« Nous avons été mandatés, explique Akari-Lisa Ishii, pour travailler sur la mise à jour du concept global (guidelines) lumineux représentant les trois univers de la marque déclinés dans le monde entier : l’univers Appartement parisien (parfums), l’espace Backstage (maquillage) et la zone Prestige (soins de beauté). Chaque étude technique comprend une ambiance différente propre à chaque univers, avec notamment des températures de couleur et des intensités de lumière spécifiques, des sélections de matériels et des implantations types. »
Lors de la rénovation ou de la création de certaines boutiques spécifiques, I.C.O.N. effectue l’étude et parfois le suivi du projet, afin de le rendre cohérent avec les guidelines et préserver ainsi l’image lumière de la marque partout. Il s’agissait donc pour Akari-Lisa Ishii de choisir la technologie la plus optimale pour ces trois ambiances et de définir un effet d’accentuation sur les produits et les décorations tout en assurant un excellent rendu des couleurs et surtout, de représenter l’esprit de chaque univers, en respectant l’image globale cohérente de la marque.
Le concept lumineux des univers Dior
Le concept lumineux de l’univers parfums a été créé afin d’accompagner l’atmosphère d’un appartement parisien imaginé par l’architecte designer, qui associe des tonalités chaudes (blanc et gris) à une ambiance feutrée. L’éclairage général est réalisé à partir de spots orientables encastrés au plafond, dotés d’une température de couleur de 3 500 K, tandis que l’éclairage d’accentuation des produits est en 4 000 K. Pour l’éclairage indirect, ce sont des lignes de led dissimulées dans les corniches, en 4 000 K également, qui ont été préconisées. La guideline définit aussi l’implantation des luminaires, notamment les rubans led, installés dans les nez ainsi qu’à l’arrière des étagères sur lesquelles sont disposés les flacons qui semblent ainsi flotter dans l’espace.
« Pour la liste des matériels d’éclairage, précise Akari-Lisa Ishii, nous proposons toujours deux ou trois options, c’est-à-dire deux ou trois fabricants par type de luminaires, afin de permettre aux boutiques ou corners Dior d’installer des luminaires aux caractéristiques esthétiques et techniques équivalentes un peu partout dans le monde. » Le deuxième univers, appelé Backstage, concerne l’espace consacré au maquillage avec une ambiance « loft new-yorkais » complètement différente. « Parfois, souligne Akari-Lisa Ishii, les deux univers se côtoient, notamment dans les corners des grands magasins ; aussi, pour bien les distinguer, nous avons pris le parti de définir des mises en lumière spécifiques à chaque univers plutôt que de créer un concept lumineux identitaire homogène. » Ici, la couleur noire du mobilier et du cadre des écrans fait ressortir les nuances des rouges à lèvres, des ombres à paupières et des fards à joues. Les niveaux d’éclairement y sont très élevés (plus de 2 000 lux), associés à une température de couleur de 4 000 K. La disposition des rubans led a été étudiée dans les moindres détails afin qu’ils s’adaptent aux présentoirs, comptoirs et différentes étagères. L’éclairage du poste maquillage où les clientes peuvent essayer les produits, défini par la Maison Parfums Dior, est intégré aux miroirs et dispose d’un système de changement de température de couleur et d’intensité préprogrammée.
Le troisième axe, Prestige, concerne un mini-salon de soins, souvent une cabine avec un petit espace d’attente attenant. Il bénéficie d’un éclairage en blanc dynamique qui varie de 2 700 K à 4 000 K avec des niveaux lumineux plus tamisés.
La boutique des Champs-Élysées
La boutique Dior située au 52, avenue des Champs-Élysées est une boutique Parfums qui bénéficie donc du concept lumineux « Appartement parisien ». « Afin de conserver l’ambiance cosy d’un intérieur, des spots de plafond diffusent un éclairage général, détaille Akari-Lisa Ishii. De plus, l’espace étant entièrement vitré, il fallait penser à la confrontation avec la lumière extérieure. Ainsi, la grande verrière centrale la complète en simulant la lumière du jour. Un scénario d’éclairage a donc été élaboré en fonction des saisons et des moments de la journée afin d’obtenir différentes nuances de blanc : 4 000 K l’été et à midi et plutôt 2 700 K le soir et l’hiver. Mais la mise en scène produits demeure également importante avec, par exemple, des petites sources placées sous chaque flacon. Pour répondre à la demande du client qui souhaitait un niveau d’éclairement important, un équilibre subtil a été trouvé afin de ne pas perturber l’atmosphère douce. Nous avons opté pour des niveaux d’éclairage les plus adaptés possibles, soit 2 000 lux pour la partie périphérique et 2 500 lux pour la partie centrale. »
La puissance totale de l’éclairage architectural installée ne représente que 23 W/m².
Le corner du Bon Marché Paris
Le corner de 60 m² du Bon Marché, à Paris, comprend les trois univers de la Maison Parfums Dior. La lumière accompagne harmonieusement l’aménagement des différents espaces. « Le défi à relever ici, remarque Akari-Lisa Ishii, consistait à mettre en œuvre le concept lumineux pour chacun d’eux tout en prenant en compte l’architecture du magasin, même si le corner Dior était doté de son propre plafond. » Cela a permis d’y encastrer les spots pour l’éclairage général tandis que les rubans led étaient intégrés dans les parois verticales, conformément au concept lumineux. Là aussi, les niveaux d’éclairement élevés associés à des températures de couleur relativement chaudes enveloppent les clients d’une lumière douce et apaisante, en particulier dans l’espace soins qu’il fallait rendre le plus « cocooning » possible.
Akari-Lisa Ishii a développé une guideline spécifique au présentoir de lunettes de soleil : « L’opération n’est pas aussi simple qu’il y paraît au premier abord, précise-t-elle, car il faut tenir compte de la forme de l’objet, de la transparence et de la couleur des verres. » Une autre partie, « bijoux », est venue s’ajouter et a, elle aussi, demandé une étude particulière pour mettre en valeur les pierres et les différentes matières.
La boutique du centre commercial de Lyon Part-Dieu
La boutique du centre commercial de Lyon Part-Dieu regroupe également les trois axes sur une surface de 60 m². L’agence de design a proposé de disposer des spots sur tiges longues sur un rail au plafond. Le reste de l’éclairage, présentoirs, corniches et étagères, reprend les principes définis par Akari-Lisa Ishii. Il s’agit du premier espace du concept renouvelé, une version 2.0 avec de nouveaux détails, notamment le style de spots.
Isabelle Arnaud