Avec la RT 2012, nous sommes passés dans une démarche de construction qui impacte désormais tous les acteurs du BTP. Issu d’une approche pionnière et volontaire (labellisation BBC RT 2005), l’exigence BBC est généralisée… pour tous les projets neufs. Avec des conséquences importantes pour tous les corps de métier, des nouvelles méthodes et produits, et donc des besoins de formation importants.
Les objectifs du Grenelle sont désormais prolongés par la loi de transition énergétique. S’ajoute ainsi, de façon plus marquée, la montée en puissance des énergies renouvelables et donc des savoir-faire sur les systèmes renouvelables ou hybrides, ainsi que des logiques qui y sont associées : mesures, stockage, effacement…
La montée en compétence des entreprises se révèle donc déterminante notamment pour la maîtrise des coûts de conception et projet. Éviter malfaçons, mauvaises pratiques nécessitant des rectifications, penser confort et santé pour les occupants tout en économisant l’énergie, sont des points essentiels pour les projets tant en rénovation qu’en neuf.
Conscient de la criticité du sujet, le ministère du Logement a lancé deux programmes prioritaires :
- un programme d’action pour la qualité de la construction et la transition énergétique (Pacte) qui a pour vocation d’accompagner la nécessaire montée en compétence des professionnels du bâtiment dans le champ de l’efficacité énergétique et ce, afin de renforcer la qualité de la construction et de réduire la sinistralité.
- Le Plan pour la transition numérique dans le bâtiment (PTNB) qui prépare le déploiement du numérique dans toute la filière.
Dernier point important, le morcèlement de la filière et son grand nombre de petites structures : pour exemple, 68 % des travaux d’entretien-amélioration sont réalisés par des structures de moins de 20 salariés.
Le dispositif de formation RGE prend ainsi tout son sens ; c’est également le cas, dans un cadre plus large, des autres formations FEEBat notamment sur l’approche collaborative et la conduite de groupement d’entreprises.
Et le numérique… change la donne. À la fois pour le quotidien des professionnels, mais aussi dans les formes d’apprentissage et les dispositifs de formation.
L’exemple du MOOC (Massive Open Course Line)
Par rapport au e-learning qui permet un enseignement personnalisé avec tuteur à distance, le MOOC s’adresse à des communautés élargies d’apprenants. Reposant sur un apprentissage participatif, le parcours pédagogique s’appuie sur des technologies numériques didactiques (vidéos, quiz, conférences en ligne…) avec un effet communautaire et une dynamique collective (type réseaux sociaux, forums, projets de groupe, activités collaboratives avec mise en situation, etc.). L’apprentissage y est accessible 24/24, ce qui est un avantage fort quand on connaît la difficulté des acteurs de la filière à trouver du temps pour se former.
Pour le Plan Bâtiment durable (PBD) et l’ADEME, les MOOC ne remplacent pas les formations qualifiantes (FEEBat ou autres), mais peuvent inciter ensuite à les suivre. À l’inverse, pour ceux qui ont déjà suivi des parcours de formation classique, les MOOC sont un moyen de les prolonger.
Les premiers MOOC seront publiés sur une plate-forme créée par l’ADEME, en collaboration avec le PBD, à la fin du 1er trimestre 2016. Est à l’étude la création d’une plate-forme de mutualisation et de valorisation dédiée à la filière.
Cette montée en compétence touche aussi les métiers de la conception, et l’Europe recommande le passage de marchés publics suivant le protocole BIM à l’échéance de 2017.