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E. Godefroy, Groupe Citel : « Dans les hôpitaux, il est primordial de maintenir la continuité de service. »

Eddy Godefroy, Product Manager, Groupe Citel

Quels sont les enjeux de protection électrique pour les établissements hospitaliers ?
Eddy Godefroy –
Un impact foudre peut endommager le bâtiment, se propager dans le réseau électrique et endommager les appareils électroniques. Les hôpitaux sont susceptibles d’accueillir un nombre important de patients, reliés à des systèmes médicaux électroniques. Ils utilisent des matériels de réanimation ou de nombreux systèmes électroniques sensibles, pour lesquels des défaillances des réseaux internes mettent immédiatement en danger la vie des personnes. Les hôpitaux, en tant qu’établissements recevant du public (ERP), ne sont pas soumis à l’obligation d’installer un paratonnerre comme c’est le cas des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement). La réalisation d’une analyse du risque foudre (ARF) par une entreprise certifiée Qualifoudre ou F2C, suivant la norme NF EN 62305-2, permettra d’identifier les structures et les équipements pour lesquels une protection doit être assurée.

Quels sont les principaux risques ?
E. G. –
Il existe quatre types de risques qui sont pris en compte dans l’analyse du risque foudre, dont trois concernent directement les hôpitaux. Le premier risque est la perte de vie humaine. Le deuxième risque est la perte de service public, en cas de défaillance du matériel médical engendré par des surtensions. Le troisième risque concerne la perte d’héritage culturel. Même si ce risque n’est pas directement lié à l’activité de l’hôpital, il peut concerner la dégradation de bâtiments hospitaliers historiques. Enfin, le dernier risque est lié aux pertes économiques, qui peuvent être importantes en cas de rupture de service. Dans le cas des hôpitaux, il est primordial de maintenir la continuité de service. C’est la raison pour laquelle il faudra en premier lieu identifier les équipements sensibles et stratégiques. Au-delà du risque de surtensions transitoires dues à la foudre, il faut aussi considérer les surtensions transitoires de manœuvre, due à des ouvertures et fermetures de circuits. D’amplitudes moins élevées que la foudre, les surtensions de manœuvre peuvent avoir une fréquence quotidienne très importante et ainsi réduire la durée de vie des équipements. Le parafoudre protégera aussi bien des surtensions liées à la foudre, d’amplitude très élevée et moins fréquentes, que des surtensions de manœuvre, d’amplitude moins élevée mais potentiellement très répétitives.

Quels sont les différents niveaux de protection à mettre en œuvre pour sécuriser les installations ?
E. G. –
Une protection globale contre la foudre combinera la protection des effets directs de la foudre par l’installation de paratonnerres (PDA, cage maillée…) et la protection des effets indirects par l’installation de parafoudres. En présence de paratonnerres, la norme exige d’installer un parafoudre de Type 1 à l’origine de l’installation, dans le tableau général basse tension (TGBT), capable d’écouler une partie du courant direct de foudre. Ensuite, il faudra considérer les équipements sensibles et stratégiques à protéger et installer des parafoudres de Type 2 dans les armoires divisionnaires. Par ailleurs, les équipements connectés aux réseaux de données sont particulièrement sensibles aux surtensions. Ils devront être protégés par des parafoudres adaptés à leur niveau de tension et fréquence d’utilisation. Si la liaison inter-bâtiment n’est pas en fibre optique, il faut également prévoir des parafoudres adaptés à chaque extrémité. Enfin, un parafoudre efficace est un parafoudre correctement installé : il est essentiel de respecter la règle des 50 centimètres entre les conducteurs actifs et les réseaux de masse.

Propos recueillis par Alexandre Arène

Filière 3e: