Fiorenzo Namèche présente les lumières de prestige de l’Hôtel de ville de Bruxelles

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Maître d’ouvrage : Ville de Bruxelles - Conception lumière : Fiorenzo Namèche, Light to Light - Matériel d’éclairage : Zumtobel, LEDLinear, iGuzzini, Reggiani Suspension sur mesure Thorus : Zumtobel © Marc Detiffe

Le projet de rénovation de l’éclairage des salles de prestige de l’hôtel de ville s’inscrit dans la volonté de révéler la beauté de ce haut lieu du patrimoine, et d’améliorer le confort et l’efficacité énergétique de l’éclairage en réponse au plan de réduction de l’empreinte carbone de la ville.

Fiorenzo Namèche, concepteur lumière, agence Light to Light (Prix ACEtylène 2024 de la conception lumière intérieure d’un établissement public. Voir Lumières N°49) nous confie les détails de cette aventure.

L’hôtel de ville de Bruxelles est un édifice de style gothique et classique situé sur la Grand-Place de Bruxelles en Belgique, au sud de la place, face à la Maison du Roi. Il constitue le seul vestige médiéval de la Grand-Place et est considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecture gothique civile et, plus particulièrement, du gothique brabançon. Aujourd’hui, le bâtiment a été transformé en musée, seules quelques salles sont encore utilisées par le bourgmestre de Bruxelles, comme la salle des mariages et des salles d’apparat. La difficulté a consisté à trouver des solutions discrètes d’accrochage des luminaires afin d’offrir une lumière confortable pour les visiteurs et respectueuse du patrimoine.

La salle gothique

© Light to Light

Dans l’aile est, la salle gothique, destinée aux réceptions, appelée autrefois la « Grande Salle » est constituée de lambris et plafond néogothiques de 1868 et de niches accueillant des statues, avec d’un côté, des tapisseries murales de Willem Geets et des fenêtres de l’autre.
L’architecte Victor Jamaer, lors de la restauration du bâtiment commencée en 1863, avait accordé une attention toute particulière à l’éclairage. Le puissant système d’éclairage au gaz était composé de 16 appareils appelés « sun-burners » possédant 20 jets chacun. À partir de 1902, l’éclairage de la salle gothique est renforcé par des couronnes de lampes incandescentes disposées notamment à l’emplacement des anciens sun-burners.

© Marc Detiffe

Dans ce contexte, le concepteur lumière Fiorenzo Namèche a imaginé un lustre led sur mesure, inspiré des sun-burners, dotés d’une forme circulaire. « Nous avons cherché à créer un appareil qui mette en valeur les plafonds et fournisse également toutes les ambiances lumineuses de la salle, explique Fiorenzo Namèche. Nous n’avions à notre disposition que la zone centrale pour installer l’éclairage, car il nous était impossible de toucher aux éléments du plafond ni des murs. La diffusion à l’intérieur du  luminaire rappelle la flamme intérieure des sun-burners. Et l’aspect couronne des downlights donne un effet scintillant tout en procurant un éclairage indirect. La partie de l’éclairage direct est particulièrement défilée et permet d’offrir un grand confort. »
Cette mise en lumière est complétée par un éclairage périphérique des sculptures. « Tout est intégré dans l’architecture grâce un système que nous avons nous-mêmes développé, poursuit Fiorenzo Namèche. Derrière la balustrade, on a installé un éclairage à contre-jour qui souligne le contour des trèfles. Nous avons opté pour une température de couleur chaude de 2 700 K pour la lumière d’ambiance et 3 000 K pour l’éclairage direct et d’accentuation avec un IRC de 90. »
Tous les circuits électriques ont été rénovés et la mise en œuvre d’un bus d’éclairage pour la gestion en DALI a été prévue.

La salle des mariages

© Marc Detiffe
© Marc Detiffe

Une facture datée de 1896 permet de déterminer le contenu d’une commande correspondant aux appliques murales actuelles, à savoir : « Dix girandoles en ton vieil or comportant un saint Michel en relief avec croissants à dix lampes électriques et deux potences de style gothique en bronze patiné vieil or équipées de quatre lampes électriques chacune. » Le document indique, en outre, que les appareils ont été réalisés d’après les dessins et les modèles en plâtre de l’artiste Isidore De Rudder.
« Nous avons remplacé les lampes incandescentes des appliques “saint Michel” par des lampes à calotte argentée pour apporter un confort accru à l’espace, précise Fiorenzo Namèche. La suspension utilisée est la même que dans la salle gothique mais plus petite, offrant également une triple émission lumineuse : directe, indirecte et une diffusion à l’intérieur de la couronne. L’éclairage indirect, particulièrement extensif, a permis d’installer la suspension assez près du plafond tout en évitant les surintensités sur les peintures. Les différents types d’éclairage bénéficient chacun d’une gradation indépendante. »
Afin de respecter les exigences de la Commission royale des Monuments et des Sites, Light to Light a créé un canal sur mesure pour alimenter les luminaires, intégrer les détecteurs et les micro-spots.

La salle du conseil

© Marc Detiffe

Ornée de boiseries sculptées et de vitraux colorés, cette salle incarne l’architecture gothique bruxelloise. Située au premier étage du bâtiment, la Salle d’Assemblée des États de Brabant devait témoigner de la puissance de l’institution qui y siégeait. C’est pourquoi son décor fut particulièrement soigné.
La salle du conseil méritait bien plus qu’une simple opération de dépoussiérage et de peinture comme elle en avait connu plusieurs par le passé : l’état de la toile ornant le plafond – une Assemblée des dieux censée inspirer les décisions prises en ces lieux – ne rendait plus justice au talent de son auteur, le peintre Victor Janssens. « Nous avons opté pour un éclairage en corniche en indirect avec une photométrie choisie pour obtenir une bonne uniformité de cette fresque, détaille le concepteur lumière. On nous avait demandé de conserver les lampadaires existants associés au mobilier, mais il est possible qu’ils soient supprimés, finalement. »

L’escalier d’honneur

Il établit la connexion entre la cour intérieure de l’hôtel de ville et la salle gothique. Créé par Victor Jamaer, il fait partie des profonds réa- ménagements apportés au bâtiment à la fin du XIXe siècle. Les décors s’inscrivent dans cette période. On y découvre les bustes d’anciens bourgmestres de Bruxelles et la fresque du plafond peinte par Jacques de Lalaing qui re- présente un beffroi, défendu par saint Michel et les habitants de la cité contre l’attaque de trois fléaux : la faim, la peste et la guerre. « Ici, nous avons cherché à obtenir un équilibre entre les appliques du type chandeliers, qui sont restées, et l’éclairage additionnel qui met en valeur les fresques du plafond grâce à des spots disposés en corniche et un éclairage vertical très discret. Tous les éclairages sont gradables et conçus avec différents scénarios très faciles d’utilisation », ajoute Fiorenzo Namèche.
D’autres salles sont en cours de rénovation : l’antichambre, le bureau du bourgmestre, la salle du gouvernement provisoire.

 

Maître d’ouvrage : Ville de Bruxelles
Conception lumière : Fiorenzo Namèche, Light to Light
Matériel d’éclairage : Zumtobel, LED Linear, iGuzzini, Reggiani, Suspension sur mesure Thorus : Zumtobel

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