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Marjolaine Meynier-Millefert, députée et présidente de l’Alliance HQE-GBC : « L’association de la digitalisation et de la performance énergétique est au cœur de la transformation du secteur de l’énergie et de la construction. »

Marjolaine Meynier-Millefert, députée de la 10e circonscription de l’Isère et présidente de l’Alliance HQE-GBC

Quelle est la place du bâtiment dans la transition énergétique et la réduction globale de l’empreinte carbone ?
Marjolaine Meynier-Millefert –
Les bâtiments ont un impact significatif sur la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre, à la fois pendant leur construction et tout au long de leur cycle de vie. Au total, le secteur du bâtiment consomme environ 700 TWh par an, soit environ 43 % de l’énergie finale consommée en France et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) français. Si on prend en compte uniquement le parc de logements français, il comptait encore près de 6,6 millions de passoires thermiques en 2023, malgré une baisse de 7,49 % par rapport à 2022. Et si on considère seulement les logements classés G+ : ils représentent 1,6 % des résidences principales, soit un peu plus de 500 000 logements. 140 000 d’entre eux sont déjà interdits à la mise en location depuis le 1er janvier 2023 puisqu’ils consomment plus de 450 kWh par mètre carré par an. À la louche, ces passoires G+ consomment pas moins de 13,5 TWh par an, soit l’équivalent de la production attendue du réacteur EPR de Flamanville. Ces bâtiments en mauvais état coûteraient à leurs occupants environ 5 500 euros par an s’ils pouvaient se chauffer correctement (soit presque 4 mois de salaire au smic). Résultat : 20 % des ménages se plaignent du froid en hiver (et de la chaleur en été). Cet inconfort se traduit par des problèmes de santé pour les occupants. Il est donc grand temps d’alléger les factures de l’État et des Français en investissant. Le secteur du bâtiment a donc un rôle majeur à jouer dans la transition énergétique, la réduction de l’empreinte carbone, la baisse des dépenses et le gain de pouvoir d’achat des citoyens. Un élément clé de cette stratégie consiste à changer notre regard sur le secteur du bâtiment, trop longtemps considéré comme un simple « consommateur d’énergie », pour l’amener à devenir un véritable partenaire dynamique et innovant de la gestion énergétique. Il peut s’organiser pour améliorer les services énergétiques rendus par son parc bâti aux réseaux de distribution énergétique par des mécanismes tels que le déphasage, le stockage et l’effacement des besoins énergétiques, par exemple. Il est force de proposition et peut affiner des mix énergétiques adaptés, cohérents et résilients à des échelles plus proches des territoires… Il faut donc pleinement reconnaître au secteur des bâtiments, gestionnaire au quotidien d’un patrimoine énergétique massif, son rôle et son intelligence dans la transition énergétique.

Quels sont les principaux enjeux de performance énergétique dans les bâtiments tertiaires ?
M. M.-M. –
En France, le parc tertiaire représente près de 1 milliard de mètres carrés et 15 % de la consommation d’énergie finale. Les seuls bâtiments publics sont responsables d’environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de 50 % des consommations en énergie finale du secteur tertiaire. En 2022, la consommation énergétique des bâtiments tertiaires s’élevait à 265 TWh. Les bâtiments tertiaires présentent donc un enjeu spécifique en matière de performance énergétique avec, comme principaux leviers d’amélioration, la performance de l’enveloppe, la performance énergétique pour répondre aux besoins liés au chauffage, à la climatisation, à la ventilation, à l’eau chaude sanitaire, à l’éclairage, aux équipements informatiques et aux systèmes de sécurité, tout en prenant davantage en compte la variabilité des usages, en fonction de l’activité et de l’occupation. Comme vous le savez, l’une des réglementations phares pour améliorer la performance énergétique des bâtiments tertiaires est le décret tertiaire qui définit des objectifs de réduction des consommations d’énergie aux propriétaires et exploitants de bâtiments tertiaires, avec l’ambition de réaliser 60 % d’économie d’énergie sur le parc tertiaire d’ici 2050. 68 % des bâtiments tertiaires sont concernés par cette législation. Concernant les bâtiments publics, plusieurs dispositifs d’aide sont disponibles pour accompagner les collectivités. À commencer par le fonds vert pour l’accélération de la transition écologique dans les territoires, doté d’un budget de 2 milliards d’euros, qui a pour ambition d’aider, depuis 2023, les collectivités territoriales et leurs partenaires à renforcer leur performance environnementale, adapter leur territoire au changement climatique et améliorer leur cadre de vie. On peut citer aussi le programme ACTEE, l’Action des collectivités territoriales pour l’efficacité énergétique, qui, lui, est un programme porté par la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies), et par ses cofinanceurs. Son objectif est de mettre à disposition et financer des outils d’aide à la décision pour aider les groupements de collectivités à développer des projets de rénovation énergétique des bâtiments publics dans les domaines de l’efficacité énergétique des bâtiments publics et la substitution d’énergies fossiles par des systèmes énergétiques performants et bas carbone. Ce programme a déjà fait preuve de son efficacité auprès de 16 500 collectivités. On ne peut également qu’inciter davantage d’organismes bancaires à développer et valoriser les prêts verts pour les collectivités qui souhaitent réaliser des travaux de rénovation énergétique. Enfin, les professionnels doivent pouvoir s’engager sur les résultats d’économies promises.

Quelles sont les actions prioritaires à mener pour améliorer les performances énergétiques de ces bâtiments ?
M. M.-M. –
Pour améliorer les performances énergétiques des bâtiments tertiaires, plusieurs actions prioritaires peuvent être mises en œuvre, comme les travaux d’isolation et d’étanchéité, le remplacement des menuiseries extérieures, l’optimisation des systèmes de ventilation, production de chauffage et eau chaude sanitaire – pour les rendre plus performants et moins consommateurs d’énergie –, la mise en place de récupération de chaleur pour éviter les déperditions, le remplacement des éclairages par des leds, la gestion intelligente des équipements… Je vous invite d’ailleurs à prendre connaissance du programme NZC Rénovation, piloté par l’Alliance HQE France-GBC, qui vise à identifier une méthode cohérente pour augmenter la performance des bâtiments existants sur l’ensemble du cycle de vie. Le projet met en évidence des leviers efficaces pour la réduction des émissions de carbone du marché français de la rénovation. Il porte sur sept cas d’étude représentatifs, dont un cas d’immobilier d’entreprise récent à rénover lourdement. Sur ce cas en particulier, la méthode développée permet de réduire de 43 % les émissions de gaz à effet de serre, soit une réduction de 722 kg eq CO2/m² pour 50 ans, dont 282 sur la performance de l’enveloppe et 245 sur les sources énergétiques ! Le poste maintenance est un autre véritable levier d’économies d’énergie à ne pas négliger, qui permet d’aller chercher des gains rapides, avec des investissements modérés. La maintenance permet en effet de régler les charges énergétiques, puis d’effectuer des petits travaux pour mener des correctifs. Enfin, la formation et la sensibilisation des occupants sont également des actions importantes pour améliorer les performances énergétiques de ces bâtiments.

« La transition environnementale dans le secteur du bâtiment est une véritable opportunité pour valoriser l’image de ce secteur et le rendre véritablement attractif. »

Quelles sont les opportunités offertes par ces enjeux et contraintes liés à la transition environnementale pour les acteurs du bâtiment ?
M. M.-M. –
La transition environnementale dans le secteur du bâtiment crée de nombreuses opportunités pour les acteurs du secteur, à commencer par une garantie de croissance économique dans des temps raisonnables, car le parc de bâtiments à rénover est gigantesque. C’est également une véritable opportunité de diversification des activités. Il y a de la place pour tout le monde. Pour autant, cette diversification des activités ne peut se faire sans un accompagnement fort dans l’élargissement des compétences des acteurs. La formation a, de fait, un rôle majeur à jouer. C’est également un véritable champ d’expérimentation pour développer de nouvelles innovations technologiques. La transition environnementale dans le secteur du bâtiment est une formidable opportunité pour valoriser l’image de ce secteur et le rendre véritablement attractif.

Les pouvoirs publics ont mis à jour en avril le décret BACS, qui concerne aujourd’hui les bâtiments dotés de systèmes techniques d’une puissance totale de 70 kW, contre 290 kW dans la version de 2020. Le déploiement à grande échelle des BACS implique un plan de formation massif. Quelles sont les clés pour réussir ce virage vers des solutions à plus haute valeur ajoutée ?
M. M.-M. –
Le déploiement à grande échelle des BACS nécessite en effet un plan de formation massif pour garantir que les professionnels du bâtiment soient bien équipés pour concevoir, installer, et entretenir ces systèmes. Cela passe par l’évaluation des besoins en formation, le développement de programmes de formation initiale et continue complets et adaptés, des partenariats entre les organismes de formation et les professionnels. L’Alliance HQE-GBC développe d’ailleurs des partenariats avec notamment le CCCA-BTP et l’École des Ponts ParisTech pour mettre à disposition de la communauté des formateurs et des étudiants ses travaux, ses outils et ses réseaux, dans un esprit de partage, pour faire avancer ces questions de formation.

« Les solutions de gestion ne peuvent être considérées comme intelligentes que si elles soutiennent l’usager dans ses besoins. »

Quelles sont les opportunités offertes par l’installation massive de solutions de gestion du bâtiment ?
M. M.-M. –
L’installation de solutions de gestion du bâtiment offre de nombreuses opportunités, tant sur le plan économique que sur le plan environnemental. Les solutions de gestion du bâtiment contribuent à accroître leur performance énergétique, réduire les consommations et, par conséquent, générer des économies, améliorer le confort des occupants, assurer la maintenance prédictive des équipements, permettre de développer de nouveaux services… Ces solutions de gestion du bâtiment permettent d’équilibrer le réseau électrique, mais elles doivent également permettre de créer des passerelles entre le thermique et l’électricité pour que ces différentes énergies soient complémentaires. Il est important de souligner que le thermique peut soutenir l’équilibre du réseau électrique. En agissant ainsi sur le mix énergétique du bâtiment, on change également les besoins énergétiques de celui-ci. Il est également urgent d’intégrer et de gérer les demandes énergétiques à l’échelle non seulement des bâtiments mais aussi des quartiers. La première variabilité reste néanmoins l’usager. Ces solutions de gestion ne peuvent en effet être considérées comme intelligentes que si elles soutiennent l’usager dans ses besoins, dans son rythme de vie, pour une consommation optimale.

La filière est-elle mûre, selon vous ?
M. M.-M. –
On a sans doute moins valorisé ces dernières décennies les compétences de gestion (ou mesure) du bâtiment que l’on doit maintenant tout faire pour reconquérir, qu’il s’agisse des diagnostiqueurs, des mainteneurs, des installateurs, des intégrateurs… Ce sont autant de métiers en tension qui mettent toute la chaîne de valeur en tension.

« La digitalisation peut être très utile dans la gestion efficiente du bâtiment, mais elle ne peut pas être la réponse automatique à tous les besoins. »

Plus globalement, comment associer digitalisation et performance énergétique ?
M. M.-M. –
L’association de la digitalisation et de la performance énergétique est au cœur de la transformation du secteur de l’énergie et de la construction. La digitalisation offre des outils et des technologies permettant de surveiller les performances des bâtiments et d’apporter des améliorations continues afin d’optimiser la gestion de l’énergie par le biais du partage des données. L’enjeu est notamment de réussir à mutualiser ces performances grâce à la digitalisation à l’échelle des quartiers. La digitalisation peut être très utile dans la gestion efficiente du bâtiment, mais elle ne peut pas être la réponse automatique à tous les besoins. Il faut savoir en premier lieu le rendre sobre énergétiquement parlant, en mettant en œuvre les solutions les mieux adaptées, pour trouver le meilleur équilibre possible. Parfois, cela veut dire se passer de technologie en concevant mieux !

L’Alliance HQE GBC vise à favoriser les bonnes pratiques par le brassage des idées, pour faire émerger des projets performants à tous les niveaux. Comment organisez-vous concrètement ces partages de connaissances ?
M. M.-M. –
L’Alliance HQE-GBC, association reconnue d’utilité publique, réunit en son sein des professionnels pour un cadre de vie durable. Bâtiment, aménagement, infrastructure, à toutes les étapes de leur cycle de vie, sont au cœur de son ADN, dans une vision transversale, globale et multicritère, alliant qualité de vie, respect de l’environnement, performance économique et management responsable. Elle est en effet un lieu privilégié d’expérimentation, d’innovation, de collaboration avec l’ensemble de ses adhérents et de ses partenaires institutionnels, de partage des connaissances et des bonnes pratiques. L’Alliance HQE-GBC publie ses travaux – cadre de référence du bâtiment durable, cadre de référence de l’aménagement durable, cadre de définition de la résilience et de l’adaptation pour le cadre bâti, cadre de définition de l’économie circulaire, guides… – et les met à disposition de tous gratuitement en ligne, anime des groupes de travail et des commissions sur ses sujets d’expertise, organise des webinaires, participe à des événements clés du secteur, développe des partenariats, initie des retours d’expériences, pilote des tests HQE Performance… Elle a également développé l’outil « HQE pour tous » pour acculturer le plus grand nombre à la haute qualité environnementale autour de ses engagements, objectifs et thèmes clés.

L’Alliance HQE GBC a été parmi les acteurs qui ont ouvert la voie à la RE 2020, avec notamment le label E+ C- qui reprend les codes des certifications environnementales des bâtiments. Comment accompagnez-vous vos partenaires dans la compréhension et la mise en œuvre de la réglementation ?
M. M.-M. –
L’Alliance HQE-GBC a en effet été pionnière dans l’élaboration de la RE 2020 en contribuant au développement de la méthode E+ C-. Elle accompagne ses adhérents et partenaires dans la mise en œuvre de la réglementation de plusieurs manières. Elle a, par exemple, publié un Guide sur la richesse de l’ACV en 2022, qui vise à convaincre des bénéfices d’une utilisation plus large d’un ensemble d’indicateurs environnementaux (dégradation de la biodiversité, raréfaction des ressources, pollution des sols, de l’air et de l’eau, etc.) permettant ainsi de s’intéresser à d’autres enjeux que la dimension carbone, par exemple. L’Alliance HQE-GBC continue également de développer et d’améliorer la base INIES, outil incontournable pour la réalisation des analyses du Cycle de vie (ACV) des bâtiments, dont elle est propriétaire et gestionnaire. On compte aujourd’hui 3 688 FDES, représentant 166 705 références commerciales pour les produits de construction, et 993 PEP. Enfin, l’Alliance HQE-GBC est l’un des membres fondateurs du Groupement d’intérêt écologique (GIE) porteur du projet CAP 2030, qui vise à élargir l’actuel champ réglementaire de la RE 2020 à d’autres aspects environnementaux et coconstruire un cadre commun de référence transparent, lisible, progressif et accessible à tous pour aller au-delà de la RE 2020 d’ici quelques années.

Quels sont les sujets principaux de l’Alliance HQE-GBC pour l’année à venir ?
M. M.-M. –
Les 7 et 8 mars prochain se tiendra à Paris le Forum mondial sur les bâtiments et le climat, coorganisé par la France et l’UNEP. Ce grand événement inédit fait suite au Buildings Breakthrough, qui a été officiellement lancé par la France et le Maroc à Dubaï lors de la COP28. Il réunira pour la première fois l’ensemble de la communauté des pays et acteurs publics et privés engagés pour la décarbonation et la résilience climatique des bâtiments, afin d’initier un nouvel élan de coopération internationale. Des engagements forts seront pris par les grands acteurs présents à l’issue de ces deux jours pour atteindre la neutralité carbone des bâtiments d’ici 2030. L’Alliance HQE-GBC est fortement mobilisée pour participer à l’organisation et contribuer au succès de ce forum. L’Alliance HQE-GBC est également partenaire de Construction21 et de la plateforme européenne du World GBC pour organiser des événements les 5 et 6 mars, en amont de ce forum, dont la visite de sites exemplaires. L’Alliance HQE-GBC est également très impliquée dans les travaux de CAP 2030 en tant que membre fondateur du GIE qui porte ce projet, aux côtés du Collectif Effinergie et du Collectif des Démarches Quartiers et Bâtiments Durables, avec le soutien du Plan Bâtiment Durable, l’appui financier du ministère et de l’Ademe et l’expertise technique et scientifique du CSTB. Ces travaux aboutiront à des premiers livrables d’ici fin mars, qui feront l’objet de premières expérimentations, la première version du cadre commun de référence étant attendue avant la fin de l’année. L’Alliance HQE-GBC poursuit les travaux dans le cadre du projet CIBLE, dont l’objectif est d’embarquer la filière bâtiment afin de rédiger un cahier des prescriptions techniques pour un outil d’éco-conception du bâtiment, aux côtés du CSTB, du Collectif Effinergie et de l’Ademe. L’Alliance HQE-GBC va également intensifier les développements de la base des données environnementales et sanitaires pour le bâtiment, INIES, dont nous allons d’ailleurs fêter les 20 ans cette année ! L’Alliance HQE-GBC va mener de front deux tests HQE Performance. Le premier est le Test HQE Performance impacts chantiers, dans le cadre du projet E2IC (Évaluation environnementale des impacts de chantier), en partenariat avec le CSTB, le SEDDRe ainsi que Bouygues Bâtiment Île-de-France et financé par l’Ademe. Ce test HQE Performance vise à évaluer les impacts environnementaux de la phase chantier de projets de construction, de rénovation et de déconstruction, avec, comme finalité, l’élaboration d’un outil, paramétrable et simple d’utilisation, à destination des maîtrises d’ouvrage et partenaires, leur permettant d’évaluer les impacts environnementaux chantier de leurs projets. Le second est le Test HQE Performance Économie Circulaire 3, en partenariat avec le CSTB, et financé par l’Ademe, qui vise à digitaliser l’outil MFA (Analyse des flux de matières) à plus grande échelle. Côté aménagement, l’Alliance HQE-GBC va développer ses liens avec les collectivités territoriales pour élaborer des outils opérationnels et d’aide à la décision en amont des opérations d’aménagement. Nous avons notamment organisé le 1er février un webinaire de présentation du SMO (Système de management opérationnel) issu de notre cadre de définition Aménagement durable. Le 27 février, nous organisons également un webinaire, en partenariat avec Ekopolis et l’Ademe, de notre publication collective santé et urbanisme.

« La féminisation du secteur du bâtiment reste néanmoins un véritable défi en termes de formation, de recrutement et d’attractivité. »

Comme c’est le cas tous les deux ans, ce numéro de J3e donne la parole aux expertes du bâtiment et de l’énergie. Quel est votre ressenti sur la place des femmes au sein de ces filières, traditionnellement très masculines ?
M. M.-M. –
Je constate que les femmes sont de plus en plus présentes dans le secteur du bâtiment, même si elles restent minoritaires. Elles ne sont plus là uniquement pour répondre à un enjeu de parité symbolique, mais aussi et surtout parce qu’elles représentent un véritable vivier de richesse et ont un vrai rôle à jouer pour faire évoluer le secteur. La féminisation du secteur du bâtiment reste néanmoins un véritable défi en termes de formation, de recrutement et d’attractivité.

La diversité n’est-elle pas une des composantes du brassage des idées, pour parvenir à des modèles plus durables ?
M. M.-M. –
En effet, la transition écologique ne peut pas accélérer en continuant de travailler en silo. On doit savoir partager toutes les bonnes idées, toutes les bonnes énergies, d’où qu’elles viennent. C’est d’ailleurs sur ce brassage des idées qu’est fondée l’Alliance HQE-GBC qui réunit l’ensemble de la chaîne de valeur des professionnels du cadre de vie durable.

Propos recueillis par Alexandre Arène

Filière 3e: