Pour quelles raisons les luminaires boules sont-ils concernés par l’arrêté de 2018 sur les nuisances lumineuses ?
Frédéric Speisser – L’article 8 de l’arrêté du 27 décembre 2018 prévoit que toutes les installations lumineuses, dont la proportion de lumière émise par le luminaire au-dessus de l’horizontale en condition d’installation est supérieure à 50 %, doivent être remplacées par des luminaires conformes au plus tard au 1er janvier 2025. Le texte va plus loin que les luminaires « boules » et intègre toutes les installations lumineuses, par exemple des projecteurs mal inclinés. Dans ce cas, ces derniers doivent être réorientés conformément aux exigences de l’arrêté, voire remplacés si, une fois correctement installés, ils ne répondent plus aux besoins d’éclairage des clients. Les luminaires de type boule émettent par essence à 360° et doivent de ce fait être remplacés. Mises à part quelques exceptions listées dans l’arrêté, toutes les installations d’éclairage extérieur visant à sécuriser les déplacements dans les espaces publics ou privés, y compris les copropriétés, ainsi que les parcs de stationnement, sont concernées.
Quels sont les bénéfices du remplacement de ces luminaires ?
F. S. – Le premier objectif est de réduire les nuisances lumineuses, ce qui apporte beaucoup de bénéfices à la faune nocturne, notamment les insectes et les chauves-souris. Ensuite, 50 % du flux émis par les luminaires de type boule n’éclaire pas vers le bas, plus de la moitié de l’énergie consommée est donc gaspillée. Leur remplacement est donc très bénéfique à la performance énergétique des installations. Ces luminaires sont substitués par des leds, bien moins énergivores que les sources traditionnelles et permettant des économies de l’ordre de 75 %. Le changement des luminaires est également vecteur de confort, car la réorientation du flux vers le sol réduit les nuisances lumineuses nocturnes à l’intérieur des logements et permet de réduire l’éblouissement. Le remplacement est très simple. Il suffit de changer le luminaire en conservant le mât en place. Les luminaires sont directement branchés en 230 V sur secteur : il faut enlever les amorceurs et les ballasts, qui causent à eux seuls près de 20 % de pertes énergétiques.
Pouvez-vous nous présenter vos solutions de remplacement ?
F. S. – Le luminaire Urban Lantern est conforme à la réglementation. Il dispose d’un sélecteur mécanique de température de couleur de 2 200 K-2 700 K ou d’une autre version de 3 000 K-4 000 K, qui sera livrée par défaut en 3 000 K, conformément à l’arrêté. Sur les deux versions, un sélecteur permet d’adapter la puissance, et donc le flux lumineux, à la hauteur des mâts (diamètre de 48 à 60 mm) : jusqu’à 29 W pour les mâts de 3 à 4 mètres et jusqu’à 59 W pour les mâts de 7 à 8 mètres. L’installateur peut faire le choix d’une optique symétrique, avec un éclairage à 360° au sol, ou asymétrique, pour orienter le flux vers la zone à éclairer. Le luminaire est robuste (IP66 et IK10) et dispose d’une durée de vie remarquable de 100 000 h, contre 16 000 h environ pour les luminaires équipés de sources traditionnelles. Il est éligible aux certificats d’économie d’énergie (CEE) avec la fiche standardisée RES-EC-104, qui permet de bénéficier d’aides. Ledvance va dévoiler la lanterne PostTop au printemps 2025 qui permettra en plus de faire de la gradation et de la programmation Astrodim, notamment pour faire varier l’intensité du flux en fonction de l’heure de la nuit.
Propos recueillis par Alexandre Arène