Quels sont les enjeux de la production d’électricité photovoltaïque pour les sites industriels ?
Aymeric Chollet – Les enjeux sont multiples. Le premier concerne la réduction de la facture énergétique et l’autonomie de l’installation par rapport au réseau. Tout ou partie de la consommation est pris en charge, selon la surface et le profil de consommation du bâtiment. Selon les sites, entre 30 et 80 % de la facture énergétique est prise en charge. Le deuxième enjeu concerne la valorisation du bâtiment et des toitures associées, ce qui a un effet sur la valeur du bien. Le troisième enjeu est d’opter pour le solaire, une énergie renouvelable décarbonée, ce qui est bénéfique pour la valeur extrafinancière. Le marché photovoltaïque s’est fortement développé depuis 2007, principalement pour les centrales au sol, et le photovoltaïque en toiture a pris des parts importantes.
Constatez-vous un développement du marché ?
A. C. – Nous constatons un réel développement dans l’industrie, pour deux raisons principales : la première est la mise en place, par un arrêté du 6 octobre 2021, d’un tarif d’achat incitatif pour les toitures éligibles, allant jusqu’à 500 kW de puissance, soit environ 2 500 m². Depuis cette date, le nombre d’installations a été multiplié par trois. Ensuite, le contexte géopolitique actuel a fait bondir le prix de l’électricité : au tarif vert, les 150 €/MW ont été atteints, ce qui est un record historique. La sécurisation de la facture est un argument très important pour les industriels. Les micro-onduleurs trouvent leur place sur ce marché. Un de nos partenaires a mis sur pied une offre technologique, enrichie d’arguments économiques, en mettant en avant les aspects sécuritaires. La sécurité est en effet le principal atout des micro-onduleurs, car le câble qui amène le courant alternatif en sortie d’onduleur n’est pas plus dangereux qu’un câble d’éclairage. De plus, pour 80 % des projets avec des onduleurs classiques, un local doit être dédié, ce qui n’est pas le cas pour les micro-onduleurs.
Quel est le rôle des onduleurs dans les installations d’autoconsommation électrique ?
A. C. – L’onduleur est le chef d’orchestre des installations : il transforme le courant continu produit par les panneaux en courant alternatif, et permet de gérer l’injection sur le réseau. La technologie des micro-onduleurs offre un certain nombre d’avantages. La sécurité, évoquée précédemment. La fiabilité, avec des durées de vie de 25 ans, contre 8 à 10 ans pour des onduleurs en chaîne. La performance, car les micro-onduleurs transforment l’énergie panneau par panneau, ce qui maximise le scope de production. L’intelligence, grâce à la mise en parallèle des équipements, qui permet de monitorer et superviser à distance l’ensemble du système au niveau du panneau, tout en réduisant les coûts de maintenance. Enfin, la disponibilité, car les installations dotées de micro-onduleurs n’ont pas de point unique de défaillance.
Pouvez-vous présenter vos solutions et nouveautés ?
A. C. – Notre nouveauté, disponible à la fin de l’été 2022, est l’onduleur natif triphasé QT2. Il offre un équilibrage parfait des phases et une puissance de sortie de 2 000 W AC, ce qui en fait le micro-onduleur le plus puissant du marché. Les panneaux photovoltaïques ont des puissances comprises entre 350 et 500 W en moyenne, avec une tendance à la hausse atteignant les 680 W pour certains. Le QT2 offre l’avantage de prendre en charge ces puissances. Cela permet donc de faire bénéficier aux industriels de la technologie micro-onduleurs multimodules à un coût très compétitif en améliorant le temps de retour sur investissement des installations. Enfin, le QT2 permet des économies d’échelle significatives, car il adresse quatre panneaux, contre un à deux pour les autres micro-onduleurs du marché.
Propos recueillis par Alexandre Arène