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R. Pagés, Co-fondateur d’Ynergie : « Il semble nécessaire de pousser encore un peu plus le dialogue entre le législateur et les acteurs. »

Rémy Pagés, co-fondateur d'Ynergie. © Laurent Belet

Pouvez-vous nous présenter Ynergie et vos domaines d’intervention ?
R. P. – Ynergie c’est un groupe et trois marques dont chacune d’entre elles agit dans un domaine d’activité spécifique. Notre groupe, toulousain au rayonnement national, a pour vocation de promouvoir la baisse des consommations énergétiques en France. Ynergie Valorisation est la structure délégataire au titre du dispositif des Certificats d’Economie d’Energie (CEE). Elle valorise financièrement les démarches économes en énergie. Ynergie Solution est la branche d’ingénierie de projets de notre offre. Elle apporte à nos clients des solutions accessibles et innovantes pour améliorer la performance énergétique de leurs activités. Enfin, Ynergie Opération assure la mise en œuvre des solutions techniques prescrites à nos clients. Notre groupe est singulier car il couvre l’ensemble de la verticalité de notre marché : le financement, l’ingénierie de projet et enfin, la mise en œuvre. Nous avons pour ambition de prendre nos clients par la main, de les accompagner depuis le démarrage de leur réflexion jusqu’à la finalisation de leurs projets. Nous menons nos actions dans le secteur Résidentiel, Tertiaire ou encore Industriel. Aujourd’hui, notre offre s’élargit pour s’adresser aux « particuliers à projets » français. Nous avons mis en place un savoir-faire d’accompagnement dédié aux particuliers et à leurs travaux d’efficacité énergétique. Il s’agit ici d’offrir une proximité dans le conseil et dans la pratique pour générer auprès de nos clients la solution de rénovation énergétique optimale. Cette offre repose sur nos compétences en ingénierie de projet et sur un appareillage digital complet et novateur. Elle sera disponible à compter de janvier 2022 et s’adressera à toute personne souhaitant agir pour l’amélioration énergétique de son habitat.

Comment accompagnez-vous concrètement vos clients industriels dans leurs démarches d’amélioration de la performance énergétique ?
R. P. –En premier lieu, nous devons comprendre notre client, son outil de production et les enjeux économiques ou stratégiques qui y sont rattachés. Notre accompagnement démarre par une phase d’étude d’opportunité comprenant notamment la mesure de l’empreinte carbone de toute sa chaîne opérationnelle. Nous préconisons ensuite des solutions à travers la prise en compte des aides dédiées à la modernisation des outils industriels et à la baisse d’émissions de gaz à effets de serre qui peut en être retirée; c’est ici bien souvent un mixte entre le financement lié au dispositif des CEE et ceux que nous pouvons établir dans le cadre du plan « France Relance ». Sur la phase opérationnelle, nous jouons un rôle d’assistant à maitrise d’ouvrage (AMO); avec l’élaboration du cahier des charges, le suivi et le contrôle notamment lié au pilotage énergétique des sites. Pour ce faire, nous mettons à la disposition de nos clients un outil digital de notre propre production « Carbon Footprint Dynamic » qui entre autres, mesure en temps réel les émission de gaz à effet de serre des outils industriels de nos clients.

Plus globalement, quels sont selon-vous les principaux leviers pour accélérer la transition énergétique du parc français ?
R. P. – Depuis plus de 10 ans les pouvoirs publics dessinent clairement la trajectoire de ce que nous appelons la transition énergétique. Les domaines concernés ont pu constater la création d’un véritable capital de savoir-faire et de services en lien avec cette nécessaire mutation. À tel point d’ailleurs, que ces activités portées par la transition énergétique constituent des pans économiques à part entière. À l’heure d’accélérer le mouvement, il semble nécessaire de pousser encore un peu plus le dialogue entre le législateur et les acteurs qui sont économiquement liés aux décisions et à leurs effets. Pour vous donner un exemple très actuel, il existe à mon sens un véritable intérêt à poser la question des modèles économiques qui existent ou peuvent exister autour du dispositif des CEE. La mise en place de bornes règlementaires reposant sur des garde-fous économiques doit être étudiée. Nous constatons trop régulièrement des variations importantes de valeur ou de répartition de valeurs. Cela ne facilite pas l’inscription des acteurs dans une démarche vertueuse au long cours. Lier nos orientations politiques aux modèles économiques qui peuvent en découler nous permettrait de constituer un socle plus pérenne pour notre filière et donnerait une perspective suffisante pour garantir aux pouvoirs publics la montée en puissance de notre écosystème. Enfin et au-delà de ces considérations économiques, cette liaison serait un puissant levier pour réaliser l’objectif qui nous est commun : baisser les consommations énergétiques de notre pays.

Propos recueillis par Alexandre Arène

Filière 3e: