Électriciens sans frontières, ONG de solidarité internationale, permet l’accès à l’électricité aux populations les plus démunies. Beaucoup imaginent des bénévoles en mission à travers le monde. Or, électrifier une école ou un centre de santé requiert aussi du temps pour réaliser un minutieux et vaste travail de préparation, d’écriture, de recherche de fonds, de logistique, de communication… Cela suppose rigueur, motivation, patience et volonté. Des qualités dont sont dotées les trois bénévoles qui ont accepté de partager leur expérience. Chacune nous donne sa vision, ses attentes, ses motivations à être une Électricienne sans frontières.
Catherine a 55 ans, elle a occupé des postes à responsabilité à EDF. En 2015, elle débute son bénévolat comme « animatrice adhérents » dans le département de l’Hérault. Elle est aujourd’hui responsable de l’antenne régionale Languedoc-Roussillon d’Électriciens sans frontières.
Josiane a exercé ses fonctions dans la comptabilité. À 57 ans, c’est en qualité de trésorière régionale PACA qu’elle apporte sa contribution pour éclairer et illuminer la vie de populations démunies de tout, aux côtés d’Électriciens sans frontières.
Nelly a 42 ans, elle est ingénieure en informatique chez Thales. Elle est énergéticienne, bricoleuse, motivée par l’aspect écologique de l’électricité et chef de projet bénévole depuis 2014.
Une idée les rassemble : s’engager pour améliorer le quotidien des plus démunis. « Nos projets bénéficient aux femmes et aux filles qui accèdent à l’éducation, une activité économique, des accouchements en sécurité, du temps pour s’occuper des enfants… Les femmes ont, dans toutes les sociétés, un rôle essentiel : elles se battent pour la paix, lèvent les tabous, militent pour le partage et le respect… », explique Josiane.
Nelly s’est engagée pour mettre à profit sa formation dans les énergies renouvelables là où il y avait le plus de sens à la développer, c’est-à-dire là où le soleil est le plus présent… Cependant, sa dernière expérience, en tant que chef de projet et de chantier en Côte d’Ivoire, lui a fait réaliser les énormes inégalités de traitement entre les sexes dans les villages reculés. « Initialement bien accueillie avec mon collègue Jacques, j’ai vite ressenti un malaise. Nous avons vu à quel point il est indécent et interdit de regarder une femme, de la toucher ou de s’asseoir en face d’elle. Bien sûr, cela n’est vrai que dans les villages de l’arrière-pays. Dans la capitale, si deux sociétés se côtoient (les très pauvres et les riches), il est possible d’étudier dans de grandes universités où les femmes ont leur place. Ce qui prouve que c’est l’éducation et la connaissance qui permettent une égalité des sexes. »
Catherine confirme que « dans certains pays en développement, la population n’est pas encore habituée à voir des femmes prendre des responsabilités, quitter leur famille… Dans notre société, beaucoup de métiers dits techniques sont exécutés par des hommes et les formations sont majoritairement masculines. Nous retrouvons cela dans les directions techniques de nos entreprises électriques où il y a encore peu de femmes. »
L’énergie attire très peu les femmes, ce n’est pas propre à la filière électrique. Or, pour Josiane, il est un point essentiel à retenir : « Un projet, ce sont avant tout des compétences très diverses qui doivent se coordonner. La mission sur place n’est que l’aboutissement et la technique n’est pas tout. » Alors, « Mesdames, impliquez-vous ! Électriciens sans frontières est une petite structure où toutes les fonctions sont représentées », conclut Catherine.