Comment le marché s’organise-t-il pour répondre à l’ensemble des demandes et proposer des solutions techniques adaptées aux caractéristiques de chaque bâtiment ?
Benjamin Audibert – Selon une étude réalisée par Xerfi, 6 % des bâtiments tertiaires sont équipés de GTB. Et parmi ceux-ci, l’Ademe estime que 70 % sont inopérantes ou mal utilisées. Les solutions pour améliorer leur adoption existent, mais ont eu du mal à se généraliser en raison du manque d’incitations. Cependant, deux facteurs ont récemment changé la donne. D’une part, l’entrée en vigueur du décret BACS – en juillet 2021 pour les bâtiments neufs, et depuis avril 2023 pour les bâtiments existants – visant à garantir que les bâtiments intègrent des systèmes de pilotage efficaces dès leur construction ou lors de leur rénovation. D’autre part, la fiche certificats d’économie d’énergie (CEE) dédiée au BACS permet aux acteurs, pour toute l’année 2023, de bénéficier d’un doublement du montant des aides CEE par rapport à la fiche standard. Cependant, avec l’abaissement des seuils, il est crucial de réfléchir à des solutions adaptées aux bâtiments de petite taille, où l’investissement dans une GTB « classique » peut ne pas être économiquement viable. Nous innovons constamment pour adapter nos solutions aux évolutions du marché en travaillant sur la simplicité de mise en œuvre, ainsi que sur des solutions adaptées aux parcs d’activité qui regroupent plusieurs bâtiments de petites tailles. Enfin, il est essentiel que les acteurs de la GTB facilitent les interconnexions entre les systèmes tiers afin d’optimiser les fonctionnalités et les performances des bâtiments en permettant aux différents systèmes de communiquer ensemble.

Les économies d’énergie sont aujourd’hui le cheval de bataille du gouvernement, à travers l’acte 2 de son plan de sobriété énergétique. Quels sont les enjeux dans le bâtiment ?
B. A. – Les bâtiments tertiaires représentant environ 29 % de la consommation d’énergie finale en France. L’acte 2 du plan de sobriété énergétique vise à la réduire de 10 % dès 2024. La GTB permet de veiller à une utilisation optimale des équipements énergivores en fonction des conditions extérieures et des usages spécifiques du bâtiment. Bénéficiant d’un fort accompagnement par le biais d’aides CEE et de mesures incitatives, la GTB est la solution qui répond le mieux à l’objectif fixé. Le bâtiment est appelé à devenir un acteur de la transition énergétique en intégrant de la production d’énergie et en s’adaptant aux nouvelles mobilités. Ces évolutions nécessitent de rendre les bâtiments intelligents et capables de communiquer entre leurs différents systèmes internes ainsi qu’avec l’extérieur.

Pouvez-vous présenter vos produits visant à réduire les consommations d’énergie au sein des bâtiments ?
B. A. – E’nergys, société experte de la transition énergétique appartenant au groupe Socomec, propose divers services et solutions allant de la réalisation d’audits, des prestations d’AMO/MOE jusqu’au déploiement de solutions clés en main d’efficacité énergétique, systèmes de GTB et infrastructures de comptage. E’nergys s’appuie sur les produits de mesure Diris Digiware de Socomec qui s’adaptent à tous les types de bâtiments neufs ou existants, quelle que soit leur taille. La première étape consiste en une parfaite analyse des postes de consommation afin d’identifier les axes d’amélioration. Une fois les équipements d’efficacité énergétique mis en place, les solutions de comptage permettent de détecter les dérives, et la GTB d’intervenir en temps réel afin d’assurer durablement l’atteinte des objectifs d’économies fixés.

Propos recueillis par Alexandre Arène