Des unités autonomes pour améliorer la QAI
La pandémie de Covid-19 a provoqué une prise de conscience : l’importance de la qualité de l’air que nous respirons, notamment de l’air intérieur. Or, aujourd’hui, cet air contient des taux inquiétants de moisissures, composés organiques volatils (COV), acariens, bactéries, particules fines… mais aussi un niveau de CO2 élevé. « Et les chiffres sont connus et sans appel. Alors que nous passons près de 90 % du temps dans des espaces clos (maison, travail, transports en commun…), l’air intérieur est huit fois plus pollué que l’air extérieur », énonce Antoine Vinson, responsable marketing du groupe NEU-JKF, qui porte le produit et la marque Airina.
« Fort de ses expertise et expérience reconnues en traitement de l’air, et notamment pour des espaces industriels, le groupe NEU-JKF a donc souhaité répondre au marché en concevant une solution de purification d’air professionnelle, silencieuse et qui s’adapte parfaitement pour les bureaux, les salles de réunion, les espaces d’attente ou bien de pause dans des locaux tertiaires. » Une solution qui peut aussi être mise en place aisément dans des lieux publics comme des écoles et des musées, mais aussi des réfectoires, ou encore des établissements avec des salles de réception, poursuit l’expert.
Sont analysés et filtrés en permanence les taux de particules (PM1, PM2.5, COV), avec une mise à disposition sur écran tactile des évolutions graphiques de concentrations sur 12 heures ainsi que tous les indices de la qualité de l’air (indicateur visuel, selon ATMO). Quant au CO2, l’utilisateur est alerté sur l’écran ou par SMS lorsque le niveau dépasse les 1 000 ppm et est invité à aérer sa pièce.
Doté de plusieurs étages de filtration, notamment de lampes UV-C (option) en système fermé avec préfiltre d’entrée, d’une filtration HEPA H14, et en option d’un filtre à charbon, le système permet d’améliorer en continu la qualité de l’air intérieur sur de larges superficies en détectant et filtrant 99,995 % des particules fines, virus et bactéries, mais aussi les germes, moisissures, COV, allergènes et odeurs, complète l’expert de NEU-JKF.
Un des points essentiels pour ce type de système est son niveau sonore. Le système est annoncé ultra-silencieux et par ailleurs, tout ce qui est lié à la maintenance et notamment à l’entretien et aux changements des dispositifs de filtration est détaillé dans un tutoriel, avec notamment les précautions ad hoc pour les interventions sur les filtres.
Des systèmes de ventilation qui renouvellent tout en purifiant l’air intérieur
Filtre à haute efficacité, ou encore incluant un système de purification avec UV-C, ou d’autres technologies de filtration, les systèmes de ventilation et de climatisation proposent de plus en plus des mécanismes qui renouvellent mais aussi recyclent l’air, et adressent de façon optimale la QAI avec des solutions de traitement d’air qui vont jusqu’à l’épuration de l’air ambiant recyclé, en fonction des teneurs des polluants suivis.
« Fort du succès de la solution Vitovent sur les marchés allemand et suisse notamment, l’actualité fait que le groupe Viessmann a lancé sur le marché français cette solution qui est capable de renouveler et de purifier l’air ambiant. C’est un produit plug & play qui répond aux besoins de salles, bureaux ou espaces jusqu’à 90 m2, et pouvant recevoir jusqu’à 30 personnes », explique Sébastien Siebert, responsable produits de ventilation et connectivité pour Viessmann France.
La solution utilise le principe dit de ventilation à déplacement d’air avec une circulation d’air directe et permanente garantie par une alimentation d’air frais soufflé au niveau du sol, associée à la convection naturelle. Avec en conséquence, une diffusion maîtrisée et homogène, avec l’air expiré qui monte, et est ensuite aspiré par le système, où il est filtré (HEPA H14) et mélangé avec l’air extérieur, avant d’être renvoyé dans la pièce sous forme d’air frais au niveau du sol.
« Selon les tests effectués, la filtration et les modes de fonctionnement permettent d’éliminer ainsi 99,99 % des virus, Covid inclus », indique Sébastien Siebert. Des capteurs automatiques intégrés gèrent une régulation en fonction de la concentration du CO2 dans l’air ambiant. Côté débits, les débits de renouvellement et de recyclage sont asservis par la sonde C02 avec un débit minimum de 100 m3/h lorsque le taux de C02 est inférieur à 400 ppm, et une montée progressive jusqu’à 800 m3/h lorsque le taux de ppm est supérieur à 1 200 ppm. « Il y a donc ainsi une mixité régulée entre apport d’air neuf et air recyclé, et la solution est parfaitement adaptée, soit comme système de renouvellement d’air principal, soit pour pallier l’insuffisance d’un système de ventilation existant », explique l’expert de Viessmann.
Côté installation, c’est très simple, poursuit-il, il s’agit juste de prévoir deux conduits, l’un pour l’apport d’air neuf et l’autre pour le rejet, et une prise standard 16 A avec disjoncteur dédié.
Zoom sur…
VENTILATION DOUBLE FLUX : LA QUALITE DU RESEAU DE DISTRIBUTION EST CRUCIALE POUR L’AIR SOUFFLE
La fiabilité d’un système de ventilation double flux dépend non seulement de l’efficacité de la centrale, mais aussi de la qualité du réseau de distribution d’air. Et la qualité du réseau, tant par son installation que son entretien – qui fait souvent défaut –, que par ses composants, est déterminante.
« La qualité de l’installation du réseau est essentielle pour garantir la performance de l’installation. L’isolation des gaines est déterminante pour à la fois limiter les pertes de charge, réduire les déperditions thermiques en période hivernale comme estivale, mais aussi éviter la condensation. Par ailleurs, la surface lisse des gaines empêche la saleté d’adhérer aux gaines et facilite leur nettoyage », explique Astrid Rodier Serpantié, chef de produit ventilation de Zehnder.
Car condensation, excès d’humidité et poussières sont des sources de développement idéales pour les moisissures, champignons et autres virus.
Zehnder propose également des manchons de raccordement isolés, là encore dans la même logique, pour limiter les ponts thermiques sur tout le réseau et réduire ainsi au maximum les risques de désordre.
QAI, de la nécessité de capter, communiquer et pouvoir réagir
Pour Joël Désiré, chef de produits solutions de bâtiment connecté pour Distech Controls, « la QAI a toujours été un sujet essentiel et constitue un axe stratégique pour le développement des produits, et Distech Controls continue à investir et développer des solutions dédiées, motivé par ces chiffres :
– Nous respirons environ 12 fois par minute, 720 fois par heure et 17 280 fois par jour et nous passons environ 90 % de notre temps à l’intérieur des bâtiments, qui est jusqu’à 5 fois plus pollué que l’extérieur*.
– 48 % des collaborateurs estiment que la première vague de la crise a amplifié leur niveau de stress. Pour 66 % des collaborateurs (66 % des salariés, + 10 pts vs 2018, et 68 % des managers), ce niveau de stress a un impact négatif sur leur santé. Si certains avancent à reculons sur le chemin du bureau de peur d’être touchés par l’épidémie encore présente, il faut alors veiller à instaurer des règles rassurantes pour tout le monde**. »
Distech Controls a d’ailleurs développé un livre blanc sur ce sujet, intitulé Bâtiments sains et dignes de confiance, qui détaille notamment les différents polluants intérieurs et extérieurs, les conséquences d’une mauvaise QAI mais aussi les choix et solutions possibles de remédiation.
Pour appréhender la QAI, il est nécessaire de proposer une solution globale, avec d’une part des capteurs pour l’air intérieur, des capteurs pour l’air extérieur – car la QAI peut aussi dépendre de la qualité de l’air extérieur –, mais aussi, d’autre part, d’être en mesure avec les données recueillies et si le niveau de CO2 dépasse la norme, d’augmenter le débit d’air dans la pièce avec le contrôleur VAV connecté, complète l’expert.
Par ailleurs, une application mobile est utile pour que les occupants puissent gérer leurs paramètres de confort depuis leur téléphone mobile, ce qui permet de s’affranchir de toucher l’interface occupant murale, donc sans risque de contamination.
Capteurs de QAI, comment choisir ?
Il existe énormément de capteurs sur le marché. Pour Joël Désiré, la précision est très importante et en ce sens, Distech a travaillé pour développer des capteurs qui permettent de mesurer individuellement et avec une grande précision chaque donnée.
De plus, l’emplacement du capteur dans l’espace est primordial car il doit se trouver au plus proche de l’occupant, c’est-à-dire de sa zone de respiration pour obtenir la bonne mesure des différents taux. Par exemple, les capteurs installés au plafond auront moins de précision, poursuit l’expert de Distech Controls. Et les capteurs doivent être faciles à intégrer dans la GTB, donc utiliser des protocoles ouverts tels BACnet/LoRa et permettre différentes installations (filaires, sans fil…).
Enfin, n’oublions pas que l’un des axes principaux de déperdition énergétique est la ventilation : la ventilation renouvelle l’air intérieur avec de l’air extérieur chauffé ou climatisé. Les capteurs installés dans le bâtiment permettent d’agir sur le régime de ventilation des pièces, en fonction des réels besoins d’occupation du bâtiment. Sans capteur, le bâtiment sera en sur-ventilation et consommera donc plus d’énergie. En installant des capteurs, on assure donc un bâtiment sain, confortable et énergétiquement efficace.
Jean-François Moreau
* Source : Barrett, Kim E. ; Barman, Susan M. ; Boitano, Scott ; Brooks, Heddwen (05/04/2012). Ganong’s Review of Medical Physiology (24 ed.). p. 619. ISBN 978-0071780032.
** Source : Bloomin, blog « Revenir au bureau… non sans réticences ! »
Zoom sur…
SYSTEME À UV-C FERMÉ, UNE EFFICACITÉ INDENIABLE CONTRE LES VIRUS
Les sources UV-C ont la propriété de pouvoir casser les liaisons ARN et ADN des virus, bactéries et champignons, et force est de reconnaître que la technologie UV-C, maîtrisée par ailleurs depuis longtemps dans le traitement de l’eau notamment, est aujourd’hui de plus en plus utilisée contre le coronavirus et autres micro-organismes. On la retrouve ainsi intégrée de plus en plus dans des systèmes de ventilation, de purification, voire possiblement incluse dans les réseaux de distribution aérauliques.
« Dans les systèmes dits fermés, la source d’émission, par exemple la lampe germicide qui émet les UV-C, est incluse dans un appareil de traitement d’air avec un ventilateur. Ce traitement est à installer et à dimensionner de façon adaptée pour assurer une circulation et un débit d’air cohérents par rapport à la ventilation existante, au volume de la pièce et au nombre maximum de personnes présentes. Ainsi configurés, ces systèmes permettent de maintenir à un plateau bas la concentration potentielle de virus dans l’air, réduisant de façon drastique le risque de contamination si une personne malade était présente », explique Pierre-Yves Monleau, responsable marketing produits de Ledvance.
Aucun risque non plus d’émission d’ozone, car les tubes ou lampe UV-C utilisés en traitement de l’air ou de surface sont équipés d’un verre spécial qui bloque le rayonnement de longueur d’onde qui pourrait créer de l’ozone dans l’air.