RIDI La réparabilité au service de la rénovation

Ridi
Éric DRIVON, Directeur général, RIDI France ©DR

Ridi, société industrielle familiale à 100 %, a été fondée par Richard Diez qui, au départ, fabriquait des luminaires pour particuliers et a rapidement développé une gamme de luminaires pour le marché intérieur, notamment les bureaux. La société est aujourd’hui présente dans une trentaine de pays, dont l’Allemagne où se trouve le siège, et à travers ses filiales dans 8 pays européens. Éric Drivon rappelle comment Ridi s’est engagé dans la conception écologique et la réparabilité depuis plus de 10 ans.

Quels champs d’application couvre Ridi aujourd’hui ?
Puisque nous célébrons un anniversaire, je souhaite rappeler quelques dates : Ridi France fête ses 30 ans cette année, et compte 21 personnes. Je suis entré chez Ridi en 2002, et j’ai pris la direction de l’entreprise en 2014 ! Ridi a élargi son champ d’action et couvre aujourd’hui les secteurs tertiaire, bureaux et établissements scolaires, sportif, hospitalier, et l’éclairage des transports, notamment avec la marque Norka. Dans tous ces domaines, notre activité est liée à la prescription. L’année dernière, 26,5 % de notre chiffre d’affaires étaient liés au marché de la rénovation.

Comment Ridi a-t-elle pris le virage technologique de la led ?
Nous avons su anticiper et proposer des solutions globales en pensant en particulier à la rénovation. Avec le bannissement des tubes fluorescents, on va sans doute connaître une accélération de la rénovation, et Ridi s’y est préparée en fabriquant des produits réparables. Nous défendons des solutions techniques à valeur ajoutée pour les maîtres d’ouvrage que nous approchons de manière assez directe, en rencontrant leurs équipes internes pour expliquer les changements qui se sont opérés et surtout, les solutions durables que nous leur proposons. Plus que le passage à la led en soi, c’est la bascule d’anciennes technologies à la led en très peu de temps qui a marqué notre industrie. On annonçait un switch du marché sous 10 ans, mais il a été beaucoup plus rapide, il s’est fait en 4 ou 5 ans seulement. Le premier secteur concerné a été celui des downlights fluorescents installés dans les circulations et qui rencontraient pas mal de problèmes avec les détecteurs de présence ; la led a complètement changé la donne. Dès 2011, Ridi Group a effectué d’importants investissements avec les R-tubes (Ridi tubes qui s’installent sur des douilles) qui ont été le premier dominateur commun de la réparabilité chez Ridi; et les L-tubes (L pour linéaire, principalement intégrés dans les équipements sportifs), modules réparables qui s’intègrent dans le caisson dont l’électronique n’est pas embarquée dans le module mais séparée et alimentée par un driver. Le fait d’avoir investi dans des lignes de production de nos propres modules leds nous a donné un avantage important. Nous avons pu basculer nos gammes fluorescentes vers la led et fabriquer toutes les typologies de modules leds, pour les luminaires étanches, les downlights, etc., de toute forme, en maîtrisant nos développements.

C’est ce qui a conduit Ridi à proposer des produits réparables?
En effet, la nouvelle composante de l’éclairage passe par une réflexion sur la réparabilité, l’écoconception, le réemploi. Le Syndicat de l’éclairage a déjà créé un groupe de travail sur ces trois sujets qui ont un moteur commun : une conception plus écologique, avec une empreinte carbone la plus réduite possible. Le marché s’oriente vers plus de réparabilité : 90 % des luminaires vendus par Ridi France en 2023 étaient des luminaires réparables. Quand les collectivités seront suffisamment structurées avec un service de maintenance, savoir que leurs équipes pourront elles-mêmes intervenir sur les luminaires, ou changer les drivers en fin de vie, les incitera à opter pour la réparabilité. De plus, cela permettra de soulager la filière de recyclage, seuls les drivers sont recyclés.

La réparabilité est donc ancrée au programme des prochains développements ?
J’espère, en tant que fabricant et aussi en tant que citoyen, que, d’ici à 10 ans, le marché de l’éclairage aura basculé pour de bon vers la réparabilité. Je crois qu’il existe une réelle prise de conscience à la fois au sein de la filière et dans le grand public de la possibilité de faire appel à des solutions réparables dans tous les corps d’État. On a déjà évoqué un indice de réparabilité, je pense qu’il s’imposera dans les années à venir dans beaucoup d’applications, dont celles de l’éclairage, ce qui apportera une véritable information à l’utilisateur final, soit en BtoB soit en BtoC. Est-ce qu’on aura basculé vers une autre technologie ? Vers l’oled ? Difficile de le dire. Tant que la led continuera à évoluer en efficacité, le marché restera sur cette technologie. La plus grande maturation à venir se fera dans le développement de solutions à économies d’énergie, liées aux systèmes de gestion, avec des dispositifs intelligents. Nous accompagnerons les maîtres d’ouvrage vers plus de sobriété énergétique, vers une autre façon de dimensionner l’éclairage, avec des produits réparables et réutilisables.

Propos recueillis par Isabelle Arnaud

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