Parmi les acteurs majeurs de la GTB, Distech Controls conçoit des solutions pour améliorer le bien-être des occupants, la performance énergétique des bâtiments et aide ses clients à répondre aux obligations réglementaires prévues par le décret BACS. Justin Passaquet revient sur le virage du marché des GTB, tiré aujourd’hui par la demande, et dévoile les solutions de Distech Controls pour améliorer la gestion de l’énergie.
Comment accueillez-vous la mise à jour du décret BACS, qui concerne aujourd’hui les bâtiments dotés de systèmes techniques d’une puissance totale de 70 kW ?
Justin Passaquet – L’Ademe estime que seul 1 % des bâtiments d’une superficie comprise entre 1 000 et 5 000 m² sont équipés de systèmes de régulation. L’abaissement du seuil est une vraie opportunité pour réaliser des économies dans les plus petits bâtiments. Le premier point pour se lancer est de bien décrypter le décret, qui traite en grande partie des équipements CVC. Le décret requiert un niveau d’équipement modéré : une GTB de Classe C pour mesurer, analyser et piloter. Pour adresser ces petits bâtiments, il faut déployer des solutions simples à installer, à mettre en œuvre et à utiliser tout au long de la vie du bâtiment, et rationaliser les offres.
Comment le marché s’organise-t-il pour répondre à l’ensemble des demandes et proposer des solutions techniques adaptées aux caractéristiques de chaque bâtiment ?
J. P. – Il y a beaucoup à faire ! Il subsiste encore des difficultés de fourniture, qui se résorbent rapidement. La véritable problématique est la main-d’œuvre. Les fabricants mettent en place des produits préprogrammés et packagés pour répondre aux bâtiments souhaitant simplement se mettre en conformité avec le décret. Pour les bâtiments neufs qui dépassent les 290 kW de puissance, le déploiement est déjà en cours. Pour les bâtiments neufs entre 70 et 290 kW, la mise en œuvre est prévue pour avril 2024. Pour les bâtiments existants d’une puissance supérieure à 290 kW, l’échéance est fixée au 1er janvier 2025, et au 1er janvier 2027 pour les bâtiments existants entre 70 et 290 kW. Les délais sont donc très courts et la demande est très forte.
Les économies d’énergie sont aujourd’hui le cheval de bataille du gouvernement, à travers l’acte 2 de son plan de sobriété énergétique. Quels sont les enjeux dans le bâtiment ?
J. P. – Le bâtiment représente 43 % des consommations d’énergie finale, dont 16 % pour le tertiaire. Il est un bon candidat au pilotage automatisé, avec des économies d’énergie rapides à la clé. Un des points majeurs du décret BACS est de mettre en œuvre une inspection régulière des GTB en fonctionnement. Un autre levier important de réduction des consommations est la pédagogie, comme nous avons pu le constater cet hiver avec le dispositif Ecowatt qui a été porté à la connaissance des particuliers, provoquant ainsi une sobriété inattendue, déclenchée également par la hausse du tarif des énergies. Le décret BACS est rattaché à la norme internationale NF EN ISO 52120-1, qui est un référentiel mondial sur le déploiement des GTB, en définissant des classes de fonctionnalités. Cette norme offre une promesse sur l’atteinte des objectifs de réduction des consommations. La confiance et la promesse d’économies sont de véritables déclencheurs de travaux.
Pouvez-vous présenter vos nouveautés produits visant à réduire les consommations d’énergie au sein des bâtiments ?
J. P. – Distech Controls développe des équipements pour améliorer la performance énergétique des bâtiments. Ils doivent être correctement pilotés sur le terrain pour atteindre leurs objectifs. Le contrôleur ECLYPSE APEX est un automate dédié au pilotage du confort doublé d’un moteur graphique puissant, pouvant offrir une supervision locale ou distante à moindre coût. APEX est un contrôleur Edge, ainsi qu’un hub pour l’IoT, qui peut s’interfacer avec des solutions tierces. L’intelligence est localisée au sein du contrôleur, permettant de s’affranchir du cloud. Grâce à un traitement fiable de grandes quantités de données, ECLYPSE APEX est un contrôleur GTB idéal pour les bâtiments intelligents.
Propos recueillis par Alexandre Arène