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Olivier Sudan, AVOB : « Les installations sportives, qu’il s’agisse des stades, des gymnases ou des piscines, ont une problématique liée à leur usage intermittent. »

Olivier Sudan. © AVOB

Quels sont les enjeux de performance énergétique des installations sportives ?
Olivier Sudan –
Les installations sportives, qu’il s’agisse de stades, de gymnases ou de piscines, ont une problématique liée à leur usage intermittent. Ces bâtiments sont pour la plupart utilisés ponctuellement dans la journée et principalement le soir en semaine, et leur usage peut être plus intensif le week-end. Les stades, par exemple, sont utilisés très ponctuellement, lors de compétitions ou d’entraînements. Il est essentiel de pouvoir piloter ces installations pour adapter l’éclairage et le chauffage, qui sont identifiés comme étant les deux principaux consommateurs d’énergie, à l’usage réel du bâtiment. La mise en œuvre d’un système de pilotage automatisé pour éteindre l’éclairage et mettre en veille le chauffage sur les plages d’inactivité est très pertinente. Mais ces bâtiments doivent pouvoir bénéficier de dérogations locales, notamment pour les usages ponctuels ou étendus : un match qui se prolonge, un gymnase utilisé de manière inopinée…

Quels sont les principaux leviers pour optimiser les consommations ?
O. S. –
Le point de départ est la mesure des consommations, pour connaître l’état initial et identifier les dérives et leurs origines. Il faut pour cela mettre en œuvre du sous-comptage et de la métrologie, pour mesurer la présence, la luminosité et la température. Ensuite, la mise en place d’une solution de pilotage automatisée permet d’optimiser le fonctionnement des bâtiments. La transition de l’éclairage en led est également une piste intéressante, aisément réalisable à un coût modéré. Nous travaillons avec les collectivités sur des sujets annexes, notamment les problématiques de traitement de l’eau et de gestion de fuites, car les consommations d’eau des bâtiments sportifs peuvent être conséquentes, qu’il s’agisse de piscines, de douches, de toilettes, de l’arrosage des pelouses… L’installation de compteurs connectés permet de couper les circuits lors des périodes d’inactivité. Comme pour les problématiques énergétiques, les dérives liées aux consommations d’eau peuvent représenter des sommes importantes.

Les bâtiments sportifs entrent dans le champ du décret BACS. Quelles sont les opportunités pour réduire les factures de ces bâtiments, parfois très énergivores ?
O. S. –
L’opportunité est de pouvoir mettre en œuvre une solution de pilotage automatisée, dont le temps de retour sur investissement est assez court selon l’installation, entre 12 à 18 mois. Il est primordial d’adapter le fonctionnement des systèmes techniques à la fréquentation et à l’usage effectif, le plus pertinent étant de se baser sur les plannings des mairies. Le pilotage doit être effectué par zone, par exemple : couper l’éclairage dans les vestiaires lorsqu’ils ne sont pas occupés et adapter les températures en fonctions des activités pratiquées. Les gains générés sont variables selon les bâtiments. Le chauffage, la ventilation et l’éclairage combinés représentent 70 à 90 % des consommations pour les bâtiments dédiés au sport. En optimisant le fonctionnement de ces systèmes, il est possible de réaliser entre 20 et 25 % d’économies. Les collectivités connaissent assez peu le sujet des BACS. Il ne faut pas attendre 2030 pour agir, car les solutions existent aujourd’hui et sont très rapidement rentabilisées !

Propos recueillis par Alexandre Arène

Filière 3e: