Le 16 janvier 2020, Pauline Mispoulet prenait la direction du Groupe Socoda et deux mois plus tard éclatait la crise liée à la pandémie du COVID. Forte de son tempérament, elle a soutenu les distributeurs du réseau dans ces moments difficiles.
Depuis, Socoda se réinvente pour soutenir ses distributeurs et porter les clients finaux. Chez Socoda, l’électricité est, en volume de chiffre d’affaires, la deuxième activité la plus importante après l’outillage professionnel.
Vous présentez une nouvelle identité visuelle et un nouveau logo. Qu’est-ce que cela traduit ?
Nous avons opéré un changement de logo pour incarner le renouveau chez Socoda et matérialiser notre évolution sans casser les codes de reconnaissance de notre image de marque. C’est pour cette raison que nous avons conservé le « S » et la couleur bleue reconnaissable. Nous avons harmonisé nos logos avec un « S » identique pour toutes les entités. L’objectif est d’unifier, sans uniformiser, avec la création d’un socle commun. Plus fort, plus marquant et plus clair pour les clients.
39 distributeurs indépendants sous la même marque, est-ce facile de fédérer tous les membres ?
La première étape importante, c’est de trouver le bon équilibre en se posant les bonnes questions. Qu’est-ce qui doit rester local chez le distributeur ? Qu’est-ce qui est la partie intouchable, inhérente à ses affaires ? Que peut-on mutualiser pour l’aider à être plus fort ? Le dialogue amène la confiance, et l’équilibre se fait ainsi. Il n’y a jamais de passage en force. Faire partie du groupement lui permet de rester indépendant.
Pour fédérer un réseau d’indépendants, il y a trois éléments fondamentaux. Le premier, il faut leur apporter les services dont ils ont besoin. Être pragmatique, être au fait des avancées technologiques et du marché. Le deuxième élément est d’avoir des relations qui les enrichissent. Ils doivent avoir plaisir à rencontrer les autres, à se sentir soutenus, à apprendre de leurs rencontres. La création de la relation est très importante. Et enfin, le troisième élément, et non des moindres, est que le groupe doit porter leurs valeurs, leur éthique, qu’il parle d’eux comme ils le souhaiteraient. Il doit y avoir du sens par rapport à qui ils sont.
Être membre d’un groupe, ce n’est pas renoncer à son indépendance mais, au contraire, c’est bénéficier de plus de puissance. Prenez une équipe de football : individuellement, chacun à son talent, mais collectivement, l’impact est plus fort.
Quels services apportent le Groupe Socoda aux entreprises d’électricité ?
L’effort porte sur les achats. Dorénavant, un distributeur en électricité peut avoir accès plus facilement à une gamme spécifique d’outillages et d’EPI pour ses clients. Nous poursuivons le référencement, les négociations collectives et les achats groupés. En 2022, nous proposerons une plateforme marketing pour que nos distributeurs personnalisent au maximum leurs promotions en sélectionnant les produits. Nous allons générer de plus en plus de supports, que nos distributeurs pourront utiliser à leur bon vouloir.
L’objectif est de conquérir ou reconquérir des clients au rythme du terrain et non de Socoda. Et cette plateforme le leur permettra. Par exemple, si un autre distributeur sort une promotion sur un produit et qu’un de nos distributeurs souhaite répondre avec la sienne, il doit pouvoir le faire rapidement. Nous proposons un catalogue commun et le distributeur disposera d’une flexibilité indiscutable. Je suis confiante, car les distributeurs ont beaucoup apprécié ces propositions lors de la présentation à Avignon.
Nous travaillons actuellement sur des outils digitaux pour soutenir le commerce auprès des clients agences, pour animer les points de vente et pour faire de la régie publicitaire, sur écran, au comptoir.
Nous ne voulons jamais dire non à un client et pour ce faire, nous élaborons un schéma directeur de logistique mutualisée. Nous sommes les champions du J0 avec de nombreux stocks. Mais en cas de produit manquant, nous devons pouvoir capitaliser sur la mutualisation des stocks qui va se digitaliser. Le distributeur saura exactement quel confrère dispose du produit dont il a besoin. Nous avons d’ailleurs recruté un directeur logistique en charge d’élaborer ce schéma.
Nous travaillons également à tout ce qui touche à la data de produits, des tarifs pour automatiser les flux et la mise à jour de ces informations. Nous travaillons aussi sur les EDI (échanges de données informatisées) : commande, BL, factures, etc. Mais également pour les clients.
Les installateurs sont loin de maîtriser les outils numériques. Les aidez-vous sur ce sujet ?
Nous accompagnons nos distributeurs dans ces démarches. Par exemple, nous allons proposer à nos fournisseurs l’année prochaine d’acheter sur le site internet un produit et un service qui pourront être diffusés par la suite dans les points de vente de nos distributeurs. Nous créerons le contenu avec le fournisseur et nous proposerons une offre à nos distributeurs comprenant un accompagnement et une assistance pour l’animation.
Enfin, nous nous intéressons beaucoup à la relation entre l’artisan et le client final pour éviter que ce dernier se débrouille seul ou soit conseillé et accompagné par un autre réseau. Conscients que l’artisan n’est pas toujours à l’aise avec les outils digitaux, nous lui proposerons une aide et un accompagnement pour être en phase avec ses clients. La réflexion a vraiment commencé pour répondre à leurs besoins. C’est un objectif de travail pour 2022, avec un lancement en 2023.