Les disjoncteurs ABB ont 100 ans cette année, pouvez-vous nous raconter les principales évolutions et innovations technologiques depuis leur création ?
Maxime Mazel – Avant l’invention du disjoncteur magnétothermique à réenclenchement par Hugo Stotz, la protection des réseaux électriques était assurée par des dispositifs fonctionnant avec des fusibles à usage unique. Hugo Stotz voulait rendre ces produits réenclenchables, pour améliorer la continuité de service des installations électriques. Depuis 100 ans, ces produits ont connu la standardisation. En 1961, les disjoncteurs deviennent modulaires, avec un design conçu pour une intégration sur rails DIN. En 1981, les premiers disjoncteurs haute performance (HPCB) font leur apparition. En 1988, ABB poursuit son innovation en proposant une gamme de disjoncteurs modulaires embrochables, Smissline TP qui simplifie considérablement la mise en œuvre des produits. ABB ne cesse de faire évoluer le disjoncteur, de la protection AC à l’innovation DC éco-efficiente : environnements résidentiels, commerciaux et industriels, normalisation et modularité, conception compacte et conviviale, circularité des produits… À ce jour, ABB a produit plus de 2 milliards de pièces de disjoncteurs, dont 100 millions de pièces par an ces dernières années.
ABB s’est focalisé sur la circularité et la durabilité de ses disjoncteurs. Pouvez-vous nous en dire davantage sur cette démarche ?
M. M. – Les disjoncteurs sont des produits très standardisés, qui font l’objet de processus de normalisation structurés. L’innovation passe donc principalement par la conception des produits, avec pour objectif de réduire leur impact énergétique et environnemental tout en augmentant leurs performances. Les disjoncteurs ABB font donc l’objet de plusieurs démarches de labellisation. D’abord, au travers des déclarations environnementales de produits (EPD) de type III, conformément à la norme ISO 14025 Type III, qui fournissent des informations quantitatives standardisées sur l’impact environnemental des produits, basées sur des analyses du cycle de vie. Le groupe ABB va plus loin et a développé le label ABB EcoSolutions, qui offre une transparence totale sur la circularité et l’impact environnemental des produits tout au long de leur cycle de vie. Ce label se focalise sur quatre critères de durabilité spécifiques, que sont la conception et les approvisionnements durables, les opérations d’emballage et de logistique, l’impact à l’usage, ainsi que le plan de reprise ou de recyclage. Un QR code permet aux clients d’accéder facilement aux informations environnementales détaillées. ABB s’engage à élargir continuellement son portefeuille de produits EcoSolutions.
Comment les disjoncteurs vont poursuivre leurs évolutions technologiques dans les années à venir pour répondre aux nouveaux besoins ?
M. M. – Dans les prochaines décennies, les disjoncteurs vont fortement s’adapter aux applications de courant continu, grâce au développement du photovoltaïque, du stockage et de l’électromobilité. Les réseaux électriques vont également migrer vers le courant continu, car la transformation de courant des appareils électriques est un facteur important de déperditions. ABB maîtrise les circuits en courant continu grâce à notre savoir-faire dans le ferroviaire, la marine ou le véhicule électrique. Nous avons d’ailleurs développé le premier disjoncteur certifié 60947-2, à semi-conducteurs de forte puissance, SACE Infinitus, sans arc électrique, 100 fois plus rapide et plus endurant et avec une réduction de 70 % des déperditions.
Propos recueillis par Alexandre Arène