IGNES, deux syllabes qui résonnent comme un joli prénom, mais cachent en réalité l’acronyme d’un syndicat professionnel qui préside aux destinées de l’Industrie du génie numérique énergétique et sécuritaire. Tout jeune, même pas encore adolescent, puisque né en 2011 de la fusion de quatre syndicats, il ne peut évidemment pas se prévaloir de la maturité de ses confrères, certains affichant plus d’un siècle d’existence. Mais cette filière, que promeut IGNES, quant à elle, n’a pas besoin de se hausser du col, ses innovations et techniques de pointe parlent pour elle, comme la domotique. Un concept indispensable pour assurer une meilleure gestion des usages du bâtiment, et optimiser son économie. Bref, un secteur industriel et économique essentiel.
« IGNES fédère et représente 60 entreprises industrielles de toute taille, basées en France et en Europe*», nous dit en préambule Sophie Breton, sa présidente depuis janvier 2014, qui est aussi directeur général Market Area de Hager France depuis 2013. Un poste qui, d’ailleurs, obligea cette quadra, diplômée de l’Insa Lyon et titulaire d’un MBA de l’Edhec Lille, pure Parisienne de quatrième génération, à quitter les rives de la Seine pour « s’expatrier » en plaine d’Alsace !
Les entreprises que soutient IGNES opèrent dans 4 domaines clés du secteur électrique de la construction, « pour des applications dans les bâtiments résidentiels, tertiaires et industriels, aussi bien en neuf qu’en rénovation ». La sécurité électronique : détection d’intrusion, contrôle d’accès, vidéosurveillance, installation électrique et domotique, solutions pour l’évacuation des personnes et signalisation incendie, enfin, systèmes de protection, support et transport du câblage, est son cœur de métier.
Afin de rivaliser et tirer leur épingle du jeu face à une concurrence mondialisée exacerbée, les entreprises de la filière misent tout particulièrement sur la recherche. La présidente en tire de la fierté, « c’est une belle filière, très offensive en terme d’innovation, la plupart de nos membres ont noué des partenariats avec des start-up et investissent en moyenne 5 à 6 % de leur chiffre d’affaires dans la R&D. Chez Hager, sur notre site alsacien, ce sont plus de cent collaborateurs qui cherchent et innovent ».
Toutes les actions mises en place par IGNES « ont vocation à améliorer les conditions de développement de nos entreprises et de notre filière et aussi de nous préparer aux défis du numérique ». Elles s’articulent autour de cinq missions. Représenter et défendre les intérêts des membres auprès des instances françaises, européennes et internationales dans les travaux réglementaires et normatifs, « sur ce point nous avons une vision lobbyiste ». Faire bénéficier les entreprises de son expertise, de son réseau et de ses outils, « pour optimiser leur performance ». IGNES, a mis en place une plate-forme d’échanges, « pour permettre aux membres de rencontrer l’ensemble des acteurs du marché ». Le syndicat, par ailleurs, collecte et recueille l’ensemble des résultats du secteur, « afin de suivre l’évolution du marché français, et dessiner les contours des grandes tendances économiques du secteur ». Enfin, IGNES encourage toutes démarches de qualité des produits qui favorisent la loyauté des échanges et la sécurité des utilisateurs : certification, conception environnementale, surveillance du marché, lutte contre les malfaçons, normalisation, « la normalisation est positive à la fois pour les fabricants, mais aussi pour les consommateurs qui y retrouvent une homogénéité des produits ».
Les entreprises mobilisées au sein d’IGNES « ont pour objectif de contribuer au développement d’une infrastructure technique du bâtiment performante, qui permette de répondre aux nouveaux enjeux environnementaux et aux nouveaux besoins : smart home, sécurité des biens et des personnes, efficacité énergétique, autonomie et maintien à domicile des personnes âgées et dépendantes, accessibilité et évacuation des personnes en situation de handicap, véhicule électrique, qualité environnementale des produits… ».
Dans le cadre de sa mission, « IGNES mobilise toute [son] expertise pour intervenir comme un acteur majeur dans les débats sur les nouveaux enjeux qui traversent le monde du bâtiment, et [se positionne] comme organisation de référence du smart home ». En effet, le syndicat concentre une grande partie de ses actions en faveur d’un bâtiment plus sûr, plus accessible et confortable mais aussi plus sobre. Le concept de logement ou de bâtiment intelligent, par l’optimisation des ressources, eau, électricité, génère des opportunités très importantes et participe à la réduction des coûts du bâtiment. Ce sont de nouvelles techniques qui améliorent le bien-être des utilisateurs, d’un point de vue acoustique, climatique ou lumineux. Ce sont des automatismes qui déclenchent la mise en marche des stores, garantissent une température idéale constante ou modulent l’éclairage intérieur en fonction de la lumière extérieure. Mais ce sont également des capteurs de CO2 capables de permettre le renouvellement de l’air tout en modulant le débit.
La démarche de promotion du « smart » d’IGNES s’accompagne « d’une volonté de promouvoir aussi l’évolution des infrastructures ». Car ces nouvelles technologies doivent être associées aux enjeux architecturaux du bâtiment. C’est simple lorsque l’on raisonne sur du neuf, mais plus compliqué pour du bâti existant, et c’est pourtant là que réside le marché, « il y a 33 millions de logements en France, il ne s’en construit que 300 000 à 400 000 par an, il n’est pas difficile de comprendre l’enjeu de la rénovation pour les prochaines années ».
Mais IGNES et ses entreprises voient plus loin que les technologies qu’ils développent, et sont parfaitement conscients que la seule automatisation ne peut prétendre à atteindre les objectifs de réduction de consommation d’énergie et passer le cap de la transition énergétique, « seule la combinaison des solutions domotiques et de l’isolation du bâti peut réduire la facture d’énergie de manière très sensible, jusqu’à 30 % d’économie ».
La bataille que mènera IGNES dans les prochaines années consistera à faire en sorte que le « smart » prenne toute sa place dans le monde du bâtiment, toutes utilisations confondues. Et particulièrement le « smart home ». Que la domotique soit aussi répandue dans les logements « que l’électroménager ou le téléviseur ». Eh bien ! Du coup, il n’est peut-être pas utopique d’envisager d’ici quelques années de rentrer chez soi, d’ouvrir la porte d’un logement qui aurait automatiquement détecté la présence et l’identité du résident et se serait donc configuré en fonction de ses attentes en matière de confort.
Nul doute qu’il y aura encore matière à écrire sur le sujet…
Olivier Durand
EN CHIFFRES
IGNES, ce sont soixante entreprises regroupées au sein du syndicat :
> Des leaders mondiaux, des ETI ou des PME : ABB, Hager, Kaufel, Socomec, Rehau…
> Des entreprises qui réalisent sur le marché français un chiffre d’affaires global de
> 2 milliards d’euros.
> Des entreprises qui génèrent plus de 15 000 emplois directs et 80 000 emplois induits.