Interview de José Pereira, Président de l’UNA Équipement Électrique et Électronique
Quelle est la place de l’électricien dans le bouquet de travaux ?
Notre métier y a toute sa place au travers de la domotique qui concerne le neuf et la rénovation et où l’optimisation des consommations énergétiques est recherchée. La Gestion technique du bâtiment permet un retour sur investissement plus intéressant et ce d’autant plus que le bâtiment est difficile à rénover techniquement. On peut donc considérer qu’avec les objectifs poursuivis par la Conférence Environnementale sur la transition énergétique, notre avenir est assuré. Le lot «éclairage » est un lot qui permet par exemple de réaliser d’importantes économies d’énergie. Le gisement est là et personne ne peut se substituer à nous !
2) Comment envisagez-vous la collaboration avec d’autres corps de métiers du bâtiment ?
Traditionnellement, l’artisan a toujours travaillé en réseau informel, les métiers des fluides encore plus que les autres. Nous intervenons déjà sur plusieurs marchés que nous partageons avec nos collègues plombiers ou chauffagistes : la pompe à chaleur, le chauffe-eau thermodynamique, le photovoltaïque ou enfin la ventilation.
Nous nous sommes également rapprochés grâce aux formations sur l’offre globale énergétique et l’adaptabilité du bâti. Nous espérons que l’offre ECO Rénovation® va continuer à nous faire collaborer de manière formelle sur les chantiers. De toute façon, nous y serons contraints par la RT 2012 qui nous pousse à travailler ensemble sur les questions de perméabilité à l’air.
3) Le fait de tenir en commun les Journées Professionnelles de la Construction présage-t-il le début de la fusion des métiers ?
Pas une fusion, mais plutôt une collaboration renforcée, avec une meilleure compréhension des enjeux et des contraintes des autres. En raison de la technicité accrue et croissante des métiers, c’est impensable. Le profil d’une entreprise artisanale du bâtiment structurée à sa création autour d’un métier ne pousse pas à la fusion, loin de là. Cependant, une entreprise artisanale du bâtiment se préoccupe des marchés et des clients. Tous deux doivent être satisfaits : la demande du client ne concerne jamais un seul métier, mais il attend un interlocuteur unique. C’est pour lui que nous travaillons ensemble.
« Les électriciens en 2025 » :
Un nouvel Opus des cahiers de tendance de l’artisanat du Bâtiment®, pour anticiper les grands enjeux des métiers de l’UNA. Le nouveau Cahier de Tendances de la CAPEB destiné aux électriciens sera lancé à l’occasion des Journées Professionnelles de la Construction. Sa vocation ? Les aider à se projeter dans un futur proche afin d’anticiper les évolutions des métiers et de faire les bons choix pour leur entreprise. 3e numéro de la collection des Cahiers de Tendances de l’Artisanat du Bâtiment®, il sera disponible sur www.capeb.fr à partir du 8 novembre 2012.
Dans un premier temps, ce guide invite les électriciens à faire le point sur leurs compétences, pour identifier leurs lacunes et les combler. Ils disposent aujourd’hui d’atouts importants : leur proximité, leur capacité à prendre en compte les contraintes de l’existant pour s’adapter aux demandes des clients… Il est cependant nécessaire pour eux de ne pas se laisser distancer par la marche du monde : avoir une approche globale et mieux collaborer avec les métiers des fluides, ainsi que se tenir au courant des dernières évolutions techniques et règlementaires seront des atouts déterminants.
Véritable coeur du guide, la 2e partie propose un zoom sur les grands marchés de demain : les opportunités liées à l’efficacité énergétique, à la domotique et au management du bâtiment. Pour conquérir ces marchés, le guide incite les électriciens à relever différents défis : se familiariser avec l’engagement de performance, concevoir des installations évolutives, modifiables en fonction des avancées techniques et des attentes des clients ou encore adapter son discours à son client. La problématique du maintien à domicile exige également une grande qualité d’écoute de la part des professionnels.
Enfin, la dernière partie présente une mise en pratique des conseils donnés précédemment. A travers des exemples de chantiers types, le lecteur peut se projeter sur le terrain en 2025 ! Et en fonction de se préférences et des marchés qui lui semblent les plus prometteurs, il peut s’imaginer en « électro-domoticien », en « intercâbleur » ou en « électro-vigie ».
LES GRANDS ENJEUX DE LA PROFESSION
LA COLLECTION DES CAHIERS DE TENDANCES DE L’ARTISANAT DU BÂTIMENT®
Inaugurée le 5 janvier 2011 par un ouvrage intitulé « Quel(s) artisan(s) en 2025 ? », la collection de prospective Les Cahiers de Tendances de l’Artisanat du Bâtiment® comportera au total 9 volumes, dont 8 numéros consacrés aux différents corps de métiers. L’objectif est de fournir aux entreprises artisanales du bâtiment un outil pratique pour les aider à anticiper les grands bouleversements du monde qui ont un impact direct sur leur entreprise : du changement climatique à la mutation de la filière bâtiment, en passant par les nouvelles attentes des clients et les évolutions des techniques.
Chaque ouvrage est destiné aux professionnels de la discipline concernée, mais aussi à leurs confrères : à l’heure des chantiers collaboratifs, ils y trouveront les clés pour comprendre les contraintes propres à chaque métier, pour mieux travailler ensemble.
L’approche pédagogique et dynamique privilégie les formats courts, l’illustration et un traitement « magazine » des contenus. Des angles éditoriaux variés sont proposés, avec des analyses sous forme de « zoom », des paroles d’experts, des infographies, des chiffres-clés ou encore des dessins de presse.
AUTRES GRANDS ENJEUX
Le véhicule électrique
Le 1er octobre 2009, l’État présentait officiellement le plan national pour le développement des véhicules électriques et hybrides rechargeables, qui prévoit notamment la mise en place d’un million de points de charge dès 2015.
Le décret n°2011-873 du 25 juillet 2011 relatif aux installations dédiées à la recharge des véhicules électriques ou hybrides rechargeables dans les bâtiments a posé les bases règlementaires permettant de développer et d’encadrer ce nouvel usage de l’électricité.
En effet, les immeubles neufs dont la date de dépôt de demande de permis de construire est postérieure au 1er janvier 2012 devront être équipés de façon à permettre l’alimentation électrique des dispositifs de recharge.
L’obligation d’équipements des bâtiments existants ne s’appliquera quant à elle qu’à partir du 1er janvier 2015.
Dans ce contexte, l’UNA suit tout particulièrement ce sujet, que ce soit sur le plan normatif ou réglementaire, pour aider les artisans électriciens à se positionner sur ce nouveau marché prometteur.
Cet équipement est indispensable si l’on souhaite que les véhicules dé-carbonés se développent. Pour bien le mettre en œuvre, les professionnels doivent disposer de tous les éléments pour conférer un haut niveau de sécurité aux installations électriques comprenant cet usage spécifique.
La ventilation
Que ce soit pour les constructions neuves ou les réhabilitations, les déperditions thermiques par renouvellement d’air représentent une part de plus en plus importante dans le bilan énergétique.
Au-delà de cet aspect lié aux économies d’énergie, la ventilation des bâtiments représente un enjeu sanitaire important en influant directement sur la qualité de l’air intérieure mais aussi en impactant le bâti lorsque celle-ci est absente, inadaptée ou défaillante.
La performance d’un système de ventilation dépend de sa conception initiale, des produits choisis et de leurs mises en oeuvre en tenant compte notamment de la nécessaire coordination avec différents corps de métier. L’artisan électricien a toute sa place sur ce marché en étant capable de prescrire, de concevoir, de dimensionner et d’installer les systèmes de ventilation dans les conditions requises.
Aussi, il est un acteur légitime pour assurer l’optimisation des systèmes de ventilation existants mais aussi pour proposer des solutions performantes et innovantes lorsqu’elles sont couplées avec un dispositif de production d’eau chaude sanitaire par exemple.
Par ailleurs, pour répondre aux fortes attentes du terrain et aux objectifs de la France en matière de réduction des consommations énergétiques des bâtiments, l’UNA s’attache à ce que l’artisan puisse disposer des outils permettant d’assurer l’entretien des systèmes de ventilation de façon à maintenir leurs performances et satisfaire les attentes des clients.
De l’électricité à la domotique – « l’électrodomotique »
Notre habitat se transforme au rythme des évolutions des modes de vie et des développements technologiques. Aujourd’hui, un bâtiment résidentiel n’a plus pour seule fonction d’être un abri pour ses occupants. Il est aussi un espace de vie interactif dans lequel la domotique prend tout son sens pour apporter de nouveaux services.
À chaque besoin quotidien exprimé par les clients en termes de gestion énergétique, de confort ou de sécurité correspond une solution simple qui contribue au mieux-vivre.
Avec des solutions matures et évolutives, la domotique apporte concrètement et simplement de réels services au quotidien.
Il est loin le temps ou « domotique » était synonyme de complexité. Depuis peu, nous sommes passés d’un marché d’offres à un marché de demandes.
En effet, en matière d’efficacité énergétique des bâtiments par exemple, elle contribue efficacement à la réduction des consommations avec des solutions adaptées aux constructions neuves et existantes.
D’autre part, sans représenter évidemment la solution miracle à cette problématique, la domotique, en combinant les technologies, permet indéniablement de faciliter le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées.
L’UNA oeuvre depuis des années à sensibiliser et à accompagner les artisans électriciens vis-à-vis de cette spécialité du métier. Dans un contexte économique fragilisé, il est important qu’ils puissent se démarquer de la concurrence et être facilement identifiés par les clients désireux de s’équiper en solutions domotiques. Dans un contexte où les solutions technologiques évoluent très vite, cela implique que l’électricien soit en veille permanente de façon à proposer les solutions les plus appropriées au besoin de ses clients.