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Isabelle Barbot, Equans France : « C’est la combinaison des expertises qui permet de mettre en œuvre des projets réellement performants. »

Isabelle Barbot, responsable Support au Développement des Nouveaux Business et Partenariats, Equans France

Le bâtiment est au cœur de la transition énergétique. Comment la filière parvient-elle à répondre à cette multiplicité d’enjeux et d’obligations ?
Isabelle Barbot – Pour nos clients tertiaires, cette multiplicité d’obligations est inédite, entre décret BACS, dispositif éco-énergie tertiaire, loi d’accélération des EnR, loi mobilité… certains d’entre eux sont un peu perdus. Le principal défi est d’identifier les priorités et de définir une stratégie pour y répondre, qu’il s’agisse de la réduction des consommations et des émissions de CO2 ou de la valorisation du patrimoine immobilier. Chaque client a des enjeux bien spécifiques, et les objectifs peuvent être d’ordres réglementaires, financiers, RSE, ou viser à simplifier la mise en œuvre de plans pluriannuels d’investissements. Equans s’appuie sur les solutions techniques disponibles pour innover, accompagner et concrétiser les plans d’action établis conjointement. Nous devons faire les bons choix avec nos clients, ce qui implique pour nous un savant mélange entre relations commerciales, ingénierie, conseil, mise en œuvre et exploitation. C’est la combinaison des expertises qui permet de mettre en œuvre des projets réellement performants.

Comment mettre en œuvre une gestion du bâtiment performante et pérenne ?
I. B. – L’essentiel est d’avoir une vision globale du bâtiment ! La mise en place d’une GTB est une des actions de performance énergétique qui vise à piloter le bâtiment en fonction de ses usages. Le premier objectif est de correctement dimensionner la GTB pour qu’elle soit évolutive. Le deuxième objectif est de faire le lien entre l’installation et l’exploitation, ce qui est très complexe, car les acteurs en jeu sont multiples, mais c’est un point essentiel pour rendre l’installation pérenne. Il est également possible de développer des hyperviseurs, pour fournir des outils d’aides à la décision et faire le lien entre usages, fréquentation du bâtiment et consommations énergétiques. La pérennité des installations est un sujet central. Les promoteurs qui créent ou rénovent des bâtiments n’ont pas de visibilité sur les usages futurs. Il faut donc créer des liens solides entre conception, installation et exploitation.

Quels sont les différents leviers pour optimiser les consommations énergétiques des bâtiments ?
I. B. – Nous réalisons des audits chez nos clients pour déterminer des schémas directeurs, qui permettent de souligner les leviers d’action. Je souhaite tout de même souligner un point important : la sobriété ne doit pas se traduire par de l’inconfort. Nous agissons sur trois leviers. Le premier est d’ordre technique, par le recommissionnement des équipements, la rénovation thermique, le remplacement d’équipements énergivores… Le deuxième levier est humain : l’objectif est d’intégrer un Energy Manager, qui doit analyser les usages du bâtiment au quotidien. Les consommations énergétiques peuvent par exemple être corrélées aux données du contrôle d’accès ou de la fréquentation. Cela nécessite de pouvoir désiloter les métiers. La digitalisation du bâtiment permet de corréler une multitude de données et constitue un outil d’aide à la décision formidable. Enfin, le troisième levier est d’ordre contractuel. Nous encourageons nos clients à privilégier les Contrats de performance énergétique (CPE) et nous les aidons à obtenir des financements. Nous nous engageons alors à porter les objectifs de performance énergétique.

Retrouvez l’interview page 18 (J3e février 2024) :

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