À Monaco, la section Énergie de la Direction de l’aménagement urbain intervient sur tous les travaux d’entretien et de renouvellement de l’éclairage public. La Principauté compte 693 km de voies éclairées, soit un parc d’éclairage public constitué de 6 815 points lumineux. Aujourd’hui, la part des luminaires à technologie led représente 42 %, soit un peu moins de la moitié du parc ; environ 800 luminaires bénéficient d’une intelligence embarquée qui permet d’abaisser les puissances à distance ou encore de lancer des scénarios sur des périodes définies. 18 % des luminaires d’anciennes technologies sont équipés de sources sodium haute pression, 16 % de lampes aux iodures métalliques et 24 % de sources fluorescentes. La puissance moyenne d’un point lumineux était de
80 W en 2021, toutes sources confondues.
Pour atteindre un tel score, la principauté de Monaco s’est engagée depuis 10 ans dans une démarche sur la transition énergétique, notamment en renouvelant le parc d’éclairage public et en remplaçant les sources énergivores par la technologie led. « Aujourd’hui, remarque Régis Fontanez, on constate une économie de 30 % sur les consommations : cette baisse n’est pas seulement due à la rénovation, nous avons aussi supprimé quelques points lumineux, notamment ceux relatifs à l’éclairage de frondaison dans les espaces verts, sources de pollution lumineuse. »
Une typologie de luminaires adaptée à la topographie des espaces
L’éclairage public fonctionne sur horloge ou en fonction de la lumière du jour : le déclenchement de l’allumage s’effectue principalement par un capteur crépusculaire, doublé d’une horloge si ce dernier est défaillant et fonctionne jusqu’au petit matin. C’est le cas des espaces des Jardins d’Apolline qui comptent 1 200 m² d’espaces verts et de cheminements qui permettent de relier deux quartiers.
« Nous souhaitions mettre en valeur certains éléments, explique Régis Fontanez, comme les jardinières avec leurs formes très incurvées ou la rampe d’accès PMR avec sa géométrie sinueuse particulière. L’objectif : éclairer au plus juste pour limiter les nuisances lumineuses au niveau des logements et sur l’environnement direct de la cour. La Société monégasque de l’électricité et du gaz (SMEG) et le service technique de Bega nous ont accompagnés dans l’étude photométrique. » Les niveaux d’éclairement sont compris entre 15 et 20 lux, et la température de couleur choisie est de 3 000 K sur tous les espaces.
Les cheminements sont éclairés par 14 mâts de 4 m de hauteur, disposés essentiellement sur la partie basse de la cour, tandis que des encastrés muraux ponctuent la rampe PMR ainsi que les escaliers. Çà et là, des bancs invitent les piétons à se reposer, à la lumière douce émanant des encastrés muraux installés sous les assises.
Éclairer juste : un engagement global
« Nous avons renoncé à la gradation et préféré éclairer à 100 % au plus près et au plus juste, poursuit Régis Fontanez. Ainsi, pour marquer l’entrée des marches et de la rampe, nous avons choisi des bornes de 1 m de hauteur qui apportent toute la lumière nécessaire sans éblouissement ni nuisance. » L’engagement de la principauté monégasque dans la rénovation de l’éclairage public constitue une démarche générale, commencée il y 10 ans avec la rénovation des points lumineux en led et se poursuit aujourd’hui avec un sdal (schéma directeur d’aménagement lumière) en cours de réalisation. En 2020, le parc d’éclairage public comptait 2471 luminaires led et 2 835 en 2021.
De plus en plus de sites mettent en œuvre des luminaires avec une intelligence embarquée, des systèmes de gestion à distance qui permettent un abaissement du flux au cœur de la nuit.
« Notre démarche environnementale passe par une rénovation contrôlée, précise Régis Fontanez, il n’est pas question d’enlever des luminaires qui fonctionnent très bien. Nous choisissons de remplacer les appareils les plus vétustes et les plus énergivores. Certes, cela prend peut-être plus de temps, mais correspond à une rénovation raisonnée qui s’inscrit dans un engagement à long terme. »
Isabelle Arnaud