
Un datacenter dédié à l’IA devrait être opérationnel fin 2026 près de Valence (Drôme). C’est l’annonce qui a été faite le 13 mars dernier au Pôle Ecotox de la zone d’activités Rovaltain, dans un bâtiment dans lequel va s’installer ce datacenter, à deux pas de la gare de Valence-TGV.
La présentation de ce projet de datacenter a été faite par Anthony Tchakerian, cofondateur et directeur général de la société marseillaise Sesterce. « Le choix de ce site s’est imposé naturellement, explique Anthony Tchakerian. Ce site se trouve sur le passage du réseau de fibre noire, près de la gare de Valence-TGV, ce qui permettra des liaisons faciles avec Paris ou Marseille pour nos équipes. Nous disposerons avec Enedis d’une énergie 100 % bas carbone et l’existence de ce bâtiment très récent pour lequel l’Institut Mérieux nous passe le relais, nous permettra d’avancer rapidement. Il y a aussi la proximité des écoles d’ingénieurs de Lyon et Grenoble et un écosystème industriel dynamique. »
Dans ce projet, Sesterce va investir 450 millions d’euros pour la première tranche de l’infrastructure d’un datacenter équipé de 40 000 GPU pour des services d’inférence et d’entraînement à l’IA. Cette implantation devrait générer plusieurs centaines d’emplois qualifiés dans le domaine de l’ingénierie, de la maintenance et de la sécurité et développer un campus d’IA avec des start-up connectées au supercalculateur et de grandes entreprises. [Photo 25 ou 25bis]
Ce sera aussi une démarche vertueuse sur le plan environnemental, car, comme l’explique Anthony Tchakerian, « nous visons un PUE de 1,1 avec un refroidissement liquide par boucles d’eau fermées et une récupération de la chaleur fatale par un réseau de chaleur local. Cela permet un rendement énergétique de 98 % tout en économisant 96 % d’eau par rapport aux solutions classiques ».
Les projets de Sesterce ne s’arrêtent pas là, puisque leur plan d’investissement atteint un montant global de 52 milliards d’euros pour le déploiement d’infrastructures d’IA en France d’une puissance de 1,5 GW et 1,2 million de GPU à l’horizon 2030. Après Rovaltain, Sesterce prévoit deux projets sur des sites dans le Grand Est pour une puissance globale de 600 MW et 500 000 GPU d’ici 2028, puis 1,2 GW d’ici 2030.
Sesterce devrait aussi développer un supercalculateur dans le sud de la France pour renforcer les capacités de calcFranceFrance dans le domaine de l’IA. Des réalisations qui devraient améliorer la souveraineté française car aujourd’hui, comme le précise Anthony Tchakerian, « 75 % du cloud d’IA est contrôlé par des hyperscaleurs américains et moins de 10 % pour l’Europe ».
Jean-Paul Beaudet