« Fin 2020, nous étions le seul pays européen à ne pas avoir relevé ses objectifs »
Jean-Louis Bal – Nous publions notamment des ouvrages à destination des professionnels et des pouvoirs publics comme, dans le cadre de l’élection présidentielle 2022, un Livre blanc dans lequel nous avons dressé un constat très clair. Nous sommes en retard sur les objectifs de déploiement des énergies renouvelables en France. Nous avons donc émis un certain nombre de préconisations pour accélérer leur développement, avec dix propositions transverses et cinquante mesures par filières. Fin 2020, la France comptait dans son mix énergétique 19,1 % d’énergie issue de sources renouvelables. L’objectif de la loi Climat et résilience et de la directive européenne était de 23 % à cette période. En 2010, la part de renouvelables était de 9 %. Il y a selon nous plusieurs raisons pour expliquer ce retard. Premièrement, lorsque l’on aborde les sujets énergétiques en France, on pense en premier lieu à l’électricité, qui ne représente pourtant que 24 % de l’énergie finale. Les transports et la chaleur sont trop souvent délaissés. Ensuite, pendant le dernier quinquennat, la question du prix du carbone n’a pas été gérée correctement, selon nous. La loi de Transition énergétique pour la croissance verte avait fixé en 2015 un prix pour le carbone qui devait augmenter chaque année, pour dégager des recettes permettant de financer une politique d’investissements. Le prix initial du carbone était de 44 euros par tonne et devait atteindre 86 euros par tonne à la fin du quinquennat. La crise des gilets jaunes a débouché sur le gel de cette taxe. Le problème que nous avons identifié est que la taxe carbone n’avait pas été conçue pour la transition énergétique, mais pour remplir les caisses de l’État. Cela a pénalisé les petits consommateurs qui, en proportion de leur budget, consacrent un pourcentage plus important que les gros consommateurs. Notre recommandation est de créer une contribution climat socialement acceptable. Un autre constat que nous avons dressé concerne l’électricité renouvelable, qui était perçue comme étant en concurrence avec le nucléaire, autre source d’électricité bas carbone. Beaucoup ont considéré que le développement des énergies renouvelables au détriment du nucléaire ne contribuait pas à la réduction des émissions de CO2. Or, selon les analyses de Réseau et transport d’électricité (RTE), le développement des énergies renouvelables a déjà évité 22 millions de tonnes d’émissions de CO2 à l’échelle de l’Europe, dont 5 millions en France et 17 millions pour les autres pays européens. Jusqu’à ce jour, le développement des énergies renouvelables a permis de supprimer 13 GW de centrales fonctionnant aux énergies fossiles, principalement au charbon et au fioul. Sur le long terme, les scénarios de développement des énergies renouvelables à 2050 de RTE montrent la possibilité de diviser par 4 les émissions du secteur électrique (- 15 MtCO2/an en moyenne), et permettront par ailleurs de décarboner d’autres secteurs de l’économie avec donc un impact très positif sur le bilan carbone de la France. Ces scénarios prospectifs montrent en effet que pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la consommation d’électricité devra augmenter et être satisfaite par un bouquet utilisant au moins 50 % d’électricité renouvelable. Enfin, notre troisième grand constat porte sur les délais d’octroi des autorisations d’installations renouvelables. Ils sont aujourd’hui de 5 ans pour le solaire photovoltaïque, de 7 ans pour l’éolien terrestre et de 10 ans pour l’éolien en mer. Il y a plusieurs éléments d’explication à cela : les recours quasi systématiques des riverains lors du développement de projets éoliens, mais aussi la complexité des procédures, qui sont encore assez nouvelles, et enfin l’insuffisance des ressources humaines de l’État pour instruire les demandes. Il s’agit là d’un révélateur du manque de volonté politique claire et bien affirmée des pouvoirs publics. Au niveau des Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), nous constatons que chaque entité peut avoir sa propre doctrine et qu’il n’y a pas de position globale définie et acceptée.
« Si nous voulons nous affranchir de l’achat de gaz à la Russie, les énergies renouvelables sont un moyen très pertinent. »
Quelles sont vos recommandations pour accélérer le mouvement ?
J.-L. B. – D’abord, il faut penser l’énergie de manière globale et éviter de cantonner le sujet à l’électricité, mais inclure les transports et le chauffage dans la réflexion. Avec la crise ukrainienne, qui est un élément conjoncturel fort, le prix du pétrole et du gaz a considérablement augmenté, ce qui rend les énergies renouvelables très attractives. La crise climatique, qui est un élément structurel de long terme, nécessitera de revenir sur la taxation du carbone. Cette taxe devra financer la transition énergétique en aidant les ménages précaires à réaliser des travaux de rénovation énergétique ou à aller vers des modes de transport décarbonés sans reste à charge. Comme je l’expliquais, nous préconisons la création d’un fonds social pour le climat, qui serait un instrument calibré à l’échelle du quinquennat, et reprendrait les mêmes mesures que le plan climat européen « Fit for 55 ». Dans la prochaine loi de programmation énergétique, les objectifs devront être déclinés en documents administratifs et devront prendre en compte la chaleur renouvelable. Le dispositif « Ma Prim Renov » devra être adapté aux objectifs et le Fonds chaleur de l’Ademe devra être bien dimensionné. Nous préconisons de le porter progressivement à 1 milliard d’euros par an, contre 300 millions d’euros aujourd’hui. Par ailleurs, l’augmentation de l’électricité dans le mix énergétique devra favoriser le développement du véhicule électrique. Nous recommandons de pérenniser les incitations actuelles et d’augmenter considérablement le nombre de points de recharge, tout en accélérant le développement de l’électricité renouvelable, notamment l’éolien et le solaire à un rythme bien plus soutenu, pour répondre aux usages. Cette année, 19 000 MW de capacités éoliennes sont en service (1 200 MW ont été installés) et 10 000 MW restent en attente, du fait de recours juridiques notamment. Même constat du côté du solaire photovoltaïque, avec 13 000 MW en service (et 2 800 MW d’installés) pour 10 000 MW en attente. Notre revendication est d’alléger les procédures et encore une fois d’avoir une doctrine claire. Les effectifs de l’État dédiés à la transition énergétique doivent être renforcés au niveau national et territorial, pour refléter une réelle volonté politique. Notre revendication est la même du côté de l’Ademe ou de l’Anah. Cela représente un petit effort à fournir, avec la création de quelques centaines d’emplois. Cela aurait des répercussions directes et très bénéfiques. Aujourd’hui, les technologies sont compétitives, les industriels sont mûrs. Sur le
photovoltaïque, nos adhérents ont un problème d’accès au foncier, principalement sur les domaines agricoles. Aujourd’hui, les installations solaires sont réservées aux terres dégradées et aux friches industrielles. Cela ne suffira pas pour répondre aux objectifs annoncés d’atteindre les 100 GW pour 2050, ce qui représente l’installation de 3 GW par an. Le record a été atteint en 2021, avec 2,7 GW. Des mesures d’urgence qui déboucheraient sur le déblocage des projets permettraient d’accélérer le rythme. En regardant de près le profil de production électrique des dernières semaines, nous constatons qu’il manque les énergies renouvelables, car plus de 10 % de l’électricité a été produite à partir de gaz. Si nous voulons nous affranchir de l’achat de gaz à la Russie, les énergies renouvelables sont un moyen très pertinent.
Pouvez-vous revenir brièvement sur les scénarios élaborés par RTE pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ?
J.-L. B. – RTE a élaboré six scénarios énergétiques pour parvenir à cet objectif. Dans ces scénarios, nous constatons que la consommation électrique va augmenter fortement, malgré l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments et des équipements. En 2050, 75 % de l’énergie consommée sera de l’électricité, majoritairement décarbonée, qui permettra de diversifier les usages énergétiques, notamment pour le transport, le chauffage ou l’industrie. Dans tous les scénarios, au moins 50 % de cette électricité doit provenir de sources renouvelables. Je pense que ce serait une erreur d’opposer les énergies renouvelables et le nucléaire et qu’il est essentiel de contredire la croyance de l’inutilité des énergies renouvelables électriques. Il est crucial d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables électriques et non électriques.
Comment se positionne la France vis-à-vis de ses voisins européens ?
J.-L. B. – Pas très bien. La France fait partie des bons élèves au niveau des émissions de gaz à effet de serre, principalement grâce au nucléaire, mais pas au niveau du développement des énergies renouvelables. Fin 2020, nous étions le seul pays européen à ne pas avoir relevé ses objectifs. Chaque État membre s’était vu construire un objectif distinct en fonction de son point de départ, du PIB et du potentiel d’énergies renouvelables sur son sol.
Dans le contexte géopolitique actuel, quels sont les atouts des énergies renouvelables ?
J.-L. B. – La première chose à dire est que nous avons un formidable potentiel. La compétitivité est là et les énergies renouvelables électriques rapportent de l’argent à l’État. En effet, le prix de l’électricité sur le marché est plus haut que les prix d’achat fixés par l’État, ce qui apporte un excédent budgétaire. Pour l’éolien ou le solaire, les prix garantis par l’État sont de l’ordre de 50 à 60 €/MWh, contre un prix actuel du marché à 200 €/MWh. La différence entre ces deux valeurs va directement dans les caisses de l’État. Le gaz renouvelable représente 1 % de la consommation de gaz en France, avec un tarif d’achat fixé en 2011 à 95 €/MWh contre plus de 100 €/MWh sur le marché du gaz fossile. Le biométhane contribue donc aussi à la préservation du pouvoir d’achat. La France a un véritable potentiel pour 2030, et pourrait couvrir 20 % de sa consommation de gaz par les renouvelables. Encore une fois, beaucoup de projets sont coincés : aujourd’hui, 19 TWh sont en attente contre seulement 6 TWh en fonctionnement. Nous estimons que le potentiel total est de 130 TWh et que nous pouvons raisonnablement franchir les 70 TWh pour 2030, ce qui compenserait les importations de gaz russe. Pourtant, aucune accélération n’est constatée malgré le contexte.
Pouvez-vous faire un point sur le mix énergétique français à date ?
J.-L. B. – L’intégralité des chiffres est disponible dans nos Panoramas par filières, sur le site du SER. Aujourd’hui, la consommation française se compose de 19 % d’énergie renouvelable, de 63 % d’énergie fossile (gaz, pétrole et charbon), et de 18 % de nucléaire. Maintenant, regardons par type d’énergie. L’électricité est à 25 % d’origine renouvelable, dont 50 % d’hydroélectricité, de l’éolien, du solaire et de la bioénergie. La chaleur est à 23 % issue d’énergies renouvelables, principalement de la biomasse et de la géothermie. Le gaz est issu à seulement 1 % d’énergies renouvelables, malgré le potentiel souligné précédemment. Enfin, les transports n’utilisent que 9 % d’énergies renouvelables, notamment des biocarburants (biodiesel et bioéthanol) et de l’électricité renouvelable. La France dépend toujours à très haut niveau des énergies fossiles.
« Nous constatons que sur les sujets énergétiques, le contexte ukrainien a plus d’impact que le réchauffement climatique. »
Constatez-vous une réelle volonté des pouvoirs publics pour un développement à grande échelle des EnR ?
J.-L. B. – Au niveau de l’administration, nous constatons une évolution considérable. Mais au niveau des pouvoirs politiques, la question est plus complexe. Nous sommes en pleine période de transition. Le président sortant et réélu envoie des messages positifs, principalement au sujet de l’électricité. Sa principale opposante souhaitait démanteler les éoliennes existantes et créer un moratoire sur le solaire, ce qui est à nos yeux une aberration. Globalement, les signaux sont positifs à la sortie de cette présidentielle, mais nous attendons encore, notamment, le résultat des législatives et les grandes orientations de politique énergétique qui seront prises dans l’année qui vient. Nous constatons que sur les sujets énergétiques, le contexte ukrainien a plus d’impact que le réchauffement climatique.
Les solutions d’autoproduction et d’autoconsommation électrique se développent depuis 2017. Le rythme est-il suffisant pour atteindre les objectifs fixés ?
J.-L. B. – Nous constatons une vraie progression sur ce sujet. La France compte aujourd’hui 150 000 installations d’autoconsommation, principalement sur l’habitat et un peu sur le tertiaire. Le sujet reste très minoritaire à l’échelle des énergies renouvelables, mais le contexte énergétique et le prix de l’électricité devraient favoriser un développement plus rapide. Par ailleurs, les PPA (Power Purchase Agreement) sont des contrats d’achat d’électricité long terme de gré à gré entre le producteur d’énergie et le consommateur, qui garantissent les prix d’achat. Leur portée reste limitée à l’échelle des enjeux globaux, même s’il y a aujourd’hui quelques contrats importants en volume, mais nous pensons que ces types de contrats vont se développer fortement dans le contexte actuel de prix. Car même si la crise ukrainienne s’arrête demain, les prix ne redescendront pas aux niveaux d’avant-guerre.
Quel potentiel identifiez-vous pour l’intégration d’EnR au bâti ?
J.-L. B. – Il y a trois sujets principaux : le chauffage au bois, les pompes à chaleur et le solaire photovoltaïque. Le chauffage au bois est aujourd’hui dans un contexte très favorable, dopé par les prix élevés des combustibles fossiles. Les pompes à chaleur, après un essoufflement, parviennent à trouver une nouvelle dynamique, principalement liée au contexte énergétique. Il faudrait discriminer les PAC air-air et les PAC géothermiques, dont le rendement ne dépend pas de la température extérieure. Enfin, le solaire offre un potentiel important, notamment pour les habitations. L’autoconsommation devrait doper le secteur, notamment dans le neuf. Nous sommes d’ailleurs déçus par la RE2020, qui n’incite pas à l’intégration de solaire sur les bâtiments neufs en ne valorisant pas l’électricité renvoyée sur le réseau.
Quelles sont les conditions pour la massification de ces installations d’autoproduction et d’autoconsommation ?
J.-L. B. – La mise en place d’installations d’autoconsommation est plus chère pour les bâtiments existants. Elles nécessitent parfois de renforcer la toiture et de superposer les panneaux sur la toiture existante ou de la remplacer. Dans le neuf, le surcoût est très faible et l’emprise sur le foncier est nulle. Je peux citer une mesure efficace : l’obligation pour les bâtiments commerciaux de plus de 1 000 m² de choisir entre la végétalisation et l’intégration de panneaux solaires. Cette mesure est en cours de définition. Dans le résidentiel, ce qui est mis en place aujourd’hui est stimulant. Il est cependant nécessaire de développer des réseaux d’installateurs fiables et de bonne qualité et de renforcer la certification RGE (Reconnu garant de l’environnement). L’État doit également communiquer sur la rentabilité de ces installations. Le temps de retour sur investissement des installations solaires est aujourd’hui de 10 à 15 ans. Qu’il s’agisse d’un contrat d’obligation d’achat ou de vente au surplus, les contrats ont une durée de 20 ans. Cela offre toutes les garanties de rentabilité aux particuliers, d’autant que la durée de vie des installations solaires dépasse largement les 25 ans.
La digitalisation prend progressivement de l’ampleur dans le secteur de l’énergie, notamment avec les systèmes de gestion technique des installations de production, les solutions d’échange d’énergie et la gestion des capacités. Vos adhérents adressent-ils ces sujets et si oui de quelle manière ?
J.-L. B. – C’est un sujet que nos adhérents suivent de très près, car leurs activités peuvent bénéficier de ces solutions digitales. Nous avons une commission dédiée à l’innovation, qui aborde les sujets du stockage de l’énergie, de la digitalisation et de la gestion énergétique. Ces solutions apportent et vont continuer d’apporter des bénéfices certains, en optimisant et en automatisant le fonctionnement d’installations souvent très complexes.
Avec les objectifs de transition énergétique fixés par les pouvoirs publics, des pans entiers de l’économie passent progressivement à l’électricité, comme c’est le cas pour la mobilité. Quelles sont les opportunités pour les entreprises du SER ?
J.-L. B. – Le développement du véhicule électrique est une véritable opportunité pour nos adhérents. D’une part, il stimule la production d’énergie électrique, car si le parc automobile français passe intégralement à l’électrique, cela a un impact très important à court-moyen terme sur le dimensionnement du réseau. D’autre part, certaines installations de recharge de véhicules électriques sont adossées à des énergies renouvelables, notamment du solaire photovoltaïque sur toiture ou ombrière. Par ailleurs, nous avons des échanges réguliers sur l’ensemble de ces sujets avec l’Avere, même si le véhicule électrique à proprement parler et la recharge ne sont pas dans nos domaines de compétences.
La question de la formation est également au cœur des enjeux, car elle constitue l’une des conditions à la transition énergétique. Quels sont les besoins et quelles sont vos actions dans ce domaine ?
J.-L. B. – C’est une question très importante. Nous agissons indirectement pour faire bouger les lignes. Nous collaborons à un ensemble d’initiatives sur le développement des métiers en tension, notamment dans l’éolien en mer et le solaire photovoltaïque. Des métiers nouveaux se développent, principalement des postes liés à la gestion de projet et à l’installation. Paradoxalement, les métiers les plus en tension sont des métiers traditionnels, notamment des soudeurs et des électriciens. Les énergies renouvelables sont un domaine qui nécessite de la main-d’œuvre, pour la phase de construction, d’installation, d’exploitation et de maintenance des équipements. Sur les chantiers d’éolien en mer, notamment à Saint-Nazaire, au Havre et à Cherbourg, 5 000 postes ont déjà été créés.
Constatez-vous que certains profils manquent aujourd’hui ?
J.-L. B. – Ces dernières années, nous avons travaillé avec le Céreq (Centre d’études et de recherche sur les qualifications), un établissement public qui a pour mission de comprendre les liens entre formation, travail et emploi. Nos actions sont principalement orientées vers les métiers en tension. Concernant les nouveaux métiers, il s’agit surtout de missions administratives, techniques ou d’ingénierie. Des formations apparaissent progressivement pour ces nouveaux métiers. Le Journal des énergies renouvelables recense les nouvelles formations. Seulement, pour une stabilisation et un développement pérenne de ces nouveaux profils, il est essentiel de planifier les projets et les besoins sur le long terme. Si des personnes sont formées et que les projets n’aboutissent pas ou que les orientations politiques changent, cela peut engendrer des complications. Inversement, si nous prenons du retard, il sera plus difficile de recruter.
Quels sont les principaux travaux qui vous attendent pour les mois à venir ?
J.-L. B. – Notre premier travail est de trouver des leviers pour favoriser l’accélération des procédures administratives. Ensuite, nous participons à l’élaboration de la loi de programmation énergétique, qui débouchera sur une Programmation pluriannuelle de l’énergie qui, pour cette édition, sera régionalisée. Depuis cinq ans, nous avons développé les activités du SER à l’échelle régionale. Nous continuerons à observer attentivement comment les collectivités vont se saisir de ces sujets, et quel sera leur rôle comme celui de l’État, dans la planification écologique. Pour l’éolien en mer, le sujet reste entre les mains de l’État, à qui il reviendra de planifier les projets. Des objectifs ambitieux de 40 GW ont été annoncés par les pouvoirs publics pour l’éolien en mer à horizon 2050. Il convient maintenant de trouver les bonnes déclinaisons terrain et de planifier les projets de manière spatiale et temporelle. À titre indicatif, 50 GW d’éolien en mer ne couvriraient que 2,8 % du territoire maritime métropolitain, ce qui permet de concilier les usages de la mer. L’État doit mener une concertation avec l’ensemble des parties prenantes pour atteindre les objectifs fixés.
Comment va évoluer le SER dans les cinq années à venir, selon vous ?
J.-L. B. – Le SER compte 30 à 40 nouvelles adhésions par an et la tendance devrait se renforcer dans les années à venir. Les filières émergentes, notamment les énergies marines – hors éolien en mer – et le gaz renouvelable devraient rapidement se développer. Une autre évolution majeure est celle du dialogue renforcé avec les collectivités et leur rôle accru dans le cadre du développement des projets.
Propos recueillis par Alexandre Arène