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B.E.G. France : 25 ans de gestion du bâtiment

Ludovic Becourt, directeur adjoint de B.E.G. France © B.E.G. France

B.E.G. – Brück Electronic GmbH –, créée en 1975 par Friedrich Brück en Allemagne, est une entreprise familiale, spécialiste du détecteur de mouvement et de l’éclairage automatique. En plus de 45 ans, B.E.G. a produit plusieurs générations de détecteurs de mouvement et s’est largement développée, avec aujourd’hui une vingtaine de filiales dans le monde et 260 employés. Ludovic Becourt, directeur adjoint de B.E.G. France, met en perspective les évolutions de l’entreprise et les dernières solutions connectées.

Vous êtes arrivé chez B.E.G. France en 2006. Quelles ont été les étapes importantes de ces 15 années ?
Ludovic Becourt – Je souhaiterais faire un rappel de l’évolution du groupe B.E.G. avant d’aborder les caractéristiques de la filiale française. À l’origine, l’entreprise fabriquait des blocs de secours et a rapidement lancé la fabrication de détecteurs de présence et de mouvement à la fin des années 1970, misant essentiellement sur le confort et la sécurité. B.E.G. ne travaillait qu’avec des importateurs, et en 1999, son président, Friedrich Brück, a créé la première filiale en France, dirigée par Philippe Batlle. Aujourd’hui, elle compte 16 personnes et 14 agences commerciales sur le territoire, et affiche un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros (le groupe B.E.G. génère un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros). Philippe Batlle a fait appel à moi en 2006 pour développer le pôle prescription et créer un service à part entière. La prescription a toujours été un axe d’applications assez fort pour B.E.G. France : nous nous devions d’être attentifs aux demandes des architectes et bureaux d’études, concepteurs des bâtiments. Aujourd’hui, notre service prescription est constitué de 6 personnes qui opèrent en région. J’ai mis en place de nombreux outils dédiés à la modélisation des bâtiments, et destinés à améliorer leur maintenance et leur exploitation. Ceci est resté une spécificité française pendant longtemps, et ce n’est qu’il y a environ 5 ou 6 ans que les autres filiales européennes de B.E.G. se sont intéressées à leur tour à la prescription.

Quelles évolutions le détecteur B.E.G. a-t-il connues ?
Ludovic Becourt – Au début, le détecteur était exclusivement destiné à un usage extérieur, puis la maison mère l’a fait entrer à l’intérieur du bâtiment pour s’orienter davantage sur l’aspect confort qui s’est ajouté aux préoccupations sécuritaires, comme dans les parkings, puis sont arrivées les questions d’économies d’énergie, notamment dans les sanitaires du tertiaire où l’éclairage n’était jamais éteint ; il s’est démocratisé dans les parties communes. La réglementation thermique 2012 a permis de faire évoluer le détecteur, car elle imposait que les circulations dans le tertiaire bénéficient de systèmes de gestion automatique de l’éclairage. Puis le marché a connu une véritable explosion à l’arrivée de la led et n’a cessé de croître pour des raisons à la fois de confort et d’économies d’énergie. Avec la RE2020 (réglementation environnementale), le décret tertiaire, le plan sobriété, la gestion de l’éclairage est devenue obligatoire dans les espaces tertiaires et infrastructures et elle a permis d’apporter une vision globale du bâtiment. Aujourd’hui, notre offre se déploie autour de la technologie led en proposant d’autres fonctions que la détection et s’oriente vers de véritables outils de gestion de l’éclairage du bâtiment.

Aujourd’hui, nous proposons d’autres fonctions que la détection et notre offre s’oriente vers de véritables outils de gestion intelligente du bâtiment”, Ludovic Becourt, B.E.G. France

Vous voulez dire que le détecteur propose d’autres fonctions ?
Ludovic Becourt – Oui, nous devons réfléchir différemment. La première approche, un local/un détecteur autonome, c’est-à-dire un produit/une solution, est de plus en plus remplacée par une gestion globale du bâtiment. Nos solutions d’automates programmables permettent de bénéficier de supervisions et de gérer des multisites en termes d’occupation des locaux. Nous proposons des capteurs multi-usages qui peuvent transmettre différentes mesures (température, humidité relative, etc.), mais qui offrent aussi des fonctions de détection de mouvement et de lumière du jour, avec la possibilité de faire varier la température de couleur et la couleur de l’éclairage. Avec ces nouvelles fonctions, nos solutions améliorent considérablement le confort des utilisateurs. Depuis quelques années déjà, B.E.G. a développé des systèmes dotés de la fonction Human Centric Lighting (HCL). Le principe est désormais bien connu : le détecteur permet de faire varier la couleur de la lumière en fonction des heures de la journée ou des activités. Grâce à cette technologie, le passage de blanc froid à blanc chaud est à peine perceptible par l’utilisateur, pas plus que la variation d’intensité qui y est associée. Le recours à cette technologie est devenu courant dans le tertiaire et l’industrie, réduisant à la fois les consommations et la fatigue visuelle. Désormais, B.E.G. propose des solutions connectées, de smart building. À cette évolution vers plus de connectivité, nous associons une démarche de développement durable en tenant compte des enjeux environnementaux, par exemple en investissant dans les techniques d’analyse de cycle de vie (ACV).

B.E.G. va proposer des fiches PEP (profil environnemental produit) ?
Ludovic Becourt – Exactement, et ce, d’ici la fin d’année 2023. Un PEP est la carte d’identité environnementale de nos produits. Les données prennent en compte les impacts générés par les équipements sur l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment, et selon plusieurs indicateurs. Elles sont d’autant plus nécessaires que la filière du bâtiment est un des secteurs en première ligne face aux enjeux environnementaux actuels. Les fiches PEP comprennent 28 critères qui décrivent notamment l’impact des produits sur l’environnement ; leurs catégories de déchets ; leur consommation de ressources naturelles ; les flux sortants ; le stockage de carbone biogénique. Même si ce n’est pas un label, il s’agit d’un outil d’aide au choix indispensable pour toute entreprise inscrite dans une démarche écoresponsable.

 

Isabelle ARNAUD: Rédactrice en chef de la revue Lumières
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