À Bordeaux, la Cité des Civilisations du vin, conçue par les architectes de l’agence X-Tu, Anouk Legendre et Nicolas Desmazières, a été inaugurée le 31 mai 2016. La mise en lumière extérieure et intérieure de ce bâtiment emblématique a été réalisée par l’Agence 8’18’’.
Située sur les bords de la Garonne, la Cité du Vin se distingue par sa forme et ses courbes qui rappellent : « à la fois un vin tournant dans un verre et les remous de la Garonne, qui borde le site », expliquent les architectes. Chaque détail de l’architecture évoque l’âme du vin et l’élément liquide : « une rondeur sans couture, immatérielle et sensuelle », poursuivent-ils. Ce bâtiment, entre musée et parc à thème, a pour vocation de : « valoriser et transmettre au plus grand nombre le patrimoine culturel, universel et vivant qu’est le vin ». L’édifice, culminant à 55 m de hauteur, est recouvert de 918 panneaux de verre de trois couleurs : clair, gris et doré et de 2 300 panneaux d’aluminium de tailles différentes.
Un éclairage graphique et texturé
La nuit, la Cité du Vin arbore un habit de lumières, dans la droite ligne de l’architecture du projet, apportant rondeur et texture au bâtiment. Un éclairage de ponctuation donne un
signal architectural fort : le bâtiment est visible depuis le centre-ville de Bordeaux. Les luminaires de la façade, sous la forme de briques lumineuses à LED en polycarbonate diffusant, ont été spécialement développés pour ce projet. Ils sont installés le long des arcs en bois du bâtiment, pour mieux en redessiner les courbes et redonner ainsi une présence aux charpentes qui forment la façade de la tour. Par des jeux de réglages, ces luminaires, orientables sur un axe, dynamisent la mise en lumière.
Le « Tor », sorte de coque ronde qui entoure la base de l’édifice, est éclairé sur sa partie basse, « donnant une impression d’apesanteur et d’envol par l’éclairage », explique Rémy Cimadevilla, concepteur lumière en charge du projet, agence 8’18’’. En dessous du « Tor », deux espaces paysagers, la périphérie et le parvis du bâtiment. La périphérie du bâtiment est conçue comme un chemin lumineux, éclairé à l’aide de mâts allumettes de 4 m à quatre têtes LED d’une température de couleur de 3 600 K et de bornes basses à iodures métalliquesde 3 000 K. Au pied de la façade, des encastrés de sol à LED, de 4 000 K, dessinent le chemin lumineux. Des projecteurs encastrés orientables à iodures métalliques, de 4 200 K, éclairent le « Tor » par le dessous, complétés par des encastrés muraux aux iodures métalliques de 3 000 K, le tout donnant son impression de légèreté à la partie basse du bâtiment.
Une visite guidée par la lumière
À l’intérieur, différents espaces s’imbriquent et offrent chacun un usage propre, de la salle de séminaire à l’espace musée, en passant par les boutiques et lieux de restauration. Ce bâtiment a été conçu, en plus d’un musée, pour être un lieu de communication autour du vin. Il peut accueillir des groupes pour des ateliers thématiques ou des conférences.
Le rez-de-chaussée est divisé en trois zones : une zone technique, le grand hall d’accueil du public et un espace de vente. Au niveau +1, on retrouve des lieux de réception et d’événements thématiques autour du vin, ainsi que des expositions temporaires. Le plateau de muséographie se situe au niveau +2.
L’objectif est de faire comprendre au public les cépages, les différents types de sols, ou encore la culture de la vigne. Pour cela, l’espace de muséographie est conçu comme un chemin lumineux, pour raconter l’histoire du vin au public de manière pédagogique et ludique. Cet espace, qualifié de « cathédrale », aux volumes impressionnants (9 à 10 m sous plafond), est pourvu de grandes arêtes en bois sur les murs.
Trois solutions d’éclairage transversales ont été appliquées à l’ensemble du plateau de muséographie. Des projecteurs sur bras orientables en source LED, d’une température de couleur de 3 000 K, pilotables et gradables, sont dissimulés dans la charpente et suivent le parcours de muséographie. Pour plus de flexibilité, les concepteurs ont prévu plus de points de connexion que d’appareils, permettant d’adapter parfaitement l’ensemble. Ce projecteur a été développé spécialement pour le projet et sa tête sur bras permet de débloquer l’angle et d’éviter les taches lumineuses sur la charpente en bois. Certaines pièces du mobilier intègrent elles aussi des sources lumineuses : bouteilles éclairées de l’intérieur, éclairage des niches et du mobilier. Pour la mise en lumière des arêtes en bois, un encastré de sol orientable d’une température de couleur de 4 000 K a été installé à la base de chaque arche pour faire ressortir l’architecture de l’espace. Enfin, les espaces de circulation sont éclairés depuis des sources basses, via des mains courantes et des encastrés muraux de 3 000 K, offrant un éclairage de 100 lux au sol sur tout le chemin lumineux, avec des variations de 50 à 300 lux.
L’espace restaurant est situé dans la « salle du Belvédère », au dernier étage et offre une vue à 360° sur Bordeaux, à 35 m de hauteur. La salle est ornée d’un lustre décoratif constitué de 7 000 bouteilles de vin, transparentes et à la forme caractéristique des bouteilles de bordeaux. Pour ce faire, un pas de vis a été moulé dans le verre et deux solutions d’éclairage ont été utilisées pour parfaire le lustre : une trame de petits projecteurs encastrés dans le faux plafond métallique, d’une température de couleur de 3 000 K, éclaire le sol avec des jeux d’ombres. Dans 2 000 des 7 000 bouteilles, des brins de fibre optique, de couleurs blanche et rouge, ont été intégrés.
La Cité du Vin de Bordeaux a fait l’objet d’une démarche écoresponsable : le bâtiment s’intègre à la dynamique de l’éco-quartier des Bassins à flot dans lequel il a été érigé. Dès sa conception, les architectes l’ont pensé pour qu’il produise l’impact environnemental le plus faible possible : 70 % de ses besoins énergétiques sont couverts par les énergies renouvelables, produites localement et le bâtiment a été conçu de manière bioclimatique, facilitant ainsi sa ventilation.