Le quartier Danton, situé à proximité de la gare du Havre, bénéficie d’un emplacement stratégique dans le cœur métropolitain. La démolition de la maison d’arrêt en 2011 a libéré un terrain conséquent et a permis de proposer un projet de requalification urbaine ambitieux et concerté avec les habitants du quartier. La démarche de projet se combine à différentes échelles et établit une charte de typologies d’espaces publics : les rues, les squares, l’espace public central Danton, l’emprise de l’ancienne prison sur laquelle est aménagé un vaste parc urbain.
Un équipement socioculturel et sportif, le pôle Simone-Veil, a été érigé en lieu et place de l’ancienne prison : à la fois gymnase, bibliothèque, atelier numérique ou de cuisine et lieu de rencontre entre les habitants. Signé de K Architectures, le bâtiment comprend, sur trois niveaux et une surface totale de 4 400 m², un plateau multisport avec tribune, un mur d’escalade, des salles d’activités et un espace modulable, un relais lecture, des postes informatiques en accès libre, et peut accueillir des animations de diverses associations.
Cheminements et salons urbains
Dans ce contexte, le réaménagement du quartier Danton devait se doter d’une mise en lumière adaptée aux différents usages. « En plus d’assurer la sécurité des piétons, de hiérarchiser les espaces et d’indiquer l’identité visuelle de la ville, explique Akari-Lisa Ishii, conceptrice lumière, I.C.O.N., l’éclairage prend en compte le confort des usagers et les enjeux environnementaux dans un contexte de sobriété énergétique. » La place, entièrement végétalisée, est sillonnée de cheminements piétons qui relient la gare au centre-ville. Elle est ponctuée d’aires de jeux pour les tout-petits et d’espaces de repos et de détente pour les plus grands.
« Nous souhaitions conserver à cet espace mi-circulation, mi-parc, cette respiration végétale au cœur de la ville et ne pas encombrer le sol des déambulations de matériel d’éclairage, poursuit Akari-Lisa Ishii. Nous avons donc demandé à Technilum de développer des mâts sur mesure de 12 m de haut, dans la même couleur que le mobilier urbain du Havre. Ils comprennent des luminaires pour l’éclairage général de la place, des spots de différentes couleurs et des projecteurs à gobos qui dessinent des végétaux au sol dans des nuances dorées. Pour la petite histoire, ces motifs représentent des plantes que nous avons trouvées localement. »
D’autres dispositifs ont été intégrés aux supports : caméra de surveillance, haut-parleurs, détecteurs de mouvement. De plus, les têtes des mâts, installés à chaque entrée de la place, comportent un balisage vertical qui signale le quartier Danton dans la nuit havraise.
Ambiances scénarisées
Les luminaires dédiés à l’éclairage d’ambiance présentent une température de couleur de 3 500 K, tandis que les appareils disposés sur les mâts de 9 m de haut, implantés dans la contre-allée qui longe le parc (pour le stationnement), offrent un éclairage un peu plus blanc, en 4 000 K.
« Ici et là, raconte Akari-Lisa Ishii, nous avons créé des lumières colorées qui dansent sur le sol et sur les assises qui marquent les espaces de repos. Au fur et à mesure de la déambulation, les promeneurs découvrent ce qui est en fait des ombres qui se colorent comme un kaléidoscope et qui jouent avec le vert et le rouge. »
Un système de gestion permet l’extinction automatique de l’éclairage décoratif (gobos et couleurs) à 23 h, tandis qu’à la même heure, le niveau de l’éclairage général baisse. Dès qu’une personne est détectée, des capteurs de présence, disposés aux entrées de la place, envoient un signal à l’ensemble des luminaires pour remonter l’intensité lumineuse et accompagner les passants tout en douceur.