Quelle croissance observe-t-on dans les différentes activités de la filière ? Quels sont les enjeux et les perspectives 2015 ?
Le syndicat ACR (Automatismes du génie climatique et de la régulation) a dressé un bilan plutôt positif de son marché pour 2014, en très léger recul par rapport à l’année précédente (– 0,4 %), recul à tempérer dans un contexte économique morose.
Un contexte réglementaire en évolution
Pour Jean Daniel-Napar, président de l’ACR, « la filière se prépare pour les changements réglementaires à venir induits par » :
- La loi de transition énergétique, qui fixe un certain nombre d’objectifs à atteindre, tels que la diminution de moitié de la consommation énergétique des bâtiments d’ici 2050 et la rénovation de 500 000 logements par an. La loi consacre son Titre II au bâtiment et propose d’agir notamment par la « Maîtrise de la consommation par des outils d’aide à la gestion active de l’énergie ». Un autre frein à l’installation de systèmes de gestion active de l’énergie devrait être levé grâce à la pérennisation du concept de tiers financement par des sociétés publiques.
La loi donnera lieu également au déploiement de compteurs individuels de chaleur dans les immeubles et de compteurs intelligents d’électricité.
- Les directives européennes pour 2015 et années suivantes, relatives à la performance énergétique des bâtiments, à l’éco-conception (Ecodesign) et à l’étiquetage des produits. Cet étiquetage, qui sera présent sur les packages des équipements, comprendra 8 classes différentes renseignant sur la performance énergétique des produits.
- La RT 2020, qui, comme on le sait maintenant, s’appellera « RBR 2020» et intégrera de multiples nouveaux indicateurs à prendre en compte (qualité de l’air, effacement énergétique, gestion de la puissance…). La RT 2012 subira, quant à elle, des modifications aux alentours de 2017/2018 portées par la directive européenne de performance énergétique des bâtiments. Elle intégrera 3 nouveaux indicateurs à savoir le contenu en CO2, l’utilisation d’EnR, la considération du cycle de vie des bâtiments.
Ainsi, la filière régulation et GTB doit concentrer ses efforts sur la rénovation des bâtiments existants, la réduction des émissions de CO2, les EnR, la gestion active de l’énergie (smart grid, smart building, smart metering…) et sur les bâtiments à énergie positive.
Le volet des équipements de régulation est en baisse de – 0,7 %, baisse induite par les équipements de chauffage individuel et collectif (– 2 %), principalement liée aux régressions du chauffage électrique dans le résidentiel neuf et des thermostats d’ambiance pour le chauffage à eau chaude.
Les bâtiments existants ont tendance à garder leur chauffage électrique, et à les améliorer.
La sous-famille ventilation/climatisation est, quant à elle, en croissance et représente un fort potentiel d’évolution dans les années à venir. « En effet, le traitement de l’air tend à devenir prépondérant, la filière a un vrai rôle à jouer dans la conception de nouvelles solutions techniques », souligne Jean-Daniel Napar.
Le volet GTB enregistre une baisse de – 4,5 %. Toutefois, la régression est moins sensible dans les canaux de vente liés aux exploitants et utilisateurs finaux. La mise en place des équipements CVC devient un standard de plus en plus associé à l’installation de systèmes d’éclairage performants et de dispositifs de protection solaire.
Enfin, le volet Services est en nette croissance (+ 6.9 %) et ce depuis déjà une période de 6 ans, signe pour l’ACR que les constructeurs gardent la confiance des utilisateurs.
Perspectives 2015
Entre attentions aux différentes évolutions réglementaires, mais aussi aux mutations technologiques déjà lancées, la filière va continuer ses efforts en 2015 notamment pour poursuivre la croissance des services et participer à l’évolution sur la gestion des lotissements de travaux.
D’autres challenges seront à relever tels que :
- l’optimisation du mix EnR pour les systèmes de chauffage ;
- l’évolution des régulateurs et de leurs performances ;
- la confidentialité des données pour le thermostat connecté (consentement des personnes à la diffusion de leurs informations – temps d’absence et de présence – et la protection des données).
Pour Jean-Daniel Napar, « tous les efforts et investissements réalisés par la filière ne sont pas vains, et 2015, malgré la conjoncture incertaine, devrait être a minima au niveau de 2014 voire avec une légère croissance. »