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[Dossier Sécurité] Les Équipements de Protection Individuelle (EPI) pour l’électricien et le chauffagiste

Sous-vêtements retardant-flamme en tissu double. Certifiés selon EN ISO 14116 et EN 1149-5. © Blåkläder

Du casque aux chaussures, en passant par les vêtements connectés, les fabricants rivalisent d’innovations pour assurer la sécurité de ces métiers à risque.

Ces équipements sont conçus pour offrir une protection contre les risques spécifiques rencontrés sur le terrain, incluant les chocs électriques, les arcs électriques, les chutes de hauteur, ou encore les projections de matériaux.
Les EPI ne sont pas seulement des accessoires : ils sont une composante essentielle de la réglementation en matière de sécurité au travail. Ils sont régis par des normes strictes qui garantissent leur efficacité et leur fiabilité. L’utilisation appropriée des EPI est encadrée par la loi, obligeant les employeurs à fournir gratuitement à leurs employés les équipements adéquats et à veiller à leur bon usage.

Découvrons plus en détail les types de protections disponibles dans notre domaine.

Sécurité de la tête aux pieds
Dans les métiers de l’électricité et du chauffage, la diversité des risques rencontrés nécessite l’usage d’une variété d’équipements de protection individuelle, chacun conçu pour contrer des dangers spécifiques inhérents à ces activités.

La sécurité commence par la tête, où les casques de sécurité sont essentiels. Ils protègent non seulement contre les chocs mécaniques, mais aussi, dans certains modèles, contre les dangers électriques. Les lunettes de protection complètent cette protection en sauvegardant les yeux contre les projections de particules ou les étincelles, avec des modèles offrant souvent des protections latérales pour une sécurité accrue. Le modèle Universal de Bollé Safety en est un parfait exemple : sa monture bimatière en TPR et PC assure un confort optimal, une excellente résistance aux impacts (niveau B selon la norme EN 166) et une vision panoramique. Le traitement Platinum réduit la buée et protège contre les rayures. Équipé de la technologie Wave, il s’ajuste parfaitement à chaque visage grâce à son soufflet en accordéon. Il est également compatible avec la plupart des lunettes de vue et peut accueillir un pare-visage pour une protection supplémentaire.

© Bollé Safety

Les écrans faciaux sont couramment utilisés lors de travaux exposant à des risques d’arcs électriques ou à des projections intenses, offrant une couverture complète du visage. Ils sont traités pour résister à la chaleur et aux rayonnements. Les masques de protection se révèlent nécessaires lors de l’exposition à des poussières fines ou des vapeurs chimiques, notamment pendant l’installation de composants chimiquement traités.

Les bouchons d’oreilles et les casques antibruit sont indispensables dans des environnements bruyants, comme lors de l’utilisation de machines de perçage ou de découpe, sélectionnés pour leur efficacité à réduire les niveaux de bruit spécifiques aux équipements utilisés.
Les masques filtrants, parfois à ventilation assistée, sont également essentiels lors de l’exposition à des poussières nocives ou des fumées toxiques, particulièrement lors des travaux de soudure ou de manipulation de substances chimiques.

Les gants isolants sont cruciaux pour les électriciens et doivent répondre à la norme EN 60903, assurant une résistance aux hautes tensions. Les manchettes protègent les avant-bras contre les coupures et les brûlures lors du travail sur des câbles ou des composants métalliques. Dans ce domaine, les gants de protection Touch-E sont un excellent exemple de protection : ils offrent une solution de haute qualité, conformément aux normes EN 60903 et IEC 60903, garantissant une sécurité maximale pour des tensions allant jusqu’à 1 000 V en courant alternatif et 1 500 V en courant continu. Ces gants sont de Classe 0, ce qui les rend particulièrement adaptés pour les travaux électriques standards sans exposer les utilisateurs à des risques majeurs. En plus de leur capacité à isoler efficacement contre les risques électriques, les gants Touch-E répondent aux exigences de la norme EN 388 pour la résistance mécanique. Ils offrent une protection contre l’abrasion, les coupures, les déchirures et les perforations, ce qui en fait un choix polyvalent pour divers environnements de travail. Ils sont aussi certifiés selon la norme CEI 61482-1-2 pour la protection contre les risques d’arc électrique, supportant jusqu’à 4 kA. En outre, ce modèle se distingue par une série de caractéristiques améliorant le confort et l’efficacité : une épaisseur réduite de 30 % par rapport aux gants traditionnels, favorisant de meilleures dextérité et sensibilité, essentielles pour les tâches nécessitant une grande précision. La surface externe des gants bénéficie d’un traitement de chlorination pour un enfilage facile et un meilleur grip, permettant une préhension sécurisée des outils et des petites pièces. La conception anatomique des gants réduit la fatigue des mains et augmente le confort, même lors d’une utilisation prolongée, faisant des gants Touch-E une seconde peau pour les professionnels de l’électricité.

© Marianne Louge

La protection du corps pour les professionnels exposés aux dangers comme les flammes et les hautes températures est cruciale. Blåkläder, un leader dans le domaine des équipements de protection individuelle, offre une gamme avancée de vêtements retardeurs de flamme spécialement conçue pour ces risques. Les vêtements de cette gamme sont fabriqués selon les normes les plus exigeantes, y compris EN 61482-1-2 pour la protection contre les arcs électriques, et EN ISO 11612 pour la résistance à la chaleur et aux flammes. Ces normes assurent que les vêtements offrent non seulement une protection efficace, mais également un confort maximal grâce à l’utilisation de fibres modacryliques, qui intègrent naturellement des propriétés retardant la flamme.
« La protection contre les flammes peut être une propriété naturellement présente dans la fibre : selon des critères bien spécifiques pour chaque vêtement, cela peut être le cas de fibres naturelles comme la laine, ou de fibres synthétiques telles que les para-aramides et méta-aramides (comme le Kevlar et le Nomex) ou les fibres modacryliques. On les qualifie généralement de matériaux ignifuges « inhérents », signifiant que la protection contre les flammes est naturellement intégrée à la fibre », précise Sidney Maupin, responsable Commercial France chez Blåkläder.

En plus de leur capacité à résister aux flammes, ces vêtements sont conçus pour initier un processus de carbonisation lorsqu’ils sont exposés à une chaleur extrême, absorbant ainsi une partie de l’énergie thermique et réduisant l’exposition de l’utilisateur à la chaleur. Cette fonction est essentielle, surtout lors d’accidents impliquant des arcs électriques où la rapidité de protection contre l’augmentation soudaine de température peut faire la différence entre une blessure mineure et des dommages sévères. Détail intéressant : Blåkläder utilise des techniques d’ignifugation respectueuses de l’environnement, telles que le traitement au Proban, appliqué aux textiles de coton pour les rendre résistants aux flammes tout en minimisant l’impact environnemental. Et les ateliers de couture sont certifiés STeP par OEKO-TEX, un label garantissant une production durable sur le plan qualitatif, environnemental et social. L’énergie solaire est même utilisée pour alimenter ces ateliers ! La société s’engage ainsi à fournir des EPI qui protègent non seulement les travailleurs mais aussi l’environnement.

Si, en termes de vêtements de protection, on pense bien sûr aux pantalons et aux vestes, il ne faut pas non plus négliger les sous-vêtements. En effet, en cas d’accident même un vêtement a priori sans rapport avec la protection contre les flammes peut jouer un rôle crucial dans la minimisation des dommages. Par exemple : des vêtements en matière synthétique peuvent adhérer à la peau et aggraver sérieusement une blessure. Les sous-vêtements contenant du métal, comme les soutiens-gorge à armature, peuvent provoquer des blessures graves s’ils sont soumis à un arc électrique. C’est pourquoi Blåkläder propose un éventail de vêtements qui protègent à chaque couche, de la plus proche du corps jusqu’au vêtement extérieur.

Les chaussures de sécurité isolantes sont également vitales pour la protection contre les chocs électriques et mécaniques, prévenant les blessures dues aux chutes d’objets et aux perforations. Parade, connu pour son expertise en chaussures de sécurité, vient par exemple de lancer sa première gamme de chaussures à semelles isolantes, spécialement conçue pour les professionnels exposés aux risques électriques en milieu sec. La gamme comprend les modèles ECHARG, à tige basse, et EVOLT, à tige haute, qui sont produits en France avec des semelles en polyuréthane injecté, garantissant à la fois sécurité et confort. Chaque modèle est doté d’une semelle incorporant trois éléments isolants majeurs : un patin isolant Vibram, une semelle anti-perforation textile et une première de propreté isolante. Cette composition unique leur permet de résister à des tensions allant jusqu’à 1 000 volts en courant alternatif et 1 500 volts en courant continu, répondant ainsi aux normes ASTM F2413-18 I C EH PR et EN ISO 20345 : 2022.

Les chaussures de Parade ne se contentent pas d’offrir une protection optimale contre les chocs électriques, elles sont également conçues pour le confort quotidien des professionnels. Le système VPS (voûte plantaire suspendue) intègre une forme ergonomique à la semelle pour maintenir le plus naturellement l’arche du pied. La solution Parade Air System permet, grâce à sa bulle d’air encapsulée, d’accompagner la souplesse de la démarche. Enfin, la technologie DRS réduit les effets de chocs du talon. La durabilité est renforcée par un embout de protection capable de résister à une pression de 200 joules et un renfort anti-abrasion en microfibre, offrant ainsi une résistance accrue contre l’usure.

© Parade

Outre les vêtements, n’oublions pas les autres équipements comme les harnais de sécurité et les lignes de vie, nécessaires pour les travaux en hauteur tels que l’installation de dispositifs sur des toits ou dans des structures élevées. Ils doivent être utilisés avec des systèmes d’ancrage fiables pour éviter les chutes.

Et s’il ne s’agit pas d’équipements EPI à proprement parler, il ne faut pas sous-estimer le rôle des instruments de mesure tels que le testeur de tension et de continuité 0,5 V-1000V AC de chez Wiha, ou la pince ampèremétrique jusqu’à 1000 V AC, qui permettent de réaliser la vérification d’absence de tension pour mettre en sécurité l’électricien, tout en étant de CAT IV, le plus haut niveau de protection et donc utilisable dans n’importe quelle zone de travail d’un professionnel électricien. Wiha propose d’ailleurs également tous les outils indispensables aux électriciens tels que des tournevis isolés 1000V SoftFinish slimFix qui ont la particularité d’avoir l’isolant directement moulé sur la lame, pour ainsi obtenir une lame qui est jusqu’à 33 % plus mince que des tournevis isolés « classiques ».
Les électriciens peuvent donc travailler en toute sécurité au sein des armoires électriques avec un isolant qui est présent jusqu’au bout de la lame. Toutes les pinces d’électricien sont également isolées 1000V pour protéger les artisans en toute situation, par exemple la pince Tricut, qui permet de combiner trois des actions qu’un électricien réalise le plus au cours de sa journée, c’est-à-dire couper, dégainer et dénuder, tout cela en parfaite sécurité.

La sélection de chaque type d’EPI doit être minutieusement effectuée, en tenant compte des risques spécifiques et des normes de sécurité applicables.

Un entretien à ne pas négliger
La durabilité et l’efficacité des équipements de protection individuelle (EPI) reposent sur un entretien adéquat. Il est essentiel de suivre des méthodes appropriées pour le nettoyage, le stockage et la maintenance afin de garantir la protection optimale et la longévité des EPI.
Il existe notamment des équipements dédiés à la maintenance.
Pour maintenir par exemple l’efficacité et la sécurité des gants isolants, qui sont classés dans la catégorie III des équipements de protection individuelle, il est impératif de suivre des procédures rigoureuses de maintenance. Ces gants sont essentiels pour protéger contre des risques sévères, y compris des dangers potentiellement mortels, donc leur entretien ne doit pas être pris à la légère.
La maintenance des gants de sécurité commence par une inspection visuelle minutieuse avant chaque utilisation. Cette inspection doit couvrir toute la surface du gant, en accordant une attention particulière à la paume, aux doigts et aux entredoigts, zones particulièrement exposées aux dommages. Les défauts à rechercher incluent les trous, coupures, taches importantes, brûlures, ou toute altération de la matière qui pourrait compromettre l’intégrité du gant. En plus de l’inspection visuelle, les gants doivent être testés régulièrement pour vérifier l’absence de fuites d’air. Cela peut être réalisé grâce à un testeur pneumatique spécifique comme le modèle EOS de Penta, qui permet de gonfler le gant et de détecter avec précision les moindres perforations ou faiblesses non visibles à l’œil nu. Le processus de pressurisation, suivi d’une dépressurisation contrôlée, aide à s’assurer que les gants n’ont pas perdu leur capacité à isoler l’utilisateur des chocs électriques.

© Wiha

Si un défaut est détecté lors de ces inspections, il est crucial de ne pas utiliser le matériel. En cas de doute, il est recommandé de consulter le fabricant. Ces mesures préventives sont vitales pour la sécurité des utilisateurs et doivent être intégrées dans les routines régulières de maintenance des équipements de protection individuelle.

Quand l’IoT se charge de la sécurité
L’avancée de la digitalisation et de la connectivité transforme radicalement le domaine des EPI, avec l’intégration croissante de technologies innovantes dans des vêtements et accessoires traditionnellement passifs. Ces innovations ouvrent la voie à une nouvelle génération d’EPI, les rendant plus intelligents et plus interactifs, et renforçant significativement la sécurité et l’efficacité des professionnels sur leur lieu de travail.

Les vêtements connectés, équipés de capteurs intégrés et de dispositifs de communication, sont désormais capables de collecter et d’analyser des données en temps réel sur l’environnement de travail et la condition physique du porteur. Par exemple, certains vêtements de travail sont équipés de capteurs qui surveillent les signaux vitaux tels que la fréquence cardiaque et la température corporelle, ou qui détectent l’exposition à des substances dangereuses. Ces données peuvent être immédiatement transmises à un système central ou à un gestionnaire de sécurité, permettant une réaction rapide en cas de situation dangereuse ou d’accident.

La gamme de chaussures de sécurité RUN-R PLANET de Heckel illustre parfaitement les avantages de la fusion entre durabilité, protection et connectivité. Ces chaussures, fabriquées à partir de matériaux recyclés et biosourcés, répondent à la norme EN 20 345 : 2022 et offrent une résistance électrique conforme à la norme ESD, ce qui les rend idéales pour des environnements où les décharges électrostatiques peuvent poser problème. Elles sont légères et confortables grâce à leur conception 100 % non métallique. Mais elles intègrent surtout des semelles connectées XSole PTI, de TRAXxs, qui révolutionnent la manière dont la sécurité des travailleurs est gérée sur le terrain. Ces semelles connectées, fonctionnant sans smartphone, sont intégrées directement dans les chaussures et offrent une protection cruciale pour les travailleurs isolés. En cas de chute, de risque, de violence ou d’agression, la technologie embarquée permet une intervention rapide et efficace, améliorant significativement la sécurité de l’utilisateur.
Cette technologie de pointe permet non seulement de localiser précisément le travailleur en détresse, mais aussi de signaler instantanément toute situation anormale, facilitant ainsi une réaction rapide des équipes de secours, et augmentant les chances de récupération rapide et de minimisation des blessures. Ces chaussures de sécurité ne se contentent donc pas de protéger physiquement les utilisateurs, elles intègrent des technologies avancées pour une gestion proactive de la sécurité.

Outre la surveillance en temps réel, la digitalisation facilite la maintenance et le suivi des EPI. Les données collectées par les capteurs peuvent être utilisées pour analyser l’usure des équipements et prédire leur durée de vie, permettant ainsi des remplacements et des réparations proactifs. Cela garantit que les équipements restent en état optimal et conformes aux normes de sécurité requises.

Les EPI ne sont donc pas que de simples vêtements de travail : c’est un domaine qui regorge d’innovations pour toujours mieux protéger le travailleur.

Dossier réalisé par Cédric Locqueneux pour la revue Smart Home Électricien+, à retrouver page 28 :

Filière 3e:
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