Comment accueillez-vous la mise à jour du décret BACS, qui concerne aujourd’hui les bâtiments dotés de systèmes techniques d’une puissance totale de 70 kW ?
Yann Plévin – L’intérêt des GTB n’était pas évident avant l’augmentation des coûts de l’énergie. Les pouvoirs publics poussent enfin à l’installation de ces systèmes en rénovation et dans le neuf. Nous sommes aidés par les communications de RTE, mais aussi de l’Ademe, du Gimelec et du Serce, qui ont prouvé les bienfaits des BACS. Le fait d’avoir ajouté des éléments dans la fiche BAT 116, qui concerne les GTB, a mis en évidence leurs bénéfices. Aujourd’hui, nous observons que la plupart des exploitants savent donner la consommation du bâtiment par les masses, mais pas de manière précise. Le décret BACS prévoit la mise en œuvre a minima de GTB classe C, incluant un thermostat pièce par pièce avec un contrôle manuel. Chez ABB, nous pensons que la classe B, avec l’arrivée de la notion d’optimisation énergétique, serait encore plus bénéfique. Nous constatons la prise de conscience rapide de nos clients, notamment chez les gestionnaires de parcs de petits bâtiments multisites. Les économies réalisées par la mise en œuvre d’une GTB financent l’installation.
Comment le marché s’organise-t-il pour répondre à l’ensemble des demandes et proposer des solutions techniques adaptées aux caractéristiques de chaque bâtiment ?
Y. P. – Chaque fabricant et éditeur de logiciel propose des systèmes simples à installer et à suivre pour les petits bâtiments. Les solutions sont très hétérogènes, incluant la fourniture de capteurs IoT, l’intégration de GTB « light » reposant à la fois sur du sans-fil et du filaire, et une adaptabilité pour proposer aux clients des GTB locales ou sur le cloud. Le client final doit s’entourer des services de sachants, qu’il s’agisse de responsables techniques ou d’exploitants, et définir précisément ses besoins. Un ensemble de financements est également disponible. Chez ABB, nous offrons un appui technique à nos partenaires installateurs et intégrateurs, avec la possibilité d’accompagner nos clients par des audits techniques tout en proposant nos recommandations.
Les économies d’énergie sont aujourd’hui le cheval de bataille du gouvernement, à travers l’acte 2 de son plan de sobriété énergétique. Quels sont les enjeux dans le bâtiment ?
Y. P. – Les différents schémas et courbes de charges de RTE montrent clairement qu’un tiers des consommations sont liées à l’industrie, un tiers au tertiaire et un tiers aux logements. Seuls le tertiaire et le résidentiel ont des courbes de charges fluctuantes. L’objectif du gouvernement est donc de lisser les charges, en apportant de la flexibilité et de l’intelligence. Les BACS génèrent des économies à long terme, mais l’éducation des usagers est un levier immédiat, comme l’ont prouvé les chiffres de cet hiver, avec une baisse des consommations entre 8 et 10 %.
Pouvez-vous présenter vos nouveautés produits visant à réduire les consommations d’énergie au sein des bâtiments ?
Y. P. – Cette année, sur IBS, nous avons opté pour un stand, articulé autour des solutions pour répondre aux exigences des décrets. Nous partons du cas d’un bâtiment avec une GTB existante et nous mettons en avant les solutions à ajouter pour aller plus vite dans l’atteinte des objectifs, en y intégrant la mobilité électrique avec le raccordement aux bornes de recharge par notre nouvelle passerelle ABB KNX/Modbus. La solution Aïron d’ABB est interopérable, ce qui permet de réutiliser les équipements existants et de garantir la gestion d’espace. Au niveau des services, nous présenterons notre nouvelle solution de supervision hybride Control Hub avec connectivité locale et cloud.
Propos recueillis par Alexandre Arène