Spécialiste de la régulation des émetteurs et du pilotage pièce par pièce des installations, Thermozyklus propose des solutions complètes pour assurer la bonne température au bon endroit et au bon moment. Frédéric Sobotka revient sur le virage que connaît actuellement la filière et présente les solutions phares de Thermozyklus.
Comment accueillez-vous la mise à jour du décret BACS, qui concerne aujourd’hui la régulation dans les bâtiments dotés de systèmes techniques d’une puissance totale de 70 kW ?
Frédéric Sobotka – Ce texte ouvre la voie à l’équipement d’une immense quantité de bâtiments, ce qui offre des perspectives très importantes d’économies d’énergie. La première version du décret fixait 2025 pour les bâtiments dont la puissance des systèmes techniques dépassait les 290 kW. L’abaissement du seuil à 70 kW, prévu à 2027 pour les bâtiments existants, met en avant la question des délais, très courts pour un tel déploiement. Cela nous laisse entre 3 et 4 ans pour équiper tous les bâtiments soumis au décret tertiaire et leur permettre de répondre à leurs objectifs de réduction des consommations.
Comment le marché s’organise-t-il pour répondre à l’ensemble des demandes et proposer des solutions techniques adaptées aux caractéristiques de chaque bâtiment ?
F. S. – Les intégrateurs tentent de recruter pour faire face à la demande, mais il s’agit d’une véritable problématique. Avant le décret, les carnets de commandes de ces sociétés se sont remplis avec des demandes de rétrofit ou de recommissioning des installations. La première échéance de déclaration obligatoire prévue par le décret tertiaire est passée, mais beaucoup de détenteurs de petits bâtiments tertiaires ne connaissent pas réellement le sujet. Pour le décret BACS, la marche est bien plus haute. Côté intégrateurs, nous remarquons une volonté de se structurer. Côté industriels, il est essentiel d’organiser la production pour faire face à la demande, en revoyant les outils de production et les volumes. Gardons en tête que nous payons encore les conséquences de la crise sanitaire, avec des pénuries ou des délais très longs pour la fourniture de certains composants.
Les économies d’énergie sont aujourd’hui le cheval de bataille du gouvernement, à travers l’acte 2 de son plan de sobriété énergétique. Quels sont les enjeux dans le bâtiment ?
F. S. – La réduction des consommations répond à un double enjeu de décarbonation et d’indépendance énergétique. Aujourd’hui, il y a de vraies dérives, comme certains bâtiments qui surconsomment inutilement. Avec des investissements très modérés, des économies immédiates peuvent être réalisées. Thermozyklus est une société allemande. Sachez que même en Allemagne la politique française fait figure d’exemple. En Allemagne, le dispositif éco-énergie tertiaire et le décret BACS n’ont pas d’équivalent. La réglementation mise en place est purement incitative.
Pouvez-vous présenter vos nouveautés produits visant à réduire les consommations d’énergie au sein des bâtiments ?
F. S. – Ce qui est formidable maintenant, c’est que nos solutions, développées et améliorées pendant les 15 dernières années, sont réellement plébiscitées. Auparavant, nous étions contraints de prouver leurs bienfaits et les possibilités offertes. Nous avons par exemple équipé 300 logements pour le compte d’un bailleur social, avec un retour sur investissement (ROI) atteint sur une seule saison de chauffe. Au salon IBS, nous allons donc présenter toutes nos solutions développées ces dernières années. Les nouveautés concernent les plateformes, qui apportent une réelle simplicité d’usage, avec une approche plus ludique. Notre modèle prédictif apprend le fonctionnement de la pièce et offre une véritable stabilité, car la clé des économies est dans la précision de la régulation. Nous présentons nos différentes déclinaisons de régulation terminale et des solutions sans fil dédiées à la rénovation. Nous avons aussi allongé considérablement la durée de vie des têtes connectées. Enfin, nos solutions positionnent l’intelligence au sein du bâtiment, en s’affranchissant du cloud et des communications extérieures.
Propos recueillis par Alexandre Arène