Sammode est opérationnelle sur trois sites, tous situés en France…
Notre siège est situé à Paris dans le 20e arrondissement, le site de production se trouve à Châtillon-sur-Saône, dans les Vosges (lieu de fondation de Sammode), et le centre de R&D a ouvert ses portes en 2017 à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). Sammode dispose d’une implantation commerciale en Allemagne et une en Australie.
Cette dernière décennie a vu des changements importants chez Sammode…
L’entreprise s’est réinventée, ou plutôt a réinventé ses produits selon une segmentation affinée avec une offre plus pertinente, performante, profonde et différenciée par rapport à ce que nous pouvions proposer à nos clients il y a dix ans. D’un certain point de vue, cela a été un accélérateur dans l’excellence du développement de nouveaux segments tout en conservant notre singularité, un éclairage durable qui allie efficacité, sobriété, longue durée de vie, réparabilité et résistance dans les environnements auxquels le produit est soumis. La question de l’amélioration des produits et de l’intégration des meilleures technologies est une constante dans l’histoire de Sammode : la fluorescence a marqué une grande étape tout comme la led a initié de nouveaux concepts. Nous étions déjà dans un processus de perfectionnement en continu de notre offre produits ; nous avons révolutionné nos modèles dans la continuité. A posteriori, je me rends compte que nous avons accompli un travail remarquable en préservant notre excellence et notre centre de Lamotte-Beuvron en a été l’accélérateur, et nous a permis d’accroître nos capacités de développement, à une époque où d’autres faisaient le choix de délocaliser.
Comment Sammode a-t-elle ajouté des collections architecturales à son segment strictement industriel ?
Dès 1985, les produits Sammode, très industriels, sont détournés comme éléments architecturaux par les architectes de la grande halle de La Villette, Bernard Reichen et Philippe Robert. L’année suivante, Sammode travaille avec Patrick Bouchain pour éclairer les soubassements des colonnes de Buren et, en 1995, avec Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost pour la BNF. Ces réalisations ouvrent une nouvelle période au cours de laquelle Sammode est identifiée comme concepteur et fabricant d’éclairage architectural. Nous avons donc continué à développer des solutions dédiées à ces applications. Puis, dans les années 2010, Sammode est de plus en plus sollicitée pour travailler sur des projets à une échelle un peu plus domestique ; c’est à ce moment-là que Philippe Starck choisit nos produits pour une chaîne d’hôtels. C’est ainsi qu’en 2015, nous sommes amenés à créer des collections décoratives avec les designers de Normal Studio et en 2020 avec le designer allemand Stefan Diez. En parallèle, nous avons réédité plus de 20 modèles de Pierre Guariche, qui a probablement dessiné les plus beaux luminaires des années 1950. En 10 ans, Sammode n’a pas seulement refondé son offre à l’aune d’une nouvelle technologie en améliorant encore la promesse séculaire à ses clients, mais a aussi, par mouvements successifs, développé de nouvelles offres pour de nouveaux clients.
Comment envisagez-vous l’extension de cette offre dans les dix prochaines années ?
On constate le retour de tendances très lourdes, sur des notions de qualité, de réparabilité, de disponibilité des pièces, et toute une réflexion qui s’opère dans les milieux normatifs et réglementaires. On recommence à percevoir que la question d’un modèle industriel et de produits durables, performants et évolutifs redevient un authentique sujet. Cela passe par le caractère vertueux des outils de production, la question du réemploi des produits, et à ce titre, Sammode possède évidemment des atouts considérables. Dans dix ans, les business models seront en place, grâce à la bonne maîtrise, l’intégration et l’interopérabilité des systèmes de gestion qui est un des principaux vecteurs d’économie d’énergie. L’éclairage aura réalisé la promesse d’une réduction des consommations et de l’empreinte carbone et il aura contribué à la préservation de l’environnement et de la biodiversité. Dans dix ans, on sera mieux éclairé, dans tous les sens du terme, et espérons que l’Europe aura repris sa place de leader du secteur, via des entreprises comme Sammode, qui continuent à concevoir, développer et fabriquer en France.
Propos recueillis par Isabelle Arnaud