Au large de la ville de Fukushima, au Japon, l’installation de la plus grande éolienne flottante du monde vient de s’achever, tandis que la Chine lance la construction de la plus vaste centrale solaire de la planète. Retour sur ces projets d’envergure, qui représentent la transition des combustibles nucléaires et fossiles vers les énergies renouvelables.
Une éolienne flottante au large des côtes japonaises
Située à l’est du Japon, la ville de Fukushima est devenue tristement célèbre. En 2011, un tremblement de terre provoquait un gigantesque tsunami, et un effondrement de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi. C’est aujourd’hui pour un tout autre événement que la ville se place au centre de toutes les attentions : à environ 20 kilomètres des côtes, la plus grande éolienne flottante du monde vient d’y être construite. Mesurant plus de 100 mètres de hauteur pour une puissance totale de 7 MW, elle est fixée par quatre ancres de 20 tonnes. Le système aura ainsi la capacité de résister aux vents d’une extrême violence, aux tsunamis et aux vagues puissantes. En tout, dix entreprises sont impliquées dans le projet, dont Shimizu Corporation et Mitsubishi Heavy Industries, mais le projet a été entièrement supervisé par la centrale Fukushima Wind Offshore Consortium. En novembre 2013, la société avait déjà installé une éolienne de 2 MW, et la construction d’une troisième turbine flottante, d’une puissance de 5 MW, est prévue pour la fin de l’année 2015. Selon la NBC News, le but de ces turbines serait ainsi d’explorer la capacité de l’énergie éolienne comme alternative à l’énergie nucléaire. Ce projet d’envergure représente un budget de 401 millions de dollars (soit environ 367 millions d’euros), et sera financé par le gouvernement japonais dans le cadre de la recherche, ainsi que par divers organismes publics ou privés.
Une immense centrale solaire dans le désert de Gobi
En parallèle, la Chine, plus gros producteur et consommateur de charbon au monde, a pris de l’avance en matière d’énergies renouvelables. Dans le désert de Gobi, dans la province de Qinghaï, une gigantesque centrale solaire de 25 kilomètres carrés est en construction. Une fois terminée, elle atteindra une puissance capable d’alimenter en électricité environ un million de foyers chinois. Composée d’un ensemble de six tours solaires, la centrale produit de l’énergie via la réflexion du soleil sur les miroirs solaires, et possède également un système de stockage de chaleur, capable d’emmagasiner jusqu’à 15 heures d’électricité. Cette construction représente une évolution des techniques chinoises en matière de production d’énergies renouvelables. Même si la consommation de charbon représente encore presque deux tiers de la consommation totale d’énergie de la Chine, elle a fortement baissé ces dernières années. La nouvelle centrale pourra par exemple compenser l’utilisation de 4,26 millions de tonnes de charbon, ce qui permettra de réduire de 896 000 tonnes les émissions de CO2, et de plus 8 080 tonnes celles de SO2. En matière de développement durable, la Chine doit désormais être vue de manière plus positive à l’international : le pays ne représente plus le système fortement polluant des dernières décennies. En seulement dix ans, la Chine a en effet augmenté sa production d’électricité via les énergies renouvelables de 25%, et était en 2015 le plus grand marché de l’énergie éolienne au monde.