Tout le monde connaît la domotique. Ce truc un peu gadget avec lequel on pilote sa maison au lieu de se déplacer pour fermer les volets ou ouvrir la porte pour voir qui sonne. Heureusement, de moins en moins de personnes et d’installateurs réagissent ainsi. Car depuis que le smartphone est devenu une extension de notre bras, pouvoir piloter des objets depuis cet écran ou à la voix est devenu « normal ».
Un peu d’histoire
En 2000, monsieur et madame Roux créent l’entreprise Yokis. Ils ont l’idée de donner des fonctions supplémentaires à l’électricité et inventent le micromodule numérique. Ils ont su développer l’entreprise familiale grâce à leur philosophie de produits fonctionnels et clairement adaptés pour solutionner les problématiques chantiers des électriciens tout en maximisant le confort des utilisateurs. Yokis permettait de faire simplement de la variation, d’installer un télérupteur, de créer une centralisation de volets roulants, piloter un portail ou encore réguler le chauffage (y compris, désormais, un volet roulant solaire ou même un poêle à granulés), le tout en filaire et/ou radio. L’objectif des micromodules est clair : se libérer de l’imposition de choix de l’appareillage ou charges selon le besoin.
Cette volonté de concurrencer l’appareillage pousse Siemens à développer des fonctions sans fil basées sur la récupération d’énergie et c’est ainsi quel’entreprise EnOcean a été créée avec son fameux protocole sans pile sans fil.
Il y a une quinzaine d’années, nous, les installateurs comme les intégrateurs, faisions du tout-filaire avec de grosses armoires domotiques. Pour un pavillon de 150 m2 à équiper avec les basiques en lumière, en volets roulants et en chauffage, cela coûtait environ 15 000 €. Sont apparus des systèmes sans fil de type Z-Wave, ZigBee, EnOcean, X3D… Et tout s’accélère à partir de 2010, avec l’arrivée de nombreux acteurs. En 2012, l’Alliance EnOcean compte déjà 200 fabricants et François-Xavier Jeuland crée la Fédération Française de Domotique. 2013 voit la création de NodOn, et Urmet rachète Yokis en 2014. Dans le tertiaire, notamment, les nouveaux protocoles sans fil peinent à trouver leur place au milieu des protocoles bus filaires historiques. Pour autant, il n’aurait pas fallu voir EnOcean ou ZigBee comme des concurrents des bus de gestion technique du bâtiment tels que KNX, BACnet ou LON. Ils venaient plutôt en complément, et cela d’autant plus facilement qu’il existait des passerelles de communication adaptées à chaque situation.
« Nous avons vu dans ces nouveaux systèmes une démocratisation de la domotique. Nous avons donc fait beaucoup d’installations comme cela, car le résultat était à peu près similaire pour un budget divisé de moitié », explique Olivier Darnault, intégrateur et fondateur de la solution domotique Dooz. « Les micromodules nous permettaient simplement de contrôler automatiquement ou à distance l’éclairage, le chauffage, les accès du logement, les volets roulants, les prises intelligentes, les interrupteurs sans fil, télécommandes, détecteurs de mouvement, capteurs température ou d’humidité, etc. Le micromodule, pour nous, représente le moyen de pouvoir connecter n’importe quel appareil électrique de façon très générique afin de laisser le choix à l’utilisateur de le connecter comme il le souhaite. Comme il existe différents cas d’usage et différentes spécifications, nous avons développé une large gamme de produits la plus complète possible, pouvant répondre à chacun de ces besoins », confirme Alexis Polegato responsable technique CTO chez NodOn.
Mais les micromodules avaient un point faible. En installant de l’électronique dans un pot fermé, ils chauffaient. « Au bout de quelques années, nous nous en sommes mordu les doigts et nous avons eu de gros problèmes de SAV sur ces installations. Nous intervenions chez les clients pour remplacer les modules et bien souvent, cela intervenait hors garantie, avec des frais de déplacement donc. Ce qui rendait, à juste titre, les clients mécontents et insatisfaits », ajoute Olivier Darnault. Il faut savoir qu’à ce moment-là, les 2/3 d’un budget d’environ 6 000 €-7 000 € partaient dans la main-d’œuvre d’installation, car les produits étaient très longs à installer et à configurer.Plusieurs marques émergent, notamment sur le protocole Zwave, comme Qubino et Fibaro qui proposent leur propre module.
De la radio au logement connecté
Le principal intérêt d’un système radiofréquence sans fil réside dans sa facilité d’installation permettant d’apporter des solutions aux besoins chantier aussi bien en rénovation qu’en neuf. « Les premiers produits radio que nous avions étaient vendus pour une portée de 50 m, en champ libre et à vue. Concrètement, si, dans une maison, l’émetteur se trouve à l’entrée de la pièce de la lumière à connecter, tout se passe très bien. . Mais dès qu’il fallait communiquer avec l’étage, cela se compliquait et l’onde radio était trop atténuée ; il était alors nécessaire d’ajouter des répéteurs. Pour améliorer cela, nous avons sorti en 2016 une nouvelle gamme radio qui a totalement remplacé l’ancienne, la Radio Power, qui est donnée pour 250 m champ libre. Dans cette même maison, l’onde passe sans problème d’un étage à un autre, même avec une dalle en béton. Cela a permis de basculer du chantier radio au logement connecté, car nous n’avions plus de problème de communication au sein d’une habitation », explique Marc Zemori.
L’écosystème Urmet-Yokis, par Marc Zemori
Le spectre fonctionnel est vraiment tourné sur le confort de l’utilisateur final et non uniquement sur la fonctionnalité d’un produit qui ne répondrait pas à un besoin. La gamme Yokis ne s’est pas beaucoup élargie, mais les produits ont évolué et les clients bénéficient de nouvelles fonctions. Par exemple, s’agissant d’un variateur de lumière radio, Yokis a intégré la fonction veilleuse enfant. Le produit va se mettre à jour via l’application chantier Yokis Pro, même s’il est acheté avant cette évolution. Et le client final aura accès à cette nouvelle fonctionnalité.
Notre écosystème est orienté métier, avec l’expérience des professionnels sur le terrain. Yokis Pro, cela représente deux ans de travail avec des électriciens, avec des sites pilotes, avec des utilisateurs du quotidien. Nous l’avons co-construit avec les professionnels afin de proposer aux installateurs un outil chantier simple et puissant, permettant tout autant de réaliser des chantiers radio que des logements connectés complets directement depuis leur tablette. Yokis Pro, c’est la possibilité pour les électriciens et domoticiens de créer leur plan, placer leurs modules sur le plan, configurer ces micromodules, créer automatiquement le bus radio, programmer des centralisations et leurs émetteurs sans avoir à toucher les produits.
Cet outil professionnel offre de nombreux avantages allant au-delà du gain de temps puisqu’il génère automatiquement en fin de chantier un cahier de recettes (en PDF) qui peut être remis directement au client. Et, cerise sur le gâteau, tout est fabriqué en France. Le bureau d’études et le pôle fabrication sont basés à Cholet. C’est une volonté, car c’est l’une de nos valeurs qui nous sont chères.
La recherche du produit plus petit est une recherche continue. Pour aller vers le toujours plus petit, le plus facilement installable pour l’électricien.
Nos produits sont à peine plus gros que ceux de nos concurrents, car ils ne font tout simplement pas la même chose. Par exemple, nos télérupteurs radio vont permettre de commuter jusqu’à 2 000 watts ; tous les autres pilotent moins de puissance.
L’avantage supplémentaire est que grâce à une seule référence à stocker, toute l’installation peut être faite. Reprenons l’exemple de notre télérupteur radio de 2 000 watts : au-delà de sa puissance, il est un véritable couteau suisse. Temporisable de 2 secondes à 4 heures, il pilote un contact sec libre de potentiel. Le professionnel va pouvoir commuter du 12V, du 24V ou juste de l’impulsionnel (pour actionner la motorisation d’un portail). Qu’il s’agisse de puissance ou de fonctionnalités, tout est regroupé en un seul produit, là où nos concurrents en proposent plusieurs.
Si nous faisions tout le spectre fonctionnel d’un logement en micromodules, nous serions au mieux bons partout mais excellents en rien. Nous avons fait le choix de cibler toutes nos gammes sur des produits cœur métier : ouvrants, éclairages, variation, prises. Nos ressources sont dédiées à l’amélioration de ces produits pour les professionnels et les utilisateurs finaux et l’intégration de la technologie Yokis au sein des produits Urmet permet aujourd’hui de proposer confort ET sécurité au sein de notre écosystème (grâce au pilotage du logement depuis son moniteur et la compatibilité avec l’alarme Zeno ou les caméras Wi-Fi Urmet).
NodOn développe son offre et ses produits, par Alexis Polegato
Historiquement développé sur le protocole EnOcean, NodOn s’ouvre aux autres protocoles du marché. Nous n’avons pas changé de protocole à proprement dit, nous étendons notre gamme sur différents protocoles pour répondre à tous les besoins. Nous avons architecturé nos micromodules pour séparer la partie radio de la partie métier du produit. Vous retrouvez des modules pour chaque type d’usage : éclairage, contact sec, volets roulants, chauffage… qui restent les mêmes pour tous, qu’ils soient en EnOcean, Zigbee ou autre. À cela s’ajoute une « couche » radio qui, elle, permet d’établir la connexion au réseau en question.
Tout est interchangeable et facilement modulable en termes d’architecture. Nous gérons tout en production sans pour autant devoir tout refaire à chaque fois. Ce qui permet de proposer tous les produits architecturés sous n’importe quel protocole et d’uniformiser une installation sans devoir changer toutes les pièces. C’est encore plus intéressant lorsque vous n’avez pas de box multiprotocole. Certains critiquent les micromodules comme étant trop gros, surtout pour la rénovation. Leur installation n’est pas toujours aussi facile que souhaité. Il faut savoir que c’est compliqué de réduire l’encombrement des micromodules, car d’un point de vue normatif, nous devons respecter un certain cahier des charges, comme l’espace entre deux composants selon la puissance de l’appareil, pour être certifiés. Et d’un autre côté, nous restons sur un produit très compact malgré toute l’électronique embarquée ainsi que la radio.
Nous proposons à nos clients d’utiliser nos produits pour développer leur propre applicatif grâce à notre architecture. Ils peuvent se baser sur nos produits et les décliner sous leur protocole. Nous proposons par exemple des produits en Bluetooth Mesh qui intègrent d’autres fonctionnalités telles que la géolocalisation. Le module peut avoir une double utilité ; à la fois gérer l’éclairage d’un bâtiment et servir d’ancre pour faire de la géolocalisation d’objet dans ces bâtiments.
Notre priorité est de fournir les accessoires qui simplifient la vie de l’installation. Ainsi, nous avons développé le boîtier Rail Din pour tableau électrique dans lequel le micromodule s’insère. Vous allez voir d’ici peu arriver le kit DCL intégrant directement le micromodule et le bouton d’appairage séparé.
Dooz, micromodule nouvelle génération, par Olivier Darnault
Les micromodules sont censés s’intégrer dans les boîtes d’encastrement, mais 95 % des produits ne rentrent pas dans les tailles standards de rénovation (diamètre de 40). C’est pour nous affranchir de ces contraintes techniques que nous avons développé un micromodule en Bluetooth 5 Mesh qui s’installe très simplement dans tous les pots, y compris de diamètre 40 mm. Cette prouesse technique ne s’est pas faite simplement, il nous a fallu 3 ans de recherches et développement et un brevet pour parvenir à cette miniaturisation. Aussi, pour déployer les produits, il nous fallait une connexion Internet qui n’est pas toujours disponible pendant les travaux et d’une box domotique.
Il fallait donc prévoir un modem 3G/4G, déployer un réseau Wi-Fi sur l’ensemble de l’installation, mettre en place une box domotique, paramétrer des redirections de port, se créer un DNS dynamique. Tout cela sur chantier, assis sur un pot de peinture entre le doux son du marteau piqueur sur une oreille et le ponçage d’un parquet dans l’autre.
Tant de contraintes qui faisaient perdre du temps et in fine de l’argent à l’électricien-intégrateur.
Nous faisions face à de gros problèmes de qualité avec les produits que nous utilisons historiquement. Nous avons dû trouver des solutions plus pérennes pour éviter d’aller dans le mur. Nous avons alors fait un gros benchmark du marché et aucune solution ne répondait correctement à nos critères de qualité concernant les fonctionnalités domotiques volet-lumière-chauffage, notre cœur de métier. Nous souhaitions trouver des éléments simples d’intégration et fiables dans le temps pour cette base volet-lumières-chauffage, comme dans d’autres domaines, l’installation par QR code en quelques minutes pour les sonnettes DoorBird ou les alarmes Ajax, par exemple.
Vu que cela n’existait pas et dans cette optique de démocratisation de la domotique, nous avons créé notre propre cahier des charges idéal.
Une gamme de produits pensée pour les intégrateurs et les électriciens
En tant qu’intégrateur, notre motivation est de créer de la fonctionnalité, du service, répondre aux besoins des clients et non s’embêter à intégrer des modules. Nous avons voulu simplifier cette partie de pose et de configuration des modules pour pouvoir consacrer plus de temps à notre vrai métier : la création de fonctions, de scénarios… L’intégrateur trouve avec Dooz un produit simple à installer et à configurer, qui peut être mis en œuvre aussi bien dans le neuf que la rénovation et qui s’intègre facilement sur une box domotique à travers une API ouverte. Il valorise son temps de programmation.
Nous recevons également un excellent accueil des électriciens. Nous sommes vus comme un fournisseur de micromodules très simples à configurer, connectés et paramétrables par un téléphone pour de multiples scénarios. Cela leur permet de faire des câblages très simplifiés, limiter les tranchées ou les passages de fils tout en créant toutes les fonctionnalités désirées par le client. Il crée facilement un va-et-vient, une extinction générale ou une commande centralisée de volets. Tout se fait en quelques secondes sur un simple smartphone.
Nous gardons le contact avec les chantiers et nous en installons beaucoup nous-mêmes. Nous menons des interviews avec des électriciens, des domoticiens et des utilisateurs afin d’adapter le produit à leurs attentes. Par exemple, une fonctionnalité toute bête à laquelle nous n’avions pas pensé est la génération d’un DOE (dossier des ouvrages exécutés) à la fin d’un chantier. Nous allons intégrer ce service dans l’application pour les professionnels. Tout est généré rapidement et simplement, en PDF.
Nous avons tout fait pour simplifier l’installation et la mise en service. La qualité, qui nous a tellement porté préjudice dans le passé, est aussi un critère essentiel dans notre démarche de conception. Nos micromodules utilisent par exemple des condensateurs céramiques qui ont une durée de vie quasi illimitée et sont posés par des machines (procédé CMS) : pas d’obsolescence dite programmée des composants. Nous avons fait le choix d’un produit 100 % fabriqué en France, nous valorisons le circuit court, pas de transporteur spécifique et un packing qui limite le carton.
Finder, l’outsider
Bien connu pour avoir inventé le télérupteur en 1949 et pour des produits comme des relais traditionnels, des télérupteurs, des détecteurs de mouvement et de présence PIR, Finder se lance dans la domotique avec le système Yesly, étudié pour garantir un confort maximal dans toutes les maisons, au sein d’installations existantes ou dans les constructions neuves. Avec Yesly, de Finder, il n’est pas nécessaire de modifier l’installation électrique actuelle pour l’installer. Les appareils communiquent entre eux via Bluetooth, pour un appairage simplifié. Ceux-ci permettent d’utiliser son smartphone, des boutons-poussoirs sans fil ou des commandes vocales pour contrôler l’éclairage et les volets électriques, les stores et rideaux dans sa maison.
Le cœur du système est le relais Bluetooth multifonction – une évolution du télérupteur d’origine de Finder. Il a 20 ou 21 fonctions différentes (selon le type utilisé) et permet d’allumer ou d’éteindre 2 circuits de lumières. Pensé pour les installateurs, le dispositif prévoit deux applications pour smartphone, disponibles pour Android et iOS (iPhone). Finder Toolbox, l’application destinée aux installateurs, permet de configurer le système Yesly de manière simple et intuitive. Avec Finder Yesly, chaque membre de la famille peut gérer l’éclairage de la maison et contrôler à distance les volets roulants électriques, en créant le scénario le plus adapté à chaque situation., À noter que la technologie Bluetooth 4.2 Low Energy réduit également la consommation d’énergie.
Hager : l’association parfaite coviva et les micromodules
L’application coviva permet aux clients de commander et piloter leur maison. Disponible gratuitement sur Android et iOS. L’installateur intègre et paramètre les équipements (alarme, chauffage, éclairage, volets) de façon très intuitive. Puis il passe la main au client, qui peut ainsi piloter facilement toutes les fonctions connectées. Le cœur du système est un contrôleur domotique avec Ethernet filaire ou Wi-Fi en amont, et communique, en aval, avec les composants du système à l’aide du protocole KNX radio (ce qui rend coviva compatible avec tous les appareils KNX radio). Parmi la série de composants KNX radio de Hager, les principaux sont les micromodules pour le pilotage des ouvrants et de l’éclairage. Ils sont compatibles avec tous les interrupteurs ou commandes filaires de volet roulant existant sur le marché. Avec coviva en mode Quicklink pour de la rénovation, la configuration se réalise directement sur les produits, sans outil spécifique. La portée des micromodules est de 30 m à l’intérieur avec traversée de deux dalles de béton (soit une maison de 3 niveaux) et 100 m au minium à l’extérieur (avec la gamme cubyko d’appareillage mural étanche), et ce, toujours sans travaux !