Comment accueillez-vous la mise à jour du décret BACS, qui concerne aujourd’hui les bâtiments dotés de systèmes techniques d’une puissance totale de 70 kW ?
Antonio Calvo – Cette mise à jour du décret élargit le cadre d’application à beaucoup plus de bâtiments. C’est une bonne nouvelle du point de vue de la sobriété énergétique. Les principaux postes de consommation des bâtiments tertiaires sont le chauffage, et la climatisation qui a fait massivement son apparition dans les bureaux ces dernières années. Il est important de pouvoir piloter ces équipements sur une plateforme unique, multimarque et multitechnologie.

Comment le marché s’organise-t-il pour répondre à l’ensemble des demandes et proposer des solutions techniques adaptées aux caractéristiques de chaque bâtiment ?
A. C. – Aucun fabricant n’arrivera seul à relever ce défi. Nous pensons que la collaboration et la création de partenariats avec toutes les entreprises de la filière permettent de proposer des solutions viables techniquement. Nous sommes habitués à travailler en partenariat avec les grands fabricants de CVC (chauffage, ventilation, climatisation). Nous avons récemment lancé des partenariats sur les volets de la connectivité avec Delta Dore, Smart & Connective et Schneider Electric. L’objectif est de mettre notre savoir sur le pilotage des PAC à disposition de ces sociétés. Aujourd’hui, l’électrification de la CVC représente une vraie évolution du marché, tout comme les solutions connectées. La partie la plus énergivore reste le chauffage. Nous apportons donc notre pierre à l’édifice sur le pilotage des PAC, notamment pour favoriser leur interopérabilité. L’objectif est d’intégrer les PAC dans l’écosystème des bâtiments connectés pour réduire leurs consommations sans renoncer au confort.

Les économies d’énergie sont aujourd’hui le cheval de bataille du gouvernement, à travers l’acte 2 de son plan de sobriété énergétique. Quels sont les enjeux dans le bâtiment ?
A. C. – Le bâtiment représente plus de 40 % des consommations d’énergie. Le plan de sobriété, lancé l’an dernier, a permis de réduire de 10 % la consommation d’énergie cet hiver, grâce à de simples écogestes, comme l’installation de thermostats ou la réduction de la température. L’acte 2 du plan de sobriété vise à ancrer ces économies dans le temps. La technologie a un rôle essentiel à jouer, en automatisant les systèmes pour réaliser des économies. Les systèmes intelligents peuvent aller bien plus loin en gérant, en plus de la CVC, la recharge des véhicules électriques ou la production locale d’électricité photovoltaïque. La technologie est réellement au cœur de l’acte 2 du plan de sobriété.

Pouvez-vous présenter vos nouveautés produits visant à réduire les consommations d’énergie au sein des bâtiments ?
A. C. – Notre activité se divise en deux segments. Le premier concerne la connectivité et l’interopérabilité et inclut notre cœur de métier de fabricant de systèmes de régulation. Nous avons lancé la version Z-Wave de la gamme Aidoo en début d’année et la version ZigBee sortira d’ici la fin de l’année. Ces deux nouveautés complètent la gamme et élargissent sa compatibilité avec l’IoT. Notre objectif est de connecter les pompes à chaleur, quel que soit le protocole utilisé. Le second segment concerne la qualité de l’air intérieur. Les bâtiments sont de plus en plus isolés, ce qui les rend étanches et nécessite une ventilation en continu. Cela peut engendrer le syndrome du bâtiment malsain (SBM). Il s’agit d’un véritable enjeu, concomitant à l’amélioration de la performance énergétique. Il est important de mesurer la qualité de l’air, de le ventiler et de le purifier pour le bien-être des occupants.

Propos recueillis par Alexandre Arène