un tiers des installations est de qualité médiocre du point de vue de l’équilibre des luminances, du contrôle de l’éblouissement et de la qualité des ambiances lumineuses ;
– les bureaux disposent de luminaires de qualité très moyenne, avec peu de gestion et une exploitation/maintenance très largement insuffisante ;
– on constate une meilleure attention portée à la qualité et la quantité de l’éclairage, ainsi qu’à sa maintenance, dans les établissements de surfaces supérieures à 2 500 m² ;
– 8 % seulement des espaces sont équipés de détection de lumière du jour, parmi lesquels figurent des systèmes On/Off ou par palier ou en variation continue (seuls ces derniers garantissent une forme de confort visuel).
La qualité au premier plan
Un éclairage de qualité est un éclairage qui ne place pas les critères énergétiques au premier plan. D’autres critères doivent être considérés en priorité. Tout d’abord, le projet va déterminer les caractéristiques photométriques de l’installation. En particulier le niveau d’éclairement moyen à maintenir selon l’application et les personnes. En effet, les niveaux d’éclairement pour des personnes plus âgées ne sont pas les mêmes que pour des personnes plus jeunes.
Ensuite, des performances maintenues dans le temps. Aujourd’hui, les cycles d’évolution des bâtiments et de leurs usages sont plus rapides : l’éclairage doit de préférence être réalisé grâce à des sources LED et être capable de satisfaire les besoins au cours de ces différentes évolutions. Une fois mis en place, un éclairage de qualité offre de multiples atouts à ses utilisateurs comme à ceux qui sont chargés d’en assurer la gestion : en réduisant les sources d’inconfort, il permet aux collaborateurs de travailler de manière performante et contribue à leur bien-être. Véhiculer une image positive de l’entreprise est aussi un des atouts de l’éclairage de qualité, en utilisant par exemple des luminaires LED et en associant des systèmes automatiques de gestion (détection de présence et de lumière du jour).
Du confort au bien-être
L’étude a exploré des pistes pour utiliser les effets non visuels de la lumière sur l’homme afin d’améliorer le bien-être au travail, la santé et la performance cognitive des salariés et usagers. Cela est rendu possible par la combinaison des effets visuels, biologiques et émotionnels. La lumière naturelle permet d’obtenir ces effets sur la régulation des fonctions biologiques de l’organisme suivant un rythme circadien, c’est-à-dire pour un cycle de 24 heures. La mélatonine – dite hormone du sommeil
– régule ce rythme biologique au-delà de la simple alternance veille/sommeil. Si l’on compare les installations actuelles d’éclairage dans les bureaux avec la lumière naturelle, il manque principalement la variation de l’intensité lumineuse et de la température de couleur au fil de la journée. Force est de constater que nos préférences en matière d’éclairage varient souvent en fonction de l’âge, des horaires et des tâches à accomplir, mais les utilisateurs expriment tous un même besoin : pouvoir adapter l’intensité et la température de couleur à chacun, au moment voulu.
Dès lors qu’une installation d’éclairage prend en compte les besoins des utilisateurs, plusieurs niveaux de complexité peuvent être distingués :
– L’éclairage artificiel, qui prend le relais automatiquement dès que les capteurs détectent des apports insuffisants de lumière du jour.
– La variation de l’intensité à portée de main, disponible depuis longtemps pour ajuster les niveaux d’éclairement aux moments de la journée ou à l’activité : réunion, présentation, travail sur écran, écriture, lecture, etc.
– La variation de la température de couleur, soit en fonction des préférences de chacun, soit selon le rythme de la lumière naturelle : ambiances chaudes le matin (environ 2 700 K à 3 000 K) qui se refroidissent au fur et à mesure qu’on se rapproche de midi (5 000 K à 6 000 K) pour retrouver des tonalités plus chaudes le soir.
Ces fonctions sont désormais disponibles dans les solutions développées par les fabricants, mais selon le Syndicat de l’éclairage, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour les voir pénétrer le marché de la rénovation.