Obligation légale
Détecteurs avertisseurs autonomes de fumée : date limite le 8 mars prochain
Il est encore temps de proposer à vos clients de mettre leur logement en conformité. À partir du 8 mars 2015, le décret n° 201136 impose l’installation d’au minimum un détecteur avertisseur autonome de fumée (DAAF) dans les lieux d’habitation afin de protéger les occupants des risques d’incendie. Tous les propriétaires de logements privatifs ou locatifs seront donc tenus d’équiper leurs bâtiments. Les DAAF doivent être conformes à la norme NF-EN 14 604. L’électricien doit pleinement jouer son rôle de conseiller.
Un incendie toutes les 2 minutes
En France, 250 000 incendies d’habitation sont déclarés chaque année, soit un incendie toutes les 2 minutes. Ces sinistres causent le décès de 600 à 800 personnes par an, alors que 10 000 autres sont blessées.
70 % des incendies mortels se produisent la nuit. Les victimes sont souvent intoxiquées dans leur sommeil.
Le détecteur de fumée répond à deux objectifs : détecter les fumées émises dès le début d’un incendie et émettre immédiatement un signal sonore suffisant pour réveiller une personne endormie dans le logement. En cas de fumée, le détecteur déclenche une alarme de 85 décibels (dB).
Dans les pays où le taux d’équipement des habitations dépasse les 80 %, comme en Norvège (95 % des logements possèdent un détecteur), la mortalité a diminué de moitié.
Qui l’installe ?
La loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové n° 2014-366, publiée le 24 mars 2014, a précisé les obligations respectives des propriétaires et des occupants des logements. L’obligation d’installation incombe au propriétaire (bailleur ou occupant) du logement. Dans le cas d’un logement loué, le bailleur peut fournir lui-même un détecteur à son locataire ou lui rembourser l’achat du dispositif. Le bailleur doit en outre s’assurer, à partir du 8 mars prochain, du bon fonctionnement du détecteur lors de l’établissement de l’état des lieux d’entrée.
Il appartient à l’occupant du logement (propriétaire ou locataire) de veiller à l’entretien et au bon fonctionnement de l’équipement, et de procéder à son renouvellement si nécessaire.
Où l’installer ?
Lors de l’installation du ou des DAAF dans un logement, il est important de se souvenir des points suivants afin de déterminer le meilleur emplacement possible. C’est la nuit que nous sommes le moins vigilants, donc le DAAF doit être installé à proximité des chambres, dans le but de:
- Détecter rapidement des fumées provenant d’une zone à risque avant que celles-ci ne pénètrent dans les chambres ;
- Détecter rapidement un départ de feu provenant d’une chambre ;
- Réveiller les occupants.
L’emplacement idéal pour un détecteur est l’endroit où il réagira le plus vite. La fumée monte à cause de sa chaleur et atteint le plafond avant de descendre le long des murs.
Le cas des sourds et malentendants
Disposer d’une puissance de 85 dB quand on est sourd n’apporte aucune sécurité supplémentaire. Pour y remédier, il existe des systèmes lumineux et à vibration. Par exemple, la solution Ei 170RF à destination des personnes malentendantes propose une alarme lumineuse ainsi qu’un émetteur de vibration à placer dans l’oreiller, connecté à un DAAF Ei Electronics via Radiolink. Cette méthode permet de réveiller l’individu malentendant en cas d’alerte.
Diagnostic à distance de l’installation
Comme cela peut se faire pour le contrôle et la maintenance préventive des éclairages, l’installateur peut prévoir de vendre en plus un contrat de maintien en état des DAAF. Ainsi disponible depuis janvier 2015, AudioLink est une application de diagnostic rapide des DAAF et DAACO (détecteur avertisseur autonome de monoxyde de carbone) pour les prestataires et installateurs. L’application permet d’analyser les fonctionnalités et les données des détecteurs sur place, et de créer un rapport à sauvegarder ou à transmettre immédiatement par e-mail. Les données disponibles incluent le niveau de contamination, le statut des capteurs, le niveau de la batterie, l’historique des tests et des enlèvements du détecteur, l’historique des alarmes et l’historique de l’avertissement de batterie faible.
Il existe également un détecteur avertisseur autonome radio de monoxyde de carbone (autonomie 7 ans) qui permet de détecter les émanations de monoxyde de carbone et d’alerter les occupants d’un logement par un signal sonore et visuel différent du DAF Technologie Radio.
Halte aux idées reçues
La fumée de cigarette déclenche le détecteur ? FAUX
L’alarme ne se déclenche qu’à partir d’un certain taux de concentration de fumée.
Le détecteur de fumée sert également pour le gaz ou monoxyde de carbone ? FAUX
Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore qui nécessite des équipements spécifiques. Il s’agit de dangers domestiques bien distincts.
Les habitations en béton ne nécessitent pas de détecteur de fumée, car elles ne sont pas inflammables ? FAUX
Une maison en béton est soumise au même risque incendie que toute autre habitation (courts-circuits électriques, cigarette mal éteinte, bougies…).
Un détecteur de fumée ne sert à rien : il n’éteint pas le feu ! FAUX ET VRAI
Un détecteur de fumée n’éteint pas le feu, mais en avertissant précocement les occupants d’un départ de feu, il fait gagner de précieuses minutes qui permettent de sauver des vies.
Lorsque le DAAF est posé, aucun entretien n’est nécessaire durant sa durée de garantie (5 ou 10 ans) ? FAUX
La garantie n’a rien à voir avec l’entretien régulier et nécessaire de cet équipement. Il doit être nettoyé et testé régulièrement. Les piles doivent également être changées. Il doit être remplacé après 10 ans maximum.
Quand l’assureur paie la mise aux normes
Allianz France, expert de l’assurance, et Nest Labs, le spécialiste de la maison intelligente, signent un partenariat sur le détecteur Nest Protect, un détecteur de fumée et de monoxyde de carbone.
Pour répondre à ces nouvelles exigences réglementaires, Allianz France accompagne ses clients propriétaires dans la prévention et la protection de leur habitat et propose le détecteur de fumée et de monoxyde de carbone connecté Nest Protect d’une valeur de 109 euros aux 2 500 premiers contrats d’assurance habitation, initié sur Internet.