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Thierry Chambon, Energisme : « Le plan de comptage est le point de départ d’une démarche d’analyse énergétique. »

Thierry Chambon, Energisme

Pouvez-vous nous présenter Energisme et votre plateforme N’Gage ?
Thierry Chambon –
Energisme est un éditeur de logiciels. Notre plateforme de suivi énergétique N’Gage est intégrée via des partenaires, qu’il s’agisse d’acteurs publics, d’industriels ou de gestionnaires de bâtiments. Elle vise à comprendre comment consomme le bien, en analysant les inducteurs de consommations et les facteurs d’influence. Dans un datacenter par exemple, la consommation énergétique des systèmes de production de froid est la réponse à la chaleur produite par les serveurs. L’objectif est de travailler à un équilibre. Il est également possible de réfléchir aux échanges thermiques : au lieu de refroidir, il est pertinent de chercher des usages de chaleur dans l’environnement direct du datacenter, un réseau de chaleur par exemple. Nous mettons à disposition des exploitants des outils de performance énergétique, grâce à l’optimisation du traitement des données, dans un souci d’améliorer la sobriété numérique du processus.

Vous rappelez l’importance de définir un plan de comptage préalablement aux projets. Pouvez-vous nous expliquer son importance ?
T. C. –
Le plan de comptage est le point de départ d’une démarche d’analyse énergétique. L’objectif est de réduire les cimetières de données, c’est-à-dire les données inexploitées ou dupliquées à l’envi qui pullulent sur les réseaux. Le plan de comptage consiste à déterminer les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les résultats définis. Pour la phase de collecte, cela permet de déterminer le nombre de capteurs à installer. Après la phase de collecte, l’objectif est de créer un « Data Catalog », pour inventorier la donnée. Ensuite, il convient de déterminer une politique d’archivage et de stockage des données. Les données stockées sont celles disponibles immédiatement, mais qui consomment bien plus d’espace, les données archivées sont compressées et nécessitent une phase de recherche avant de pouvoir être exploitées. L’idéal est d’archiver les données dont on a le moins besoin immédiatement, car le stockage coûte cher. La donnée est ensuite exposée, selon des cas d’usages définis. Il existe deux manières d’exposer les données. La première solution, si on ne dispose pas d’outils, est de répliquer les données pour les traiter, via une extraction. Cette méthode crée une inflation de données, avec parfois des réplications de données déjà répliquées. La deuxième solution est de créer des vues sur les données, ce qui permet de les visualiser et de les exposer sans les répliquer. Si l’on souhaite invoquer des algorithmes, les vues permettent d’utiliser une donnée dynamique actuelle et de comparer les mêmes données au même moment.

Comment votre plateforme s’adapte-t-elle aux spécificités du suivi énergétique des datacenters ?
T. C. –
Un datacenter est un bâtiment de process qui consomme de l’énergie pour ses opérations. N’Gage est un outil d’intelligence et de gestion de la donnée. Plus on l’enrichit, plus il permet d’apporter de l’intelligence. La plateforme est agnostique sur le système de collecte et de traitement des données. Nous allons dévoiler prochainement des applicatifs spécifiques par cas d’usages, pour prendre en main des automates et garantir les performances. Nous allons également ouvrir notre solution à des applicatifs tiers. Un gestionnaire de datacenter qui utilise la plateforme Energisme pourra intégrer des solutions tierces, par exemple pour optimiser la production de froid. Cela permet de regrouper l’ensemble des activités sur une interface unique.

Propos recueillis par Alexandre Arène

Filière 3e: