Silice, Amiante, Plomb… A quels risques peuvent être exposés les intervenants pour les travaux en parc de stationnement ? Le 30 septembre, la CSEEE proposait un atelier en présentiel à destination des adhérents, dirigeants de PME et personnes chargées de l’organisation des travaux et de la prévention sécurité environnement sur les chantiers. Préparé en collaboration avec des experts de la CRAMIF, de l’OPPBTP et du fabricant d’outillage professionnel MILWAUKEE, cet atelier avait pour but de permettre aux participants de se repérer dans la réglementation qui vient d’évoluer tout en apportant des repères et des réponses pratiques.
Les travaux particulièrement ciblés étaient l’installation de bornes de recharge pour les parkings souterrains, un marché en croissance importante, sur lequel interviennent de nombreuses entreprises adhérentes de la CSEEE. Ces travaux se caractérisent par des situations de travail susceptibles de générer des expositions à des substances dangereuses émises lors des travaux ou déjà présentes dans les lieux. Amiante et plomb sont les plus connus, mais l’actualité conduit à s’intéresser particulièrement aujourd’hui à la silice cristalline.
Les poussières de silice cristalline classées cancérogènes
Moins connue que la poussière d’amiante la poussière de silice cristalline n’en est pas moins redoutable pour la santé. Depuis le 1er janvier 2021, les poussières de silice cristalline sont classées comme cancérogènes. Présente dans la plupart des matériaux de construction : ciment, béton, mortiers, enduits de façade, produits préfabriqués, charge de peinture… la silice est émise sous forme de poussières alvéolaires voire ultrafines lors de broyage, concassage, perçage, découpe, rabotage, sciage… Toutes ces sources créent une grande hétérogénéité des situations d’exposition à la silice. Le secteur de la construction présente la plus forte exposition avec près de 12,3 % des salariés exposés. Les expositions sont souvent plus élevées sur les chantiers de rénovation que sur les chantiers de constructions neuves.
Le risque d’inhalation de poussières de silice cristalline existe dès que de la poussière est produite, par exemple lorsque l’on gratte, que l’on perce ou que l’on taille des matériaux qui en contiennent. Tous les travaux qui produisent de la poussière de silice cristalline sont à risque, qu’il s’agisse d’activités de démolition, de décapage, de réalisation de béton… Plus la poussière dégagée est fine, plus le risque sanitaire est important.
Quelle démarche de prévention pour les entreprises ?
La prévention commence par l’évaluation des risques qu’est tenu de mener l’employeur. Elle s’appuie sur l’inventaire des matériaux, produits ou procédés de travail susceptibles d’émettre des poussières de silice cristalline. Il convient ensuite d’identifier les conditions dans lesquelles des salariés pourraient être exposés, puis d’évaluer les niveaux d’exposition en se référant aux principes généraux de prévention et à la réglementation spécifique CMR (Cancérogène, Mutagène et Reprotoxique).
Les entreprises devront avoir recours aux méthodes de travail les moins émissives, comme l’humidification des surfaces qui permet de fixer les poussières. Elles pourront recourir à des dispositifs de captage à la source des poussières et des filtres. La ventilation devra être contrôlée.
D’autres mesures de prévention seront requises, comme la mise en place des moyens de protection collective (MPC), le port d’équipements de protection individuelle (EPI) adaptés et la mise en œuvre de mesures d’hygiène, lavage et tri séparé des vêtements de travail.
Pour organiser leurs démarches de prévention qu’elles pourront décliner sur tous leurs chantiers, les entreprises s’appuyer sur les guides pratiques proposés sur le web par des sources telles que OPPTBTP, INRS, Sécurité sociale, ministère du Travail. Il sera également utile de prendre conseil auprès des fournisseurs d’outillages et d’EPI. Le service technique de la CSEEE peut assister les adhérents dans leurs démarches.
Les aides de la CRAMIF
Les entreprises franciliennes souhaitant s’engager dans une démarche de prévention des risques professionnels peuvent bénéficier de subventions du réseau de l’Assurance Maladie – Risques professionnels : des subventions prévention TPE pour les établissements de moins de 50 salariés et des contrats de prévention pour les moins de 200 salariés. Ces aides permettent de financer des projets destinés à améliorer les conditions de santé et de sécurité au sein des entreprises ou d’acquérir des équipements de travail plus sûrs ou des prestations pouvant bénéficier de subventions. Les précisions sur le montage du dossier sont disponibles sur cramif.fr. Un support est assuré par des conseillers par téléphone ou par courrier.