Cogérant de l’entreprise SD Tech, spécialiste de l’habitat connecté, Vincent Droussé, Meilleur Ouvrier de France en électricité et électrotechnique, a passé une bonne partie de sa vie professionnelle à relever des défis. Pour lui, pour les autres, hier, aujourd’hui. Parcours…
« L’univers de la compétition me tient à cœur. Pas forcément pour aller chercher des médailles, mais j’aime les challenges, avoir à se dépasser en permanence, monter en compétence. » Et des challenges, Vincent Droussé en a relevé plus d’un. En 2005, alors qu’il exerce dans le secteur de la formation, WorldSkills-France lui propose de prendre en charge la filière électricité au concours mondial des Olympiades des métiers. Objectif : coacher des jeunes de moins de 23 ans qui concourent pour la France. Le début pour lui d’une longue aventure, ancrée dans la compétition. « À l’époque, c’était plus de 40 métiers qui partaient à l’international tous les deux ans. J’étais l’expert, le coach qui monte l’équipe et met en place la stratégie gagnante. » En 2009, son poulain Jérémy Lévêque est sacré champion du monde à Calgary, au Canada, médaillé d’or dans la catégorie « installation électrique ».
Pour Vincent Droussé vient l’heure de la remise en question, l’envie de porter son propre projet. « Je décide alors de me concentrer sur un concours très personnel, celui de Meilleur Ouvrier de France dans le domaine de l’électricité et de l’électrotechnique. Le concours dure trois ans, il faut une bonne vingtaine d’années d’expérience pour pouvoir prétendre à ce titre… » Pari tenu : en 2011, Vincent Droussé remporte la médaille de Meilleur Ouvrier de France. Un beau cadeau qu’il s’offre l’année de ses 40 ans !
Les Olympiades des métiers lui font à nouveau de l’œil et lui proposent cette fois un poste de « management pur », celui de superviseur pour coacher les experts techniques lors des épreuves qui se tiennent à Sao Paulo, au Brésil. Et puis, en 2015, c’est décidé, Vincent Droussé se lance. Il s’associe à Julien Seiller, vice-champion d’Europe des WorldSkills, pour monter ensemble l’entreprise SD Tech : « Avec Julien, nous partageons les mêmes valeurs, ces jeunes sont capables de soulever des montagnes ! »
Basée à Mouchamps, en Vendée, SD Tech emploie aujourd’hui 6 personnes. Sans quitter totalement l’univers de la formation, qui reste une passion pour lui, Vincent Droussé codirige l’entreprise avec Julien Seiller. « On a la volonté de faire rayonner SD Tech autour du connecté, de l’univers du pilotage à distance et de la supervision. On est tous les deux certifiés KNX, c’est notre cheval de bataille, même si on fait évidemment de tout », explique-t-il. Entre-temps, les deux associés ont d’ailleurs ajouté une corde à leur arc, le génie thermique : « Quand on veut piloter une installation, il faut tout maîtriser, toutes les énergies. La partie thermique nous permet de réaliser de super installations, localement ou même ailleurs. »
Ailleurs… et même, s’il le faut, très loin des Pays de la Loire et de la Vendée : SD Tech équipe actuellement un chalet au pied du mont Blanc. Les experts ont pu faire des propositions aussi bien sur l’éclairage décoratif que sur le pilotage de la partie thermique. Des vitres chauffantes pilotées par domotique équipent la totalité du chalet, et pour produire de l’électricité « on va aller chercher des hydroliennes dans deux lits de rivière qui descendent autour du chalet ».
Le secteur de prédilection de SD Tech ? Le résidentiel. « On fait un peu de tertiaire, mais les délais sont toujours très courts et le secteur offre souvent peu de latitude. Nous, on a besoin de créer, d’avoir les mains libres pour faire des propositions, c’est plus facile dans le résidentiel. » Cette énergie créatrice, l’entreprise qui entre dans sa septième année veut aussi la mettre à profit à travers son nouveau business plan. « Malgré la crise, on va se restructurer pour créer un groupe qui comprendra trois entreprises : l’activité traditionnelle, la partie engineering KNX, et une troisième activité qu’on est en train de déployer, le marché du photovoltaïque en ardoises solaires. » Il s’agit de produits innovants et très spécifiques, peu d’installateurs en proposent actuellement sur le marché français, « nous avons par exemple, à l’étude, des toitures de 400 m² en ardoises solaires sur deux beaux châteaux ». Pour ce troisième axe de développement, SD Tech se donne les moyens et vient de recruter un ingénieur. « Nous allons aussi prendre un gérant pour l’activité traditionnelle. Notre but à Julien et moi est de nous libérer du temps pour piloter le groupe. » Une suite logique pour ces deux compétiteurs passionnés : viser l’excellence, toujours, au service, cette fois, de leurs clients.
40es Olympiades des métiers
De l’or pour Jérémy Lévêque, jeune électricien normand
En septembre dernier se sont tenues les 40es Olympiades des métiers (les « WorldSkills »), à Calgary, au Canada. Bravo au jeune électricien normand Jérémy Lévêque, médaille d’or. Au total, près d’un millier de jeunes candidats, tous âgés de moins de 23 ans et en provenance de tous les continents, sont venus donner le meilleur d’eux-mêmes parmi 45 métiers représentés… dont celui spécialisé en installations électriques.
Cette année encore, Legrand s’est impliqué dans l’organisation des WorldSkills, essentiellement dans le métier d’installations électriques, ce métier ayant été le plus important en nombre de pays participant (33). L’entreprise, déjà Partenaire officiel dans de nombreux pays, est devenue Partenaire de la Finale internationale, cette finale ayant comporté 4 modules pour un total de 22 heures d’épreuves.
« Les WorldSkills représentent un excellent moyen pour Legrand de faire la promotion du métier de l’installation électrique auprès des jeunes et de faire connaître nos produits aux futurs électriciens venant des quatre coins du monde et les projetant dans une nouvelle dimension de l’électricité, basée sur les nouvelles technologies », conclut Denis Delorme.