Dan Napar, BACnet France : « La filière doit s’organiser pour accompagner cette phase de mise en œuvre massive et résoudre le problème du manque de main-d’œuvre qualifiée. »

© BACnet France

L’association BACnet France accompagne les acteurs du bâtiment dans la mise en conformité avec le décret BACS, qui impose l’installation de systèmes de gestion du bâtiment dès lors que la puissance nominale est supérieure ou égale à 290 kW, avec un abaissement progressif à 70 kW d’ici 2027. Dan Napar, son président, revient sur l’impact de cette évolution pour les professionnels du secteur. Il décrypte les enjeux du décret BACS, les avantages des solutions BACnet, ainsi que les défis à relever, notamment en matière de formation et de cybersécurité.

Comment la réglementation impacte-t-elle les métiers des adhérents de l’association Bacnet et, plus généralement, le marché des solutions de gestion des bâtiments ?
Dan Napar –
Le développement du marché du bâtiment est lié à trois critères : l’énergie, le carbone, et la cybersécurité dans une moindre mesure pour le moment. Le décret BACS est la transposition dans le droit français de la directive européenne de 2018. Avec le décret BACS II, la France est en avance et s’est fixé des objectifs plus ambitieux que le texte européen de 2018, en abaissant le seuil de 290 à 70 kW, avec un ROI de 10 ans contre 6 dans la première version du décret. Pour soutenir ces objectifs ambitieux, les CEE (certificats d’économie d’énergie) viennent aider au financement des projets. L’objectif de la deuxième version du décret BACS était d’inclure tous les bâtiments assujettis au décret tertiaire. Cette réglementation a eu un effet bénéfique sur le marché du bâtiment jusqu’au mois de juin 2024. Mais depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, nous n’avons plus de gouvernement stable permettant de donner un cap clair aux acteurs économiques. La commande publique est à l’arrêt, un nombre croissant de PME et PMI déposent le bilan et les grands groupes freinent les embauches et les formations. Le vote du budget sera une première étape pour redonner des couleurs à la filière. Celle-ci doit s’organiser davantage pour accompagner cette phase de mise en œuvre massive et résoudre le problème du manque de main-d’œuvre qualifiée.

Quels sont les atouts des solutions BACnet pour se mettre en conformité avec le décret BACS et conserver des installations pérennes et évolutives dans le temps ?
D. N. –
Dans le bâtiment, l’objectif est d’apporter l’énergie au bon endroit au bon moment. Les protocoles comme BACnet et KNX remplissent ce rôle. Il faut que notre offre permette de réaliser des économies d’énergie pour ouvrir le droit à des financements par les CEE, comme le prévoit la norme NF EN ISO 52 120. Cette norme catégorise les BACS selon leurs niveaux de performance, D, C, B et A. Dans le guide de mise en œuvre du décret BACS, la classe C est le premier niveau pour répondre à la réglementation. Mais seule une GTB de classe B ou A octroie un financement au travers de CEE. Les deux protocoles standardisés ouverts KNX et BACnet permettent de répondre à ces niveaux d’exigences, avec des solutions cybersécurisées. L’offre est disponible et nous sommes actuellement en phase de déploiement sur la France.

Quels sujets vont occuper l’association en 2025 et quelles seront vos principales actualités ?
D. N. –
L’association est partie prenante d’un cercle vertueux, constitué du Syndicat ACR, de l’Alliance BACS, de BACnet France et de KNX France. Toutes les connaissances et les expériences des différents membres servent à l’Alliance BACS. Ce fonctionnement partenarial va se poursuivre et s’accentuer. Tous les acteurs de la filière doivent se tenir informés des nouveautés réglementaires et des évolutions de l’état de l’art des installations. Le sujet de la cybersécurité n’est absolument pas anodin et nous commençons à accuser un léger retard vis-à-vis de la réglementation européenne. La cybersécurité devient un enjeu critique et les protocoles BACnet/SC et KNX Secure permettent un chiffrage et un déchiffrage pour garantir la sécurité des données.

Propos recueillis par Alexandre Arène

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